Vous en cauchemardiez ?
Eh bien l’UER l’a fait !
Suite aux résultats de la
deuxième demi-finale de l’Eurovision hier soir, l’ordre de passage de la finale
de demain soir a été révélé, et le moins qu’on puisse dire est que Lisa Angell
part gravement handicapée… La France passera en effet en deuxième position, la
place de la mort, le starting order le plus redouté des candidats du Club Méd’
de la Chanson…
Depuis 1956, aucune, je vous
dis bien AUCUNE chanson interprétée en deuxième position n’a gagné le Grand
Prix ! Et même les places d’honneur sont rares lorsque vous chantez à
cette position…
Pour une fois que la France
avait léché la présentation, on nous colle un ordre de passage exterminateur de
tout espoir… Bon, évidemment, nos chances de nous retrouver à Paris sont il
faut bien se l’avouer assez minces, mais c’est foudroyer ces miettes de
positivisme que de nous faire chanter en deuxième position…
Préférences géographiques ?
Voire ! On chouchoute l’Italie et la Russie qui se voient offrir les
dernières places de l’ordre de passage… J’en connais à l’UER qui doivent avoir
des envies pressantes de pasta au caviar…
Quoi qu’il en
soit, c’est fait, nous avons les 27 finalistes de ce concours Eurovision
2015 ! Une seconde demi-finale apparemment plus relevée que la première,
mais qui recelait tout de même son lot de bouses soporifiques… Avec en prime
des résultats conformes aux attentes des fans, des bookmakers et dans une
certaine mesure, mes propres attentes…
Revue
de détail :
Lituanie :
C’est coloré, entrainant, les chanteurs sont mignons et sympa, faisant
transpirer leur joie simple d’être sur scène. Le banjo assez présent offre un
bon gimmick sur une chanson un peu nunuche mais mignonette. Une bonne ouverture
de compétition, et une qualification logique.
Irlande :
Triste, soporifique, ennuyant, rébarbatif, bref, une rengaine datée interprétée
sans conviction aucune par la petite fille de Véronique Sanson, ou alors le
sosie féminin de Marine Le Pen… Une non-qualification des plus logiques.
San
Marin : un lycéen sous euphorisants et vêtements de ville, et une mocheté
brune avec une robe antique, au soutien d’une chanson neuneu, dotée d’une
mélodie bateau et d’un texte affligeant, un sous-produit de la pire espèce des
plus belles bouses made in Siegel… Ajoutez-y des voix mal assurées, et vous
obtiendrez une chaîne de lumières éteintes…
Monténégro :
Un peu sombre dans la présentation, mais en version originale, ce qui est un
plus en cet océan d’anglicitude… Une mélodie qui vous caresse agréablement
l’oreille, mais un charisme de beignet pour le chanteur, vague clone guère plus
masculin d’Eric Morena… Une chorégraphie ridicule d’amateurisme, mais une
qualification méritée.
Malte :
Une Hélène Ségara gonflée à l’hélium qui crie beaucoup sur une chanson
quelconque, commune et déjà entendue… Une robe très fendue qui offre à la vue
des jambonneaux pour quatre… Tradition eurovisuelle maltaise : ou une
folle, ou une grosse…
Norvège :
Dépouillé, classieux, quasi-planant… On mise tout sur la voix des interprètes…
Enfin une chanson, une vraie ! Sans chichis et effets
pyrotechniques ! La voix féminine est intéressante, à défaut d’être
particulièrement caressante pour les tympans. Le tout reste un peu mou sur la
distance…
Portugal :
Un faux aire de Bardot brune, ou de Loreen, Grand Prix 2012… Elle chante faux
une décoction délavée de jus de morue… Aucune magie, on la sent clairement
perdue, pas à l’aise sur scène… En plus, c’est barbant comme chanson, très
répétitive, on voit que les auteurs ont fait du remplissage sur trois minutes.
