Dégoutééééééééééééééé !
Dépitéééééééééééééééééé !
Que celles et ceux qui
étaient déjà en train de charger leur tromblon de gros sel, de préparer les
frondes avec des cailloux ou de bander leur arc pour décocher des flèches pour
me transformer selon les cas et les croyances en passoire dégarnie du bulbe,
remake déplumé de Ribéry ou sosie capillairement défaillant de Saint Sébastien,
remballent leurs outils !
Je n’ai aucune intention de
vous asséner un remake aussi auditivement douloureux que mélodieusement faussé
de la purge musicale du moment, cette émétique Reine des Neiges qui ferait
presque passer les chiasses musicales de Louane pour un Kyrie Eleison angélique
de suavitude…
Dans mon incommensurable
mansuétude et ma gentillesse qui dépasse les limites des bornes, je ne saurais être
assez mauvais, je ne saurais faire montre d’assez de Trierweileritude pour vous
infliger une resucée ersatzique de la première demi-finale de l’Eurovision
2015, dont nous eûmes à supporter hier soir les miasmes procto-musicologiques et
dont je vous reparlerai plus avant…
Je me hasarderai donc à ne
vous toucher (hum, petits coquinous !) que quelques mots rapides sur les
futilités de l’actualité, puisque depuis un certain temps, on assiste impuissants
tel un Rocco sous perfusion de bromure concentré à un constant renouvellement des
unes, dans un ronronnement qui assoupirait le plus coriace des insomniaques
patentés…
Invariable dans les
gazettes, la réforme du collège de la Grande Jajat, qui a dû se rougir les genoux
sur les tapis persans du 57 rue de Varenne pour que le Gouvernement mette un
tel empressement digne d’un éjaculateur précoce à publier le Décret d’application
au Journal Officiel…
Invariable également le
Festival de Connes, qui n’a jamais aussi bien porté son nom avec cette flopée d’inutiles
mondains dont le seul rapport avec le cinéma est d’avoir assisté à une séance
un jour de pluie, de vieilles glorioles fanées dont la dernière apparition sur
un générique remonte à avant l’invention du DVD, et des tapettes de concours
qui turluteraient même Besnehard en avalant dans l’espoir d’obtenir une
silhouette dans un vague nanar…
Alors, lorsqu’on apprend que
Julie Gayet s’est faite refouler à l’entrée d’une soirée, on se prend à rigoler
doucement, et à se dire que finalement, c’est bien le bûcher des vanités…
Allez, on va s’en
eurovisionner encore un petit bout… Voir un petit bon bout de dégagé… Et pas
forcément les plus pires… Enfin…
Le
Concours Eurovision de la Chanson 2015 a débuté et la première demi-finale,
qu’on disait la plus faible des deux a tout de même réservé son lot de
surprises… Non pas au niveau des chansons, mais au niveau des qualifiés… Un
carton plein pour les Pays de l’Est, et quelques chansons sympas reléguées…
La
scène, la réalisation et la présentation sont dignes de louanges. Superbe décor,
permettant des jeux de lumières et de présentation quasi-infinis. Présentation
d’un trio de plantes vertes agrémenté d’une saucisse faisant figure d’aimable
tapisserie…
Cartes
postales classiques, juste bonne à renouveler l’eau des nouilles…
Moldavie :
Uniformes policiers rehaussés de cuir et pseudo-bads boys pour faire mouiller
les foldingues, au service d’une chanson sympa mais hautement oubliable et pas
assez forte pour se qualifier. Répétitive, et malheureusement trop marquée
d’une certaine esthétique gay des années 80 pour espérer passer en finale.
Arménie :
Le groupe multiculturel et multinational eurovisuel par excellence en charge d’une
prestation très traditionnelle pour une chanson bourrée de bons sentiments. Une
présentation des plus classiques, avec l’arbre déjà vu en 2010. Des chanteurs
peu concernés, et criards à la fin. Une qualification surprise, mais due en
bonne partie à la diaspora arménienne qui a voté en masse…
Belgique :
Sobre et minimaliste, à tous niveaux. La présentation est originale, mais
manque d'un certain rythme, d’un certain allant. Loïc, le minet qui a la frite,
et peut-être la saucisse de Josiane, a-t-il gardé son rythme à
l’intérieur ? En tous cas, il y croit, il chante pas mal et la
qualification est méritée !
Pays-Bas :
Un robe minable, en vague forme de sac poubelle à trous pour une chanteuse
replète qui a bien défendu une chanson sympa mais répétitive. Ajoutez une
chorégraphie datée avec des choristes sorties directement des concours
antédiluviens et vous obtenez une non-qualification surprise, au moins pour
moi.
Finlande :
L’OVNI, ou l’OCNI (objet chantant non identifié) de la soirée. Difficile à
regarder, à écouter… Les fils cachés et inachevés de Lordi laissent une
impression persistante de malaise, et je ne sais qu’en penser. Heureusement que
ça ne dure qu’une minute vingt-sept, les trois minutes auraient été
insurmontables…
Grèce :
La blonde de service tous seins à l’air qui glapit la ballade romantique
classique déjà entendue mille fois, une pâle copie de Josiane Saucisse. Une
robe profondément fendue pour une artiste essoufflée par sa dernière
respiration, assistée par l’irremplaçable ventilo « à la Carola ». On
s’ennuie et on s’étonne de la qualification pourtant prévisible.
