mardi 26 janvier 2016

Brèves du 26 Janvier 2016

« Det var en lille melodi
« Vi synger her
« Men syng kun med og se så hvad der sker
« Til sammen ka' vi sikkert bli' det største kor
« En sang kan bli' til mere end du tror »

Et si j’avais eu envie d’une petite gâterie bien sucrée et bien mièvre, comme ça, tout de go, en pleine après-midi, entre deux dossiers à merdes, un rendez-vous brise-boules et une batterie de pénibles à rappeler impérativement depuis trois jours à propos de leur dossier que c’est hyper-méga-urgent qu’on aurait déjà dû s’en occuper depuis trois semaines sauf qu’on travaille pas pour la gloire et que t’as pas rapporté les pièces pour le dossier AJ, connard ?

Et si j’avais eu le besoin irrépressible de m’en mettre un grand coup quelque part sans que personne ne le sache, ne le voie ni ne soit au courant ?

Et si je m’étais abandonné à me faire rougir tout seul au bureau, les yeux fermés, les lèvres légèrement entrouvertes laissant échapper une espèce de feulement quasi-orgasmique s’apparentant assez bien au bruit des bras de suspension arrière d’une vénérable 2cv trop fatiguée par les deux bobonnes d’un quintal qui s’installent sur la banquette arrière ?

Et si je vous le racontais par le menu, avec les détails d’une précision d’un demi-nanomètre et des planches hors-texte couleurs ? Mmmmh ? Oh, rassurez-vous, je ne vais pas mettre mon traversin sur la place publique et vous exposer par le menu la dernière partie de jambes en l’air à en décoller le papier-peint du plafond…

La petite gâterie évoquée n’est rien d’autre qu’un air bien niaiseux qui me trotte dans la tête depuis le matin, une petite mélodie… ce qui tombe bien, puisque c’est le titre de cette niaiserie danoise au grand prix Eurovision 1987, « En lille melodi », archétype paradigmique de ce que les scandinaves pouvaient produite comme bouses musicales soigneusement enveloppées dans une interprétation sans bavures et une chorégraphie adjuvante…

C’est une petite chanson, que nous chantions, mais chante avec nous et vois ce qui se passe, ensemble nous pourrions être le plus grand chœur, une chanson peut devenir plus que tu ne le crois…

Hein, c’est beau comme du Yann Moix déclamé par Fabrice Lucchini sur un fond musical de Zaz interprété à l’accordéon de chasse par Louane (ça fait le même bruit quand elle chante…)…

La petit musiquette que certains chantaient in petto lorsque Pépère fut triomphalement élu dans un vaste geste d’inconscience populaire collective est devenue au fil des mois une symphonie guerrière à côté de laquelle la Chevauchée des Walkyries wagnérienne vue par Karayan est une comptine enfantine à peine chuchotée…

Oh que ça gueulait aujourd’hui, aux quatre coins de l’hexagone, et il ne faisait pas bon avoir envie de prendre sa bagnole pour aller au boulot… Taxis, aiguilleurs du ciel, enseignants, fonctionnaires… Il eût été plus simple de lister les corporations qui n’étaient pas en grève, c’eût été plus rapide…

Plus rapide en tous cas que de trouver un taxi sympa, amène, dont le véhicule n’empeste pas le tabac, ou le Feu Orange, ou les pieds, ou la transpiration aigre d’il y a huit jours… ou les quatre en même temps… Ne vous étonnez pas, messieurs les taxiteurs, que votre infecte réputation ne soit pas en passe de s’améliorer avec vos prises de position contestables face aux VTC…

Ce qui, au contraire, ne risque certainement pas de former de vagues plus importantes qu’une insignifiant clapotis dans une mer d’huile, c’est le rapport Badinter sur le Code du Travail… Mais qu’est-il allé faire dans cette galère ? Le tapioca de la maison de retraite colle au dentier ? On a voulu améliorer l’ordinaire et mettre un peu de margarine dans les fayots trop cuits du repas de 18h30 ? Abattre un quartier de forêt amazonienne pour publier des constatations éculées sur le droit du travail actuel n’est guère, tu parles d’un geste citoyen…

La petite ritournelle sarkozienne que nos médias diffusent de manière plus insistante qu’une musique d’ascenseur depuis l’annonce de la publication de son pavé ressemble de plus en plus aux vrombissements du moustique surexcité une nuit de juillet qu’aux langoureux chants des sirènes qui charmaient Ulysse… Le nain  talonnettes a beau téléviser sa binette partout en faisant, sans maquillage, des yeux de cocker triste, ça ne fonctionne pas : la mayonnaise ne prend pas et le public n’a aucun élan de sympathie, à part peut-être quelques Sarkidolâtres fraîchement internés et une poignée de masochistes mongoliens…

En plus de son auto-flagellation qui a dû flanquer une semi-érection aux amateurs des cilices bordés de clous rouillés, son bouquin recèle quelques boulettes bien senties, notamment l’évocation d’une campagne électorale d’une rare violence entre George W. Bush et Obama… Ce qui ne s’est jamais produit… J’attends avec impatience le second tome, où le petit Nico évoquera le match de foot épique entre le Pape Pie XII et Justin Bieber…

Décidément, les politocards de droite sont en forme en ce moment, puisque Laurent Wauquiez, le jeune ambitieux à regard de prêtre pervers et pratiques intimes à base de godemichet et harnais en cuir, s’essaye à l’humour chez Bourdin, un haut lieu de la déconne fine et spirituelle : « Macron est le frite Mc Cain de la politique, c’est celui qui en parle le plus et en fait le moins »… Pitié, faites taire Lolo en lui redonnant sa tétine en forme de gland de Steevy, je n’en puis plus de rire…

Pour stopper net les crises de fou-rire, rien de tel que l’ancien épouvantail à électeur, le chauve sans col roulé, Alain Juppé, qui creuse grave l’écart à droite question popularité… Il donne l’impression d’être moins pourri que les autres, c’est vrai… Quant à Pépère, il retrouve sans surprise sa popularité d’avant les attentats, à mi-chemin entre le record de profondeur de Morgan Bourc’his et la fosse des Mariannes…

Et le 26 janvier 1926, John Logie Baird signe la naissance de la télévision, puisque des membres de la Royal Institution assistent à la première séance de télévision véritable dans son laboratoire. Il ne s'agit que d'une petite image animée en noir et blanc de 30 lignes verticales, mais elle permet de distinguer clairement la silhouette d'un personnage transmise à partir d'un émetteur situé dans la pièce voisine. On est encore assez loin de la très haute définition, mais au moins on économisait sur le maquillage…


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