« I say :
« Zman-man, ten li rak
siman man, ten li et hazman
« Lama lokhets alay?
Tishan
« You got to give me
more time
« Zman-man, lama lo
tishan-shan? Tagid li kama zman
« Lama lihyot shakhor
lavan? »
Chaque époque
possède les Socrate, les Beethoven et les Lamartine qu’elle mérite… Hier,
l’Europe, que dis-je, le monde pouvait s’enorgueillir d’avoir donné naissance à
Spinoza, Mozart ou Totor Hugo… Aujourd’hui, on doit se coltiner Bernard-Henri
Lévy, Pascal Obispo et Ran Shem Tov…
Ne cherchez pas
dans le Who’s who des Inconnus réputés ou dans le Bottin Mondain version
Tel-Aviv, il est quasiment certain que vous feriez chou-blanc à obtenir
quelques renseignements sur cet auteur-compositeur-interprète israélien qui
livra aux ébaubis téléspectateurs de l’Eurovision cette puissante charge
philosophique chantée, un machin pop-rock-rétro qui était le porte-drapeau
hébreu au Concours Eurovision 2012 et qui s’échoua lamentablement à se
qualifier pour la finale.
Naguère, Lamartine,
qui fut surnommé ainsi à cause de son appétence surmultipliée pour les
demoiselles (d’où son surnom Alphonse dans la Martine), déclamait
languidement des vers d’un romantisme échevelé à base de suspension du temps,
d’heures pro-pisses et de rapides délices de plus beaux de ses jours…
Aujourd’hui, on
couine dans des micros eurovisuels au temps de nous laisser du temps, on lui
demande pourquoi il nous met sous pression, et on le prie d’aller dormir…
Bref, c’est le
néant… On aurait mis en musique du Marc Lévy qu’on aurait eu la même impression
d’essorage intellectuel…
Quoique… Quoique
Ran Shem Tov, qui chante comme une lessiveuse luxembourgeoise cabossée avec des
intonations de voix qui laissent à supposer qu’il est la Reine des folles nuits du
gay Tel-Aviv, n’a pas foncièrement tort…
Il est curieux de
remarquer qu’à intervalles réguliers, le marronnier du temps qui fuit, qui
s’enfuit, qui coule et file comme du sable entre nos doigts revient s’imposer à
nos esprits avec au moins autant de force que le poing de Jason Statham dans
votre gueule de figurant dans le Transporteur…
Quand arrive le
mois de juillet, et que la douce odeur des vacances commence à se faire sentir
au moins aussi fort que le Piz Buin et les dessous de bras négligés des
vacanciers, on se rend compte qu’on a beaucoup de choses à faire… et trop peu
de temps pour y parvenir !
Les fameux DàM
(dossiers à merde) qui moisissent dans un coin du bureau en ramassant la
poussière et les crottes de mouche, les invitations des cousins de
Pétaouchnok-sur-Verge en vacances pour une quinzaine au Camping des Moules
Bleues, Route de la Décharge Municipale
à Berck-sur-Epluchures, que d’évènements immanquables que vous n’êtes pas
fâchés de manquer par manque de temps !
Et il faut bien
avouer que la chaleur estivale n’est pas de nature à nous faire gagner le temps
qu’on aurait dangereusement tendance à perdre…
La canicule,
pourtant généralement fatale aux vieilles carcasses fatiguées, ne paraît
nullement affecter Neunœil de Montretout qui affiche une santé insolente et une
chance judiciaire de cocu du treize-mai… Essayant de faire bonne figure, Marion
Maréchal-Nouvoila-Le Pen minimise les mandales prises par Marine en estimant
que le vieux n’a « rien gagné d’autre que du temps »… A son âge,
c’est déjà beaucoup !
Du temps, Honda
devrait en prendre… Au lieu de rappeler inconsidérément plus de quatre millions
et demi de véhicules à cause d’airbags défectueux, la firme nippone ferait
mieux de laisser les choses faire… Considérant le nombre d’accidents routiers
dans le monde chaque jour, on devrait pouvoir éviter le rappel d’au moins dix
mille bagnoles… Moi, j’dis ça, mais c’est que des Honda… euh, des on dit !
Du temps, il est
fort probable que l’Ex n’en a guère pris, comme à sa regrettable habitude, pour
réfléchir à une position acceptable dans le dossier grec… Toujours à l’aboi des
sunlights et des caméras, le représentant à talonnettes de la firme des grandes
saucisses aphones admet partager le « compromis » prôné par Flamby…
C’est gentil de prévenir mais… on s’en branle !
Et comme aurait
dit, in petto, Encula Merkel au Tout Mou, « avec les grecs, on s’en
Zorba ! »
On ne s’en zorba
non plus des musiques merdiques quand revient l’été… Les fameux tubes de l’été,
plus connus et diffusés que les tubes d’autobronzant, de Biafine ou de vaseline,
qui généralement nous polluent les esgourdent dès que le mercure monte…
Rappelez-vous votre premier roulage de pelle sur « Eve lève-toi » de
Julie Piétri, encore naturelle ; souvenez-vous de cette chlamydiase
carabinée que vous soigniez en écoutant « Le Jerk » de Thierry
Hazard ; fouillez votre mémoire pour redécouvrir l’insupportable
« Chihuahua » de DJ Bobo, l’année de votre première partouze au Cap
d’Agde…
Cette année, le
tube de l’été, qui va certainement faire un carton… un carton d’invendus sinon,
c’est cette chanson créée par David Gilmour, un ancien de Pink Floyd… Est-ce
les pipes au crack, les shoots de LSD ou les cuites qui ont ratatiné l’éventail
créatif de l’interprète des immortels « Money » ou « Another
bick in the wall », en tout cas il est en train de pondre une chanson avec
comme gimmick le jingle de la SNCF…
Gilmour a-t-il
déraillé, a-t-il pris une voie de garage, ou bien a-t-il raté sa
correspondance, en tous cas, si la chanson tube de l’été est à l’instar des
trains français, elle arrivera dans les bacs en octobre… Chaque époque a les
Toscanini qu’elle mérite…
Chaque époque a
également les Borg qu’elle mérite… Si la Croatie possède Djokovic, la France
doit se contenter de Richard Gasquet, le biterrois qui sniffe les lignes blanches,
qui réussit l’exploit de virer le suisse Wawrinka et se hisser en demi-finales
à Wimbledon, où il sera opposé à Djoko… Autant vous dire, sans être devin, ni
Elisabeth Teissier, qu’on connaît d’ores et déjà le résultat…
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