République
Tchèque : Un tchèque au porteur sans provision, hélas, ce qui est dommage
car l’armoire à glace velue à la voix gutturale façon Garou et la fausse
Stéphanie de Monaco qui finit pieds nus à la Sandie Shaw défendaient une
chanson passe-partout mais plutôt convaincante avec ses relents
james-bondesques…
Israël :
Un titre hip-hop en toc avec des tonalités arabisantes superflues. Ça bouge, un
peu dans tous les sens, et c’est bien le seul truc positif du « Golden
boy », affublé de godasses dorées positivement ridicules ! On dirait
une turquerie réchauffée des années 90 avec un côté très (trop) ethnique israélo-palestinien
et une chorégraphie brouillonne. Qualification logique, à défaut d’être
pleinement méritée.
Lettonie :
Cléopâtre is back, avec une chanson des plus intéressantes, en fait assurément
la plus originale de la soirée ! Complètement hors moule Eurovision,
sobrement présentée, et créant une ambiance unique. Dommage qu’elle gueule
autant… Belle robe, présentation sobre et des « oh oh oh »
originaux ! Bravo pour la qualification qui n’était pas acquise !
Azzerbaïdjan :
La qualification était impérative, sinon Elnur ne pouvait pas rentrer chez lui
vivant… Un look inquiétant, voire limite effrayant au service d’une prestation
sympa et bien présentée avec une voix agréable. Certes, on peut regretter que
la chanson, un peu molle, tarde à décoller vraiment, et les danseurs surexcités
qui en font des tonnes…
Islande :
Minois mignon, frais sur une robe très 60’s. Maria sautille un peu trop, ça
fait nunuche et amateur… Hera Björk en soutien de poids dans les chœurs n’a pu
sauver une chanson ronronnante mais plutôt sympa, moyennement défendue par un
clone de Sandie Shaw qui glapit un peu trop souvent.
Suède :
LE favori de la demi-finale, voire de la finale. Chanson planante, réussie avec
une prestation léchée et attractive. Peut-être un peu trop calibrée pour la
victoire. C’est prenant, entraînant, un peu répétitif peut-être. Mans,
particulièrement imbu de sa petite personne nous l’a joué Enrique Iglesias
jeune fille… A surveiller samedi soir…
Suisse :
Une jolie fille avec une robe fluide qui nous offre l’incontournable
strip-tease à la croate de la soirée, et le ventilo à la Carola. Un titre rock
plutôt convaincant avec un joli jeu de cape. Un peu court cependant pour
assurer la qualification et c’est au final plutôt regrettable.
Chypre :
Le traditionnel titre lent à la guitare pour Chypre, qui avait déjà fait le
coup en 2010, un titre sobre, un peu sans âme, qui rappelle « Me and my
guitar » du belge Tom Dice toujours en 2010. Avec son vague air de Cyril
Hanouna, Giannis ne mise pas tout sur le physique… Qualification
rafraîchissante.
Slovénie :
Une Lara Fabian rousse parfaitement ridicule avec son casque sur les esgourdes…
Une chanson plutôt sympa avec une voix de tête qui peut rebuter… Pas très
convaincant, ni très original… Et l’autre excitée qui joue de
l’air-violon ! J’ai longtemps hésité à la qualifier… Mal m’en a
pris !
Pologne :
Et maintenant, les handicapés physiques pour tenter d’apitoyer le public… On
n’avait jamais eu de paraplégiques au Concours, et la Pologne a bien fait de
tenter… A croire qu’il est nécessaire d’avoir un quota d’handicapés au
Concours… Les handicapés moteurs (neuneux décérébrées, dindes mononeuronales…)
suffisaient, non ? Une mélodie datée, fatigante, pleurnicharde, avec des
images de la chanteuse avant l’accident… Ben, on a notre chanson putassière de
l’année !
Au
final, j’avais qualifié : Lituanie Norvège Lettonie Suède Suisse
Azerbaïdjan Chypre Islande Israël et République tchèque ; ce qui m’en fait
7 sur 10… La moyenne remonte… Peu de qualifications surprise à mon goût mis à
part la poloniaise.
Maintenant,
les choses sérieuses commencent vraiment avec la finale de samedi… Croisons les
doigts pour Lisa… Et « n’oubliez pas »… Tout cela n’est qu’un
concours…
Et
le 22 Mai 1964, Maria Callas donne la première de huit représentations de La
Norma de Bellini dirigées par Georges Prêtre et mises en scène par l'Italien
Franco Zeffirelli, dont c'est la deuxième Norma. Et ça, c’était pas de la
variétoche eurovisuelle…
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