« Det var en lille
melodi
« Vi synger her
« Men syng kun med og
se så hvad der sker
« Til sammen ka' vi
sikkert bli' det største kor
« En sang kan bli' til
mere end du tror »
Et si j’avais eu envie d’une
petite gâterie bien sucrée et bien mièvre, comme ça, tout de go, en pleine
après-midi, entre deux dossiers à merdes, un rendez-vous brise-boules et une
batterie de pénibles à rappeler impérativement depuis trois jours à propos de
leur dossier que c’est hyper-méga-urgent qu’on aurait déjà dû s’en occuper
depuis trois semaines sauf qu’on travaille pas pour la gloire et que t’as pas
rapporté les pièces pour le dossier AJ, connard ?
Et si j’avais eu le besoin
irrépressible de m’en mettre un grand coup quelque part sans que personne ne le
sache, ne le voie ni ne soit au courant ?
Et si je m’étais abandonné à
me faire rougir tout seul au bureau, les yeux fermés, les lèvres légèrement
entrouvertes laissant échapper une espèce de feulement quasi-orgasmique s’apparentant
assez bien au bruit des bras de suspension arrière d’une vénérable 2cv trop
fatiguée par les deux bobonnes d’un quintal qui s’installent sur la banquette
arrière ?
Et si je vous le racontais
par le menu, avec les détails d’une précision d’un demi-nanomètre et des
planches hors-texte couleurs ? Mmmmh ? Oh, rassurez-vous, je ne vais
pas mettre mon traversin sur la place publique et vous exposer par le menu la
dernière partie de jambes en l’air à en décoller le papier-peint du plafond…
La petite gâterie évoquée n’est
rien d’autre qu’un air bien niaiseux qui me trotte dans la tête depuis le
matin, une petite mélodie… ce qui tombe bien, puisque c’est le titre de cette
niaiserie danoise au grand prix Eurovision 1987, « En lille melodi »,
archétype paradigmique de ce que les scandinaves pouvaient produite comme
bouses musicales soigneusement enveloppées dans une interprétation sans bavures
et une chorégraphie adjuvante…
C’est une petite chanson,
que nous chantions, mais chante avec nous et vois ce qui se passe, ensemble
nous pourrions être le plus grand chœur, une chanson peut devenir plus que tu
ne le crois…
Hein, c’est beau comme du
Yann Moix déclamé par Fabrice Lucchini sur un fond musical de Zaz interprété à
l’accordéon de chasse par Louane (ça fait le même bruit quand elle chante…)…
La petit musiquette que
certains chantaient in petto lorsque Pépère fut triomphalement élu dans un
vaste geste d’inconscience populaire collective est devenue au fil des mois une
symphonie guerrière à côté de laquelle la Chevauchée des Walkyries wagnérienne
vue par Karayan est une comptine enfantine à peine chuchotée…
Oh que ça gueulait aujourd’hui,
aux quatre coins de l’hexagone, et il ne faisait pas bon avoir envie de prendre
sa bagnole pour aller au boulot… Taxis, aiguilleurs du ciel, enseignants,
fonctionnaires… Il eût été plus simple de lister les corporations qui n’étaient
pas en grève, c’eût été plus rapide…
Plus rapide en tous cas que
de trouver un taxi sympa, amène, dont le véhicule n’empeste pas le tabac, ou le
Feu Orange, ou les pieds, ou la transpiration aigre d’il y a huit jours… ou les
quatre en même temps… Ne vous étonnez pas, messieurs les taxiteurs, que votre
infecte réputation ne soit pas en passe de s’améliorer avec vos prises de
position contestables face aux VTC…
Ce qui, au contraire, ne
risque certainement pas de former de vagues plus importantes qu’une
insignifiant clapotis dans une mer d’huile, c’est le rapport Badinter sur le
Code du Travail… Mais qu’est-il allé faire dans cette galère ? Le tapioca
de la maison de retraite colle au dentier ? On a voulu améliorer l’ordinaire
et mettre un peu de margarine dans les fayots trop cuits du repas de 18h30 ?
Abattre un quartier de forêt amazonienne pour publier des constatations éculées
sur le droit du travail actuel n’est guère, tu parles d’un geste citoyen…
La petite ritournelle sarkozienne
que nos médias diffusent de manière plus insistante qu’une musique d’ascenseur
depuis l’annonce de la publication de son pavé ressemble de plus en plus aux
vrombissements du moustique surexcité une nuit de juillet qu’aux langoureux
chants des sirènes qui charmaient Ulysse… Le nain talonnettes a beau téléviser sa binette
partout en faisant, sans maquillage, des yeux de cocker triste, ça ne fonctionne
pas : la mayonnaise ne prend pas et le public n’a aucun élan de sympathie,
à part peut-être quelques Sarkidolâtres fraîchement internés et une poignée de
masochistes mongoliens…
En plus de son
auto-flagellation qui a dû flanquer une semi-érection aux amateurs des cilices
bordés de clous rouillés, son bouquin recèle quelques boulettes bien senties,
notamment l’évocation d’une campagne électorale d’une rare violence entre
George W. Bush et Obama… Ce qui ne s’est jamais produit… J’attends avec
impatience le second tome, où le petit Nico évoquera le match de foot épique
entre le Pape Pie XII et Justin Bieber…
Décidément, les politocards
de droite sont en forme en ce moment, puisque Laurent Wauquiez, le jeune
ambitieux à regard de prêtre pervers et pratiques intimes à base de godemichet
et harnais en cuir, s’essaye à l’humour chez Bourdin, un haut lieu de la
déconne fine et spirituelle : « Macron est le frite Mc Cain de la
politique, c’est celui qui en parle le plus et en fait le moins »… Pitié,
faites taire Lolo en lui redonnant sa tétine en forme de gland de Steevy, je n’en
puis plus de rire…
Pour stopper net les crises
de fou-rire, rien de tel que l’ancien épouvantail à électeur, le chauve sans
col roulé, Alain Juppé, qui creuse grave l’écart à droite question popularité…
Il donne l’impression d’être moins pourri que les autres, c’est vrai… Quant à
Pépère, il retrouve sans surprise sa popularité d’avant les attentats, à
mi-chemin entre le record de profondeur de Morgan Bourc’his et la fosse des
Mariannes…
Et le 26 janvier 1926, John
Logie Baird signe la naissance de la télévision, puisque des membres de la Royal
Institution assistent à la première séance de télévision véritable dans son
laboratoire. Il ne s'agit que d'une petite image animée en noir et blanc de 30 lignes
verticales, mais elle permet de distinguer clairement la silhouette d'un
personnage transmise à partir d'un émetteur situé dans la pièce voisine. On est
encore assez loin de la très haute définition, mais au moins on économisait sur
le maquillage…
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