« Aimer c'est faire un
long voyage
« En choisissant les
paysages
« Abandonner la nuit
pour le soleil
« C'est s'envoler entre
terre et ciel vers de nouveaux rivages
« C'est oublier ce qui
est réel pour croire à des mirages… »
Parfois, je me surprends à
rêvasser devant les feuillets d’un DàM (les trop fameux dossiers à merde qui
peuplent souvent les bureaux des cabinets d’avocats) ou le nez collé à la
fenêtre, laissant vagabonder vers un ailleurs impalpable mes pensées, mes
envies, mes craintes et mes espoirs…
Je rêve entre ciel et terre
de voler vers de nouveaux rivages en oubliant le réel pour se laisser séduire
par les sirènes d’un mirage ouaté et doucereux…
Je rêve d’un monde où l’on
n’aurait plus à craindre pour sa vie à chaque pas fait à l’extérieur, à chaque
visite dans un centre commercial un peu trop bondé de pétasses emperlouzées qui
parlent fort et de beaufs mononeuronaux qui sentent sous les bras, à chaque
escale aéroportée…
Je rêve d’un endroit où tous
les hommes pourraient vivre en paix, en parfaite harmonie, où l’on pourrait
s’aimer sans crainte autre que celle de lâcher la purée trop rapidement, où
l’on se branlerait avec la dernière des énergies de nos religions et de nos
croyances respectives…
Je rêve d’un coin de ciel
bleu avec un lopin de terre où il ferait bon vivre sans avoir peur de se faire
sauter à tous les coins de rue, où il serait agréable de palabrer entre amis le
soir, à la tombée de la nuit, quand on confond les canidés et les lupidés au
travers de la fumée des cigarettes et le verre de nos apéros…
Je rêve… Tant qu’il est
encore permis de rêver, tant qu’il est encore plus simple de rêver que de
pleurer, tant qu’il est encore humain et décent de rêver face aux horreurs
abominables perpétrées on ne sait d’ailleurs plus au nom de qui ou de quoi…
Je rêve mais je ne devrais
pas, je ne devrais plus… Le réveil est trop brutal quand on se croit au pays
des Bisounours et qu’on se réveille brutalement en plein milieu d’un bourbier
mondial où les uns perdant irrémédiablement la boule font perdre la vie aux
autres sous des prétextes d’une futilité terminale…
Je rêve… que je rêve parce
que je ne sais quasiment faire que ça de bien… C’est gratuit, pas emmerdant,
pas polluant (sauf pour les draps parfois), et surtout, ça fait profondément
chier les enturbannés barbares qui s’imaginent qu’on va plier sous leurs
bombes, leur kamikazes de merde, leurs enculés de sulfateurs aux terrasses, et leurs
micropénis de djihadistes écervelés…
Abandonner la nuit pour le
soleil, disait la chanson « Je vends du rêve » qu’interprétaient les
Fléchettes en 1969… C’est sans doute effrayant de le dire aussi posément, mais
actuellement, c’est le contraire qui se passe… On entre lentement, mais ô
combien sûrement dans la nuit d’une guerre larvée qui s’installe pour un bon
moment…
Baisser les bras ? Se
faire dans le froc ? Recouvrir nos femmes de burqa pour les faire
ressembler à des abat-jours vivants ? Se lobotomiser le cervelet avec des
gloses stupides du Coran ? Non merci !
Désolé, messieurs les
sombres crétins enturbannés, mais on continuera à vivre notre vie telle qu’on l’entend,
on continuera à manger du porc en sauce, à picoler à la bar-mitsvah du petit
Schlomo, à fumer comme des pompiers, à se faire fumer par des dames de petite
vertu ou des messieurs de grosse constitution, à jurer le nom de Dieu quand on
se la coince dans la fermeture-éclair ; bref, on gardera la frite, car « ça
ira mieux demain », comme le chantait Annie Cordy.
Oui, ça ira mieux demain si l’on
prend la peine de s'envoler entre terre et ciel vers de nouveaux rivages où l’on
fera vraiment bouger les choses… Non, ça ne sert pas à grand-chose d’inonder
les réseaux sociaux de drapeaux belges, de Manneken Pis urinant sur les
enturbannés, de Tintins à la mèche tricolore pleurant à chaudes larmes. Ça
réchauffe le cœur peut-être, mais d’un feu de paille alors qu’il faut
entretenir un brasier infernal et infini contre cette vermine…
C’est bien joli les
déclarations graves de notre croque-mort de Matignon, remplies « j’vous l’avais
dit », « fallait konlfasse », « yaka » et autres « yfokeu »…
Mais, on s’en contrebranle le coquillard avec un fossile de queue de cloporte
enfariné à la T45 ! On veut de l‘action, de la baston, de la
karchérisation des nids de vipères djihadistes partout en France ; on
réclame des militaires partout dans les rues, la Maison Poulaga à tous les
étages ; il est impératif et si urgent de terroriser les terroristes !
Assez de paroles, messieurs
les politocards ! Vous avez eu depuis le 7 janvier 2015 pour vous
gargariser de belles promesses, de jolis discours et de formules rondes en
bouche. Il faut agir désormais. Obama fait de la destruction de Daesh sans
bouillir sa priorité absolue… Qu’il nous le démontre !
Parce qu’il ne faut surtout
pas oublier les images d’apocalypse, les regards hébétés des survivants… On s’en
tape de savoir ou et quand l’un des kamikazes a été arrêté ; on se
contrefout de savoir qui étaient ceux qui se sont fait sauter ; on s’en
branle de savoir qu’ils ont laissé un testament…
Par contre, même si
désormais, nous devrons apprendre à vivre avec cette menace terroriste en épée
de Damoclès sur nos têtes, je vous conseille vivement de déguerpir si par
malheur vous croisiez Mason Wells, jeune missionnaire mormon de 19 ans, qui était
à Boston, Paris et Bruxelles lorsque ces villes ont été touchées par des
attentats… Un candidat au gros lot d’Euromillions, tiens…
Alors, abandonnons la nuit
pour le soleil, et unissons nos voix en une prière infinie…
Et le 23 mars 1963, en
direct et en Eurovision depuis les studios de la BBC à Londres, le Danemark
remportait sa première victoire au Grand Prix Eurovision de la Chanson avec
« Dansevise », une chanson qui fera un flop partout sauf chez elle,
interprétée par un duo, Grethe et Jørgen Ingmann. Avec à la clé une belle
brochette de talents en devenir, puisqu’outre Alain Barrière pour le France et
Françoise Hardy pour Monaco, le Grand-Duché de Luxembourg s’était attaché les
services d’une chanteuse grecque, Nana Mouskouri et ses lunettes d’anthologie,
laquelle interprétait avec conviction un slow-rock poussiéreux mais tellement d’acutalité
de nos jours : « A force de prier »… A force de prier, que nos
prières soient plus fortes que leurs bombes…
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