« Wir gehen Hand in
Hand in den neuen Morgen
« Wir bauen eine Welt aus Liebe für das
Leben
« Die Träume sagen uns
in den dunklen Nächten
« Wenn wir uns heute
lieben, kann's ein Morgen geben
« Nur dann… »
Alors là, je préviens
immédiatement les sourdingues célèbres, les affaiblis de la trompe d’Eustache, les
ramollos du marteau et de l’étrier que si d’aventure, il vous prenait l’envie d’écouter,
fût-ce en sourdine sur une chaîne hi-fi aphone, le tristement méconnu « Hand
in hand » de notre orignal chantant préféré, en fait la version allemande
de son Grand Prix Eurovision 1988, quelques menues précautions préliminaires s’imposent…
Pensez à calfeutrer les
issues du local où vous procèderez à l’audition de ce 45-tours rare qui coute
sur les sites d’enchères et de vente en ligne la peau des fesses montées en
abat-jour, comme si une explosion nucléaire menaçait ; ôtez vos lunettes,
éloignez à plus de cinq cent mètres tous les objets de cristallerie fine,
verroterie grossière et même les plats à four en Pyrex ; et priez pour que
le crépi du plafond ne vous tombe pas sur la moumoutte dès les premières notes
de cette chanson qui dépasse régulièrement les 130 décibels…
Déjà qu’en français, ou en
anglais, trois minutes de Céline Dion, c’est difficilement supportable et l’on
ne compte plus les cas de débilité profonde consécutives à l’audition d’un
album complet, et la discographie complète conditionne généralement la
sélection des candidats de téléréalité… Alors, imaginez en allemand !
Et pourtant… C’est beau
comme du Zaz interprétant l’annuaire de la Lozère réécrit par Guillaume Musso… « Nous
marchons main dans la main vers un nouveau matin, nous bâtissons un monde d’amour
pour la vie, les rêves nous disent dans les nuits noires que si nous nous aimons
les uns les autres, il y aura un lendemain, et seulement si »…
C’est primesautier comme une
barrique de choucroute trop cuite, c’est optimiste comme un discours de Z’Ayrault,
c’est léger comme une palette de Valérie Damidot bourrées à la charcutaille…
Aimons-nous les uns les
autres, aimons-nous les uns contre les autres, les uns sur les autres, les uns
dans les autres… Faisons de chaque jour de cette putain d’humanité pourrave un
moment de grâce intense et de partouze intégrale !
Aimons-nous les uns les
autres parce que tout va mal ! L’hiver est à nos portes avec sa cohorte de
cadeaux empoisonnés au nombre desquels la neige le verglas la goutte au nez et
la zigounette tellement recroquevillée qu’il faut une fourchette à escargots
pour aller pisser… Les personnalités passent de vie à trépas avec une
régularité de métronome suisse et Roblot se frotte les mains à s’en échauffer
les paumes… Les politocards ne cessent de nous dégouter chaque jour davantage à
force de petits calculs minables…
Aimons-nous les uns les
autres, parce qu’on ne sait pas si l’on en aura véritablement le temps sur la
durée ! Le doyen de l’humanité a replié son tatami à l’âge de 112 ans et
le Japon perd une page d’Histoire… A ce
train-là, on consacrera doyen de l’Humanité Jeanne Moreau dans six mois…
Aimons-nous les uns les
autres, car parmi les peoples, ça sulfate à vitesse grand V et on ne suffit
plus à la demande pour la délivrance des billets d’aller simple pour la maison
mère… Rien que ce matin, on apprenait le décès de Michel Tournier, 91 ans aux
derniers aulnes du royaume, et de Glenn Frey, le guitariste des Eagles, 67 ans
parti pour leur mythique Hôtel California…
Aimons-nous les uns les
autres, mais prenons garde à ce que la chaleur de la passion n’embrase pas les
draps, et ne dégénère en un incendie qui fera tout flamber, comme celui du
Ritz, qui a ravagé tôt ce matin un étage du prestigieux palace, heureusement en
travaux… Ça aurait été ballot que des grosses fortunes crament, hein ?
Déjà qu’on n’arrive plus à avoir une quelconque relance de croissance…
Aimons-nous les uns les
autres, parce que l’on ne sait pas si l’on pourra faire coulisser l’andouillette
à chantilly longtemps… Pour la première fois depuis 1969, l’espérance de vie a
baissé en France… La faute à l’épidémie de grippe, la canicule et le coup de
froid du mois d’octobre assure-t-on… Le dernier album de Zaz, les chansons de
Louane et le dernier livre de Marc Lévy ont dû y contribuer, aussi…
Aimons-nous les uns les
autres, et payons-nous en une tranche… Et pas une tranche de Hollande, parce
que question fromage, Pépère est suffisamment mou pour faire une parfaite pâte
à fondue… Et question fromage, Flamby a invité en visite officielle le Roi et
la Reine des Pays-Bas… Hollande qui invite les souverains de Hollande… Il ne
pouvait pas la rater celle-là…
Aimons-nous les uns les autres,
avant de lire le dernier pensum écrit de Nicolas Sarkozy… Parce que pour se
fader le pavé imbitable de l’énervé à talonnettes, faut être détendu du gland… Un
livre bilan, selon le nain de l’Elysée, mais plus certainement un programme
politique pour son boulot d’il y a quatre ans pour dans un an et demi…
Aimons-nous les uns les
autres, et même lorsque c’est au-delà de nos forces physiques et mentales… Sérieux,
vous iriez faire un gros poutou baveux à Jean-François Copé, vous ? Un mec
qui rendrait Steevy Boulay hétérosexuel ? Figurez-vous que ça devait lui
démanger, à Copé, de causer, parce que l’enregistrement du Divan de la mère
Fogiel a duré près de trois heures, plus que tout autre invité… Pensez donc,
après dix-huit mois de silence médiatique, Copé a dû repeindre le studio…
Aimons-nous les uns les
autres, et aimons aussi Rafael Nadal, l’espingouin gaulé comme un chippendale,
qui vient de se faire sortir comme un malpropre voire comme un tennisman
français, dès les éliminatoires de l’Open d’Australie… AH benv oui, y a des
jours où ça veut pas…
Aimons-nous les uns les
autres, et évitons les dérapages graveleux à la venue à l’Assemblée Nationale,
pour défendre la cause animale et le projet de loi interdisant le gavage des
oies, de Pamela Anderson, toute en seins plastiques, lèvres botoxées et fesses rechapées,
qui a causé des émois irréparables chez certains parlementaires… C’est marrant
mais on l’aurait plus vue défendre le fourrage des dindes…
Aimons-nous les uns les
autres, sous les pas, sous les laitues, sous l’évier, sous les palétuviers, dans
le lit, la baignoire, l’ascenseur, ou dans la voiture… Mais pas forcément dans
une Coccinelle Volkswagen… C’est notamment à cause de son habitabilité
restreinte et ne correspondant plus aux attentes de l’époque que la légendaire
Käfer allemande voit sa production aux usines de Wolfsburg stoppée ce 19
janvier 1978. Néanmoins, elle sera produite en Amérique latine jusqu’en 2003. Si
c’est pas une preuve d’amour, ça…
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