jeudi 7 mai 2015

Brèves du 07 Mai 2015

N’en déplaise aux prétendus sachants et donneurs de leçons de tout poil, qui voient dans un jeunisme effréné la solution à tous nos maux, et même les autres, mais je me dois de vous livrer la vérité toute nue, dût-elle être dérangeante, à l’instar d’une chanson de Vincent Niclo beuglée à la radio à sept heures du matin, ou du dernier film de Dany Boon, qui n’en finit pas d’user la corde ch’ti jusqu’au dernier et infime filament dans des beauferies improbables que même Jean Lefèvre aurait en son temps refusé de tourner…

A bas les jeunes, leurs dents longues qui raient le plafond de l’étage inférieur, leur santé éclatante qui vous fait ressembler à un vieux pachyderme obèse et asthmatique, leur musique de nègre qui vous donne immanquablement des envies de meurtre en entendant pour la trois cent soixante-seizième fois de la semaine l’imbitable « Libérée, délivrée »…

Oui, fuck off les djeuns ! Car, la chose n’est pas nouvelle, et on en entendait causer déjà voici quelques lustres et plusieurs candélabres : ce sont dans les vieux pots qu’on fait la meilleure soupe…

Oui, j’en entends au troisième rang qui ricanent en remarquant qu’un potage confectionné dans une cocotte qui n’a pas vu le liquide vaisselle depuis la mort de Pompidou doit avoir de sacrés relents de vasier stagnant sous une canicule ougandaise…

Et alors ? C’est l’hôpital qui se moque de la charité ou quoi ? Vous vous êtes reniflé les dessous de bras pour voir si par hasard vous ne vous tartiniez pas les aisselles aux rillettes périmées ?

Les croulants sont en tous domaines, les champions du monde ! Les vieux barbons de la plume écoulent des quantités industrielles de bouquins à une époque où le papier le plus dévoré par le public est le PQ… Les antédiluviens de la chanson remplissent les salles et font se vider les vessies de leurs fans (Aznavour est un modèle du genre)… Les cacochymes coxalgiques du cinéma et du théâtre la connaissent dans les coins pour rameuter le chaland… Quant aux hommes politiques qui ont connu les premiers pas de Mitterrand et les derniers de Pétain, ce sont les plus roués à l’art délicat du brassage d’air…

Ce matin encore, brillante démontration sur les ondes de France Inter avec l’inoxydable Jack Lang face aux auditeurs et à Patrick Cohen (connaissant Jack, il aurait préféré que Patoune le retourne mais bon… on est sur le service public, faut pas leur demander l’impossible…).

Ce Jack, quel bel homme ! A n’en point douter, ils ont Rue de Solférino des caissons à oxygène rachetés à Michael Jackson et des stocks d’invendus de botox modèle « Madonna »… Qu’il pleuve, qu’il vente, qu’il fasse moins dix ou quarante à l’ombre, un coup de téléphone et hop ! En moins de trente minutes, vous avez le Jack en état de fonctionnement dans le studio, livré par porteur spécial, décongelé, apprêté, un coup de fer sur le lifting, un raccord de brushing sur la moumoutte, deux pschitts de Piz Buin sur la teinture, et hop ! Prêt à vous faire du léchage de bottes comme s’il s’agissait de sa première paire…

Ce mec ne peut tout bonnement pas s’empêcher de s’envoyer des fleurs, de s’auto-congratuler en une séance de branlette verbale qui permettrait de recrépir la Maison de la Radio en trois interviews…

Et v’lan ! Un envol de Berlutti dans les miches de Vallaud-Belkacem à propos de sa réforme insensée de l’enseignement dans une envolée lyrique… Et un coup de langue à la mémoire de Tonton pour rappeler, parfaitement hors-sujet que Mitteux l’avait envoyé Dieu sait où pour faire Dieu sait quoi avec Dieu sait qui… Plus fidèle que Jack, y avait guère que Baltique, le clébard… Et encore, pas certain de savoir lequel des deux remuait le plus facilement la queue…

Finalement, quel que soit votre bord politique, on ne peut que ressentir une certaine tendresse à l’égard de Jack Lang, l’éternel Ministre de la Culture, des cocktails onéreux et des remises de médailles à des sommités inconnues…

On ne peut pas forcément en dire autant à l’encontre de l’Ex, qui il faut le reconnaître, a tout fait pour apparaître antipathique, voire franchement odieux à la plupart des français… Et la validation par la Cour de Cassation des écoutes dans l’enquête pour corruption et trafic d’influence le visant a dû provoquer quelques ricanements de joie et des érections involontaires autant que fermes… Il paraît qu’on a entendu un râle orgasmique de deux minutes et de cent vingt décibels non loin de la Mairie de Bordeaux… Je me demande qui cela peut bien être…

Ce n’est pas un vieux pot, et la soupe qu’il nous sert à longueur d’interview n’est pas bonne… En tout cas, elle manque singulièrement de sel… Malgré cela, la pétillant se répand un peu partout, donnant son avis sur tout et sur rien, allant du prix des côtelettes d’agneau à la prise de position du premier ministre uruguayen sur la culture de la betterave à sucre dans les faubourgs nord de Montevideo, en passant par un lapidaire « flash totalitaire » concernant le brûlot d’Emmanuel Todd sur la fumisterie des manifestations du 11 janvier….

Y avait justement longtemps qu’on n’en avait pas causé, de Charlie, tiens… Fallait qu’il jette le séchoir électrique dans le bain du bébé, Todd… On en avait soupé jusqu’à l’écœurement des reportages incessants de ces manifestants qui au final avaient à cœur de faire comme tout le monde sans bien comprendre la finalité… Fallait qu’il en remette une louche !

Tout comme un autre vieux pot, Jean-Luc Mélenchon, qui en remet une louche, assez jouissive, dois-je avouer, sur le parricide à répétition du Front Nazi-on-Heil, en déclarant qu’un moins, Marinette nous avait débarrassé du vieux facho, et qu’elle méritait à ce titre une médaille en chocolat… Il veut la faire grossir ou quoi ?

Et pour finir, avant ce long weekend qui déjà nous appelle de sa doucereuse voix de sirène, rions un bon coup… Au Royaume-Uni, alors que les bouffeurs de rosbif bouilli se tâtent le moulage en jelly parfum menthe-fish and chips, William et Kate avertissent les média sur leur demande visant au respect de leur vie privée… Ben voyons, tu fais la une de tous les tabloïds avec ta pisseuse alors que l’épisiotomie est même pas cicatrisée, et tu viens bêler de respecter ta vie privée…

Et le 7 Mai 1977, alors que la France remporte son cinquième Grand Prix de l’Eurovision, le Luxembourg se mange une seizième place sur dix-huit pas forcément volée, grâce à la voix fluette d’Anne-Marie B., qui ânonnait une rengaine de Guy Béart, lequel avait voulu moderniser l’antique « Frère Jacques » en y flanquant des pseudo-rythmes disco et des paroles affligeantes… Comme quoi, la soupe des vieux pots n’est pas toujours la meilleure… 

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