Estonie :
Mon coup de cœur de la soirée. Rétro, frais, sympa, une prestation très
agréable avec des jeux d’ombre originaux. Mélodie agréable bien présentée avec
en prime la beauté de la chanteuse. On est vite pris dans le truc, un truc
vieillot et classique certes, mais bien emballé, et en prime un refrain qu’on
retient instantanément.
Macédoine :
Un joli visuel pour une chanson des plus classiques, lente mais qui se laisse
écouter en somnolant. Chorégraphie minimaliste qui a coûté certainement des
points. En plus, l’imper façon Columbo de vieux pervers pépère était hors
sujet. Dommage, j’aimais bien.
Serbie :
La Serbie fait fort, à tous les points de vue. Certes, c’est entraînant mais la
bielle de Cadix à l’essieu de velours aussi large que haute gueule trop sur une
mélodie datée. Je n’accroche pas, ni à la présentation des mecs masqués qui
nous font l’inévitable strip-tease à la croate, ni à cette chorégraphie
artificielle. Et cette robe montgolfière ! Sa qualification hélas
prévisible me déçoit beaucoup.
Hongrie :
Simple, dépouillée, efficace. Soporifique, certes, mais c’est reposant, doux,
agrémenté d’un beau visuel, et handicapé par des costumes pas folichons.
Interminable me direz-vous ? Pas faux en un sens pour cette chanson qui
ressemble beaucoup à la première participation hongroise de 1994. Content qu’elle
se soit qualifiée.
Bélarus :
Costumes quelconques pour une mélodie entraînante et entêtante, ainsi que de
jolis jeux de lumière. Le violon rajoute une note positive à une chanson qui
reste malgré tout assez moyenne. Le look très 90’s avec la boucle d’oreille du
matador de goulag a dû dérouter. Dommage, je les aurais bien vus en finale.
Russie :
Berk berk berk ! Une robe moche et vulgaire, une tronche moche, mal
coiffée… La Marilyn du pauvre avec un plagiat de la Reine des Neiges en prime…
On s’attendait presque à ce qu’elle beugle « Libéréeeeeeeeeee
Délivréééeeeeeeeeee » au refrain… A propos, où sont passés ses
seins ? Une chanson hélas formatée pour se qualifier… Déjà entendu, déjà
vomi, déjà saigné des oreilles sur ce genre de chiasse asinienne imbitable…
Danemark :
Les One-Direction présentaient un rock rétro très années 60 avec un look
sixties assumé. C’est frais, sans prise de tête, ce vieux pop-rock
rafraîchissant déjà entendu mille fois mais auquel on se laisse prendre. Pas
révolutionnaire mais qu’importe ! Les scarabées danois sont contents
d’être là et c’est le principal… La déception de la soirée !
Albanie :
Une grande chauve-souris à la coiffure minable qui remporte le titre convoité d’albaniaise
de la soirée, au costume noir antique, aux tonalités orientalistantes qui hurle
une ballade commune. Elle couine, puis elle brame… Qu’on l’égorge, à la fin, la
gueularde de la soirée ! Qualification surprise volée, à mon goût !
Roumanie : Un plus indéniable pour chanter
majoritairement dans leur langue maternelle…Mais ça s’arrête là ! Le fils
caché de Kojak qui aurait avalé une caisse de Valium concentré nous pleure un
ersatz de sous-Zeljko Joksimovic sous calmants… C’est répétitif, inintéressant
au possible. Et ce visuel de valises en carton, sponsorisé plein pot par Linda
de Suza…
Géorgie :
Une Curella tendance Morticia Adams remixée gothique qui défend fort bien une
chanson originale, guerrière… Combien de corbeaux a-t-elle déplumé avec ce
regard torve de gourdasse fraîchement lobotomisée lors de la dernière pleine
lune pour se fabriquer sa tenue. Une vraie ambiance, la seule ou presque de la
soirée, qui justifie amplement sa qualification…
Au
final, après une annonce des résultats faite au pas de course, et remplie de
surprises, je sauve les meubles avec tout juste la moyenne… J’avais sélectionné
dans un ordre aléatoire la Belgique, les Pays-Bas, l’Estonie, la Macédoine, la
Hongrie, le Bélarus, le Danemark, la Géorgie, la Grèce et la Moldavie…
Surprenantes
qualifications, et je crains que nous ne soyons qu’au début de nos surprises…
Attendons jeudi et la seconde demi-finale pour se perdre en conjonctures
définitives…
Et
le 20 mai 1983, The Police sort son nouveau single, « Every breath you
take », qui sera numéro un aux Etats-Unis dès le 9 juillet suivant. Ah ma
bonne M'âme Jeanssen, ça c’était de la bonne variété… pas comme ces zazous même
pas masculins de l’Euromachintuc… Chaque respiration que tu prends… Oué, ben l’Eurovision,
ça vous donne des envies d’apnée prolongée !
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