Boudoum boudoum… boudoum boudoum…
Ah ! quel doux ronron tout propice à vous bercer comme
un bon gros vieux matou qui se répand tel un steak décongelé sur le canapé que
celui des roues du train passant sur les jonctions des rails…
Ah ! Ce « boudoum boudoum, boudoum boudoum »
réconfortant du train-train de la routinière habitude quotidienne de tous les
jours ! Que ne donnerait-on pas en échange de la sereine tranquillité de
notre foyer chauffé à la température idoine, de nos pantoufles, d’un bon ballon
de cognac millésimé après le repas du soir avec en prime un bon cigare, ou une
pipe pour ceux qui préfèrent avaler la fumée…
Foin de tous ces changements, de toutes ces révolutions
qu’on veut nous imposer ou qui se produisent sans qu’on ne leur ait rien demandé !
A bas toutes ces évolutions souvent néfastes pour le bien-être de l’homme, qui
pêle-mêle vont de la discographie intégrale de Christophe Maé jusqu’à la
dématérialisation des relations humaines en passant par les films de Benoît
Poolevoorde et les émissions de Cyril Hanouna !
Brisons-là toutes ces prétendues améliorations qui nous
feront devenir complètement yoyotants de la charpente en moins de temps qu’il
n’en faut à Mireille Mathieu pour apprendre la date exacte de la bataille de
Marignan, ce sainfoin de bonnes nouvelles, ces kyrielles de prévisions météo
optimistes, ces cornes d’abondance de positivisme à tout crin !
Assez de scoops, d’alerte info, ou de flashs spéciaux qui
interrompent la douzième rediffusion de votre épisode préféré des « Feux de
l’Amour dans la lune » au moment précis où Belinda-Bridget allait avouer à
la seconde ex-épouse du cousin du père de son enfant illégitime abandonné par
sa vraie marâtre et recueilli par sa fausse tante qui en est une qu’en vérité,
Fallon-Ellen n’était pas la véritable cousine par alliance du beau-frère à la
nièce du facteur de Santa Cruz à cause du divorce avant sa césarienne de la
grand-mère au mari de sa sœur...
Laissez-nous passer en paix quelques jours de tranquillité
bien méritée, à l’abri du froid qui arrive enfin en France et qui va nous faire
râler sur les températures à ne pas laisser traîner une belle-mère dehors…
Vous me direz toutefois que la normalité dans les futilités
de l’actualité a repris ses droits et que nous nous vautrons désormais dans le
banal, le remâché et l’insipide tellement incolore qu’il en ressemble à s’y
méprendre au dernier bouquin de Marc Lévy…
Sur le front du terrorisme, toujours la même popote de Daesh
et de ses siphonnés enturbanés qui ont multiplié explosions et fusillades à
Jakarta… Bilan du sulfatage, deux civils flingués et cinq assaillants plombés…
Le plus terrible, c’est que l’on commence à s’en lasser, et que cela devient
presque aussi normal que l’annonce du cours de la côtelette ou des résultats du
tirage du loto…
Dans le train-train de notre actualité routinière, il serait
inconcevable de ne pas réserver un wagon tout confort aux accidents en tous
genres, depuis l’accrochage bénin entre la quatrelle d’un pékin moyen et le
Cayenne 4x4 toutes options sièges en peau de couille de caïman mordoré d’une
sommité pipolesque jusqu’au carnage autoroutier entre juilletistes et aoutiens,
en passant par les sauts en parachute sans parachute et les déflagrations au
propane…
Là, la nouvelle a certainement fait déjà boule de neige
puisque c’est une avalanche mortelle en Isère dont il me faut vous entretenir…
avec à la clé trois morts et un blessé grave… Espérons juste, en faisant notre
Claire Chazal, que ce ne sont pas des morts graves…
Retour à la normale aussi à Marseille, où les harangues des
vendeuses de harengs sur le Vieux Port sont à nouveau entrecoupées par les
rafales de mitraillette qui décime la pègre, le milieu et tous les demi-sels de
la cité phocéenne… Un jeune homme abattu à la kalach’ à l’occasion d’un règlement
de comptes, ça ne fait même plus le quart d’un entrefilet dans les brèves de
dernière page de La Marseillaise désormais…
Dans le domaine des conneries gouvernementales également,
c’est la normalisation… Alors que la perspective des pâtes à l’eau à compter du
dix du mois est une réalité pour un nombre sans cesse croissant de français, et
restera comme l’une des plus grandes réussites de l’ère Flambiesque, notre
Premier Sinistre ne s’embarrasse pas de si basses contingences matérielles et
fait péter des vœux à 36.000 boules pour guère plus de quatre mille cartes…
Heureusement qu’il se prétend toujours socialo…
Quoique ça, j’aurais plutôt tendance à le croire… Vu le
spectaculaire schuss de la côte de popularité des orifices anaux
gouvernementaux suite à l’éphémère effet « attentats », c’est à nouveau aux apnéistes profonds en
combi moulebite qu’on demandera de mesurer la confiance de Pépère et de Manu…
Dans le domaine des chrysanthèmes, ça n’est jamais allé
aussi fort ; et l’on regrette sincèrement que Jean-Claude Brialy, la Mère
Lachaise du Tout-Paris, ne soit plus de ce monde, pour nous relater ses séances
de maniement du goupillon avec ses préciosités oratoires habituelles…
Alors que tout le monde s’affute sur la nécro tout juste
ressortie du frigo de Shimon Pérès, 92 ans au gefilte fish pas frais, depuis
que son entourage a annoncé son hospitalisation pour des problèmes
cardio-vasculaires ; c’est le Professeur Rogue de la série Harry Potter
qui passe l’arme à gauche sous le nom civil d’Alan Rickman, et à l’âge de 69
ans…
Ce n’est décidément pas une année érotique, et il est de
plus en plus dangereux de parvenir à cet âge célébrant de manière chiffrée une
position amoureuse où chacun nettoie les outils… Le club des 69 va être
inauguré officiellement si ça continue ainsi, après avoir été lancé sur un coup
de tête-à-queue…
Parfois, il vaut mieux être mort plutôt que d’assister aux
hommages qu’on vous rend… Certes, ça doit partir d’un bon sentiment, celui de
faire de l’audience et de rafler un max d’oseille, mais généralement, l’idée
hommagielle finit souvent en hommages et intérêts pour outrages outre-tombe…
Pierre Palmade, furtif manche à couilles de Véronique Sanson qui l’a
définitivement dégouté des gonzesses, nous a concocté un hommage à Sylvie Joly
en faisant interpréter ses sketches par une brochette de pseudo-humoriste, de
déplorables comédiens et de mauvais acteurs… A l’instar de Balavoine, Sylvie
Joly ne peut être dite que par La Joly… Et encore un cercueil en position
essorage forcé au cimetière demain soir…
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