mardi 12 janvier 2016

Brèves du 12 janvier 2016

Il est des jours où l’on se réjouirait presque qu’un carambolage bien sanglant sur l’autoroute des vacances se produise, qu’une avalanche emporte une classe de neige, qu’un tsunami dévaste une région lointaine dont on se branle avec la dernière des énergies, ou qu’une demi-vedette sur le retour sorte un nouvel album attendu comme le Saint Graal…

Il est des jours où l’on serait tout disposés à dérouler le tapis de prières en pur crin de poils de couille de chameau nain et à glorifier septante fois le nom de Bramah en yiddish, où l’on serait en veine de tremper Zaz dans une baignoire d’eau bénite pour vérifier si, outre la crasse épaisse qui reviendrait à la surface, elle ne pourrait pas chanter un peu moins fort, et où l’on serait bigrement tentés de se taper le chemin de croix à genoux avec à califourchon Laurence Boccolini lestée des œuvres complètes d’Amélie Nothomb…

Il est des jours où l’on serait enclin à remercier le sainfoin des muses de vous avoir fait acheter l’intégrale studio d’une célébrité musicale qui a depuis connu un destin tragique plutôt que de céder à la facilité de la soupe auditive avec un disque collectif de sans-talents chroniques qui flinguent consciencieusement le répertoire de la célébrité mentionnée supra en beuglant dans un micro…

Il est des jours où l’on en serait presque rendus à remercier à plat ventre les kamikazes syriens qui se font péter en plein Istanbul qui a les boules au nom de je ne sais plus quel idéal foireux qui les emmèneront direct au terminus des prétentieux, où ils auront l’air franchement cons devant les sept dizaines de vierges, avec leur bite en vingt-six morceaux…

Il est des jours où l’on aurait plutôt envie de se la prendre et de se la mordre (si vous êtes kamikazes, ça peut être rendu beaucoup plus facile si vous actionnez votre ceinture d’explosifs avant) afin d’éviter le défilé de décérébrés pétés de thunes qui viennent se congratuler avec des airs de faux-culs professionnels et des vestes à faire imploser un écran plasma, saigner les yeux d’un aveugle et dérégler les radars de toute la côté ouest, en attendant la remise du Ballon d’Or à Lionel Messi…

Il est des jours où l’on aurait envie de croire au Messi, pas pour la qualité du bon goût d’habillement de Messi, mais non, mais non, mais pour sa stupéfiante régularité à obtenir la récompense, les autres nominés ne faisant que figure d’aimable plantes vertes…

Il est des jours où l’on est reconnaissant aux enturbanés de se faire exploser et de capter les regards des caméras, afin d’éviter aux chaînes infos de dégouter le public des artistes fraîchement décédés en passant en boucle ses plus gros succès ; ce qui certes génère des droits d’auteurs pour les héritiers, mais vous accélère grandement le transit d’entre quinze fois par heure « Pour un flirt avec toi, let’s dance ! »…

Il est des jours où l’on serait quasiment tenté de délaisser l’écoute des grands auteurs compositeurs interprètes, les sommités des hit-parades, les bêtes de scène insurpassables ; en un mot, les Kendji, Louane, Emmanuel Moire et Christophe Maé qui nous défèquent régulièrement dans les esgourdes leurs diarrhées imbitables ; pour se rabaisser à écouter des sous-merdes commerciales à côtés desquelles les pires nullités norvégiennes du Concours Eurovision font figure de chefs d’œuvre impérissables : Space Oddity, Ziggy Stardust, la BO d’Absolute Begginers…

Il est des jours où l’on se dit que décidément, le cétémieuavan a de forts beaux et prospères jours devant lui avec cette cohorte d’illustres défunts que le Barbu en chef rameute au bercail depuis quinze jours… Le Père Dieu a dû se fumer de la népalaise sans filtre pour avoir envie de voir Galabru en costume de Ziggy chanter « Que Marianne était jolie » sur des arrangements de Pierre Boulez…

