Ce n’est pas un commerce
aisé, il faut le reconnaître,
Que de deviser
quotidiennement de tout et de rien
Pour en quelques mots et
sous-entendus faire naître
Des sentiments divers et
variés qui font parfois du bien.
Est-on souvent attiré par un
sujet qu’il faut vite l’oublier
Car le traitement que les
média ne manquent pas de faire
Déflorent vite l’intérêt de
la chose sans bourse délier
Et l’on est de la revue,
condamné à aller se faire lanlaire.
Parfois aussi, il faut bien
l’admettre, c’est le noir intégral
A l’idée de la page blanche,
source assurée de peur bleu
Et de lecteurs rouges de
colère qui rouspètent et râlent
Alors qu’on espère juste qu’ils
lisent tous à la queue-leu-leu
Ces jours maudits où l’actualité
nous joue un tour de vache
On peine à sortir son stylo
de la trousse où il se cache
On redoute comme un avion sans
ailes de finir en crash
Du style faisant mal aux
dents comme un vieil alcool qui arrache.
Alors, tel un DSK de la page
blanche, on sort son fier outil
Et dans un geste magnifique sans
tarder on se met à l’établi
Baisant mes pots et pesant
mes mots, graves ou bien futiles
Décochant de fielleuses
piques à qui n’en veut sans un oubli.
Et puis il est fois, ou
comme aujourd’hui, je ne le cache pas
L’inspiration se tarit telle
une bouteille de pastis avec Renaud
Et l’on sort les rames,
cherchant les mots, la rime, pas à pas
En redoutant au final de
servir une grosse merde, tout penaud.
Oh bien sur, on pourrait
tenter avec virtuosité et quelques artifices
De dresser des artefacts, trois
calicots, une estrade pour la parade
Afin de dissimuler la misère
et de consolider le branlant édifice
Qui ne tient debout, c’est visible,
qu’avec une sérieuse mascarade
Dans le porno, les chansons
à la con et dans les livres de Marc Lévy
Trois endroits où l’on
célèbre surtout Lévy, la vie et enfin les vits
Mais où souvent, pour ne
point dire quasi-invariablement
On comble le vide en
répétant, à l’envi, indéfiniment.
Cette chronique, je n’ai point
envie de vous la remplir impunément
Et n’y voyez là aucune
allusion salace, crue ou peu engageante
Ce n’est point le style de
la maison… oui, je sais que je mens
Ça fait du bien de voir les
bonnes manières prendre la tangente.
Vous doserais-je le mojito d’actualité
au-delà de l’honteusement tassé
Afin que les circonlocutions
trouducutoires de nos gouvernants dépassés
Vous paraissent des gouttes
de miel chutant dans une baignoire de nard
Ricochant sur les roberts
gonflés d’une Zahia qui vous polit le dard…
Que nenni ! C’est à n’y
point compter, je ne suis pas de la trempe
Des cireurs de pompes, des
tailleurs de pipes ou des fils de pute
Je cire les parquets pour
que les fats y glissent, maman n’est pas pute
Et si je taille des plumes,
c’est ensuite dans de l’acide que je les trempe…
Evoquer le Tour de France me
semble du dernier ennuyeux rébarbatif
Avec ces drogués en
mouleburnes qui suent sur des vélos sans selles
Qui veulent faire croire aux
pauvres gogos en leur déclarant affirmatifs
Que c’est l’eau claire et
les pâtes fraîches qui leur donnent des ailes…
Vous rebattre les esgourdes de
la tragédie grecque n’est pas de bon goût
Tant on vous en a parlé sur
tous les tons depuis quinze jours, partout
Que l’on frise la crise d’angoisse
avec aux lèvres la bave qui mousse
Quand on voit un bout de
féta, Sakis Rouvas, ou encore un pot d’houmous
D’un enculé à un autre
empaffé, des grecs aux enturbanés de Daesh
Dont on se gargarise quand
par hasard un attentat sanglant on empêche
Quand donc Flamby
comprendra-t-il que c’est d’en parler qui les excite
Comme dans un boxon de
province naguère vous lâchiez une bite…
Lâchez une bite, lâchez une
caisse, lâchez Médor, lâchez tout, et prise
Puisque le weekend arrive,
la détente est de droit ainsi que les surprises
Qui vont des nouveaux
voisins de camping aux frais relents de marée
Aux gamins insupportables
sur la plage où le sable vous irrite la raie…
C’est l’été, il fait chaud,
trop chaud même, du genre à suer à grosses gouttes
De Quimper à Calais, en
passant par Piau-Engaly et Knokke-le-Zoute
Les plus craspecs lèvent les
bras, c’est l’infection, ya plus une mouche
Fly-Tox modifie son
insecticide, nouvelle saveur Zaz, comme c’est louche…
Alors, n’hésitez plus un
instant, faites un pause, appuyez sur « stop »
Je ne veux pas vous secouer
mais à l’instar de Pulco, je vous le redis
Il fait trop chaud pour
travailler, c’est banal, mais c’est dit, et hop !
Le maillot, les tongs, t’as de
la crème ? Oui, j’t’en file, oh oui dis !
Bien, avant que ces quelques
lignes ne basculent définitivement dans le scabreux
Ou qu’elles ne deviennent
pour les non-initiés ou les bas de plafond de l’hébreu
Je vais prendre congé de
vous pour ce soir en vous claquant bien fort la bise
Du genre à tout éclabousser
sur son passage, de votre culotte à votre chemise.
En vous rappelant quand même
que c’est le 17 juillet 1976 à Montréal
Que s’ouvrent dans le Stade
Olympique flambant neuf et au style futuriste
Les Jeux Olympiques d’été
avec leur grand, pompeux et beau cérémonial
L’allumage de la flamme et
le défilé des athlètes, pas encore des culturistes
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