Il est des jours où en définitive, le train-train quotidien, la routinière quotidienneté de nos tâches habituelles, nous satisfait au-delà du raisonnable et où l’on se contrefiche bien de savoir si c’est le méthane des flatulences bovines qui réchauffe l’atmosphère ou si on est au seuil de la troisième guerre mondiale…

Il est des jours où il est très doux de s’aventurer à la lecture de son quotidien d’information d’un doux léger, légèrement beurré par la tartine dégoulinante de confiote devant le bol de café au lait fumant, sans risquer l’arrêt cardiaque en lisant au détour d’une page que Mireille Mathieu est démunie face au cancer… Tout simplement parce qu’elle a oublié son porte-monnaie avant d’aller chez le primeur, qui est né sous le signe du Cancer…

Il est des jours où l’on arriverait presque à sourire faiblement de l’incommensurable bêtise, pour ne pas parler de conneries à l’état pur, de certains de nos Sinistres ; à l’instar de la Ministre de l’Absence de Boulot, Myriam Et-Les-Conneries qui selon ses déclarations croit à une inversion de la courbe du chômage en 2016… Bon, c’est plié les gars, elle est intégralement conne…

Il est des jours où l’on aimerait avoir conservé son cœur de midinette, son âme d’enfant et sa capacité d’émerveillement face aux mystères insondables de l’amour et des profondeurs inatteignables de l’âme humaine ; afin de s’ébaubir comme il se doit de l’annonce de l’union prochaine entre Rupert Murdoch, magnat de la presse, 84 printemps aux coucougnettes flétries, et Jerry Hall, 59 ans aux liftings surtendus, ancienne bourgeoise de Mike Jagger, qui ne se connaissent que depuis quatre mois… Ça sentirait le sapin pour l’un des deux que ça ne m’étonnerait qu’à moitié…

Il est des jours où l’on vérifie les énoncés classiques de chimie posés par Lavoisier, le célèbre « rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme »… A peine lourdé de Questions pour un champion, Julien Lepers prépare déjà sa reconversion au théâtre à partir de Septembre, avec l'ex-bimbo Fiona Gélin, dans « La garçonnière », une pièce dont on sent rien qu’au titre qu’elle s’annonce miteuse… Ah ! Fiona Gélin ! Elle en aura fait fantasmer des boutonneux dans les années 80 avec les quatre premières lettres de son prénom ! Désormais, c’est plutôt collagène, botox, silicone , néoprène, cyanolite, latex, et tout ce qui colle, tend, retend, gouline et dégouline…

Il est des jours enfin où l’on a beau chercher dans tous les coins, fouiller touts les recoins, inspecter minutieusement toutes vos poches, vos sacoches, vos tiroirs et vos placards ; l’impalpable sensation de quelque chose qui vous fait défaut vous étreint et vous fait vous interroger… Alors que tout bêtement, il vous manque des morceaux de votre enfance, de votre adolescence, qui se sont volatilisées avec les morts célèbres de ces derniers jours… De fugitives poupées de cire, poupées de son, qui sont partout à la fois, brisées en mille éclats de voix, et désormais nulle part en particulier…

Et le 12 janvier 1981, le réseau de télévision américain ABC diffusait le premier épisode de Dynasty, feuilleton en 220 épisodes racontant la vie de la riche et puissante famille Carrington, à Denver dans l'État du Colorado, et  résumant à lui seul le style et le contenu des soaps américains des années 1980, des programmes dans lesquels les personnages principaux riches et puissants sont confrontés à des personnages extérieurs tout aussi riches et puissants ou qui cherchent à le devenir par n'importe quel moyen, le tout sur fond de coups bas, de crêpage de chignon, de coucheries dans tous les azimuts et de brushings surlaqués. Il est des jours où on se réjouirait presque de ne pas avoir la télé…

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