mercredi 28 mai 2014

Brèves du 28 mai 2014

« Once he was a clown in the arena
« People said the best that ever was
« Now they call him good old Djambo Djambo
« But in his dreams, he still hears the applause
« Hey hey hey... hey hey hey... Djambo Djambo
« Don't be sad, for you know that the show must go on
« Hey hey hey... hey hey hey... Djambo Djambo
« It was you who had us laughing, you're the one… »

Je ne vous ferai pas l’injure de traduire les paroles de cette chanson suisse de l’Eurovision 1976, mais si vous remplacez le nom du clown déchu, Djambo Djambo, par le nom d’un responsable politique qui est en train de se translater du pinacle à la fosse aux lions, vous aurez un aperçu assez criant de vérité de la situation politique de ce jour…

Depuis hier, en fin de matinée, on ne trouve plus un slip de sec dans les salles de rédaction des journaux, radios et chaînes de télévision… Ça se liquéfie, ça mouille version pisseuse en extase devant Juste Imbibé en position proctologue, ça chope des demi-molles exploitables à tout bout de champ, ça se finit dans les toilettes à tour de bras (et à la force du poignet)… Bref, c’est le branle-bas (si j’ose dire…) dans les média, comme à chaque fois qu’un scoop tombe sur les téléscripteurs…

Si vous avez eu la curiosité de regarder les journaux télévisés d’hier soir, vous aurez constaté que Gilles Bouleau et David Pujadas étaient cadrés très serrés, de peur qu’on ne découvre qu’ils présentaient également une érection ferme à fendre l’émail du lavabo tant ils prenaient leur pied à nous rabâcher jusqu’à la nausée la nouvelle de la journée…

Thomas Sotto et Patrick Cohen en étaient limite à fellationner amoureusement leur micro en plein direct radiophonique, et ne vous étonnez pas si vos journaux sont bizarrement tâchés, les éditorialistes ont dû s’essuyer avec ce qui leur tombait sous la main après avoir connu l’orgasme rédactionnel…

Pensez donc ! Une nouvelle de ce calibre, ce n’est pas tous les jours qu’on en déterre une, et ce n’est pas le morne discours de Flamby l’autre soir qui a pu filer la gaule aux média…

Et j’adresse une pensée émue à Pénélope Fillon, qui a certainement eu droit au Napoléon d’Abel Gance, trois écrans avec son stéréophonique, dès que la nouvelle de la démission du meilleur ennemi de son mari fut connue… Elle va marcher comme Donald Duck pendant huit jours, la pauvrette…

Eh oui, ça y est, c’est fait ! Jean-François Copé a démissionné de la présidence de l’UMP, avec effet au 15 juin (des fois qu’il envisagerait de revenir sur sa décision…) suite aux révélations dans l’affaire Bygmalion…

En ce monde politique peu ragoûtant, où l’on s’agrippe à son maroquin comme une moule à son rocher même en cas de branlées électorales à répétition, où il est de coutume de nier l’évidence et où, lorsque ça sent définitivement trop mauvais, on vient déclarer les yeux dans les yeux qu’on est serein et que l’on a toute confiance en la justice de son pays, la décision de Copé serait presque perçue comme nimbée d’un certain panache…

Dans d’autres pays, un ministre pris en flagrant délit de fumette de pétard est démissionnaire dans l’heure… En France, vous baignez dans les affaires louches jusqu’au col, vous vous maintenez contre vents et marées… Brillant exemple de l’exception française…

N’empêche que j’aurais payé très cher pour me transformer en mouche et assister ce matin au bureau politique de l’UMP… Ce devait être d’un croquignolet ! Surtout qu’après Copé et sa présidence exemplaire (enfin, par rapport à celle de notre pote Harlem Désir), ils ne seront pas nombreux à vouloir se voir refiler la patate chaude et la direction d’une droite qu’on sent bien passablement sonnée par ses dernières déculottées électorales et ses tensions internes… On leur souhaite bien du plaisir !

Entre deux audiences et un jeu de conclusions au long de cette semaine raccourcie pour cause de viaduc ascensionnel, j’ai pu vous dégoter une info qui révèle bien le caractère définitivement bovidé panurgique du français moyen… Figurez-vous que 95 % de nos concitoyens se déclarent favorables à une interdiction de fumer en voiture en présence d’enfants à bord…

Fumant, me direz-vous… Mais, ça relève de la plus basique des précautions anti-tabagiques ! Il va falloir une loi pour interdire ce que le plus élémentaire souci de santé publique commande à chaque adulte fumeur pour préserver les poumons de leurs têtes blondes ? Et pourquoi pas une circulaire pour obliger les gens à dire bonjour lorsqu’ils rencontrent une connaissance ? Un décret pour imposer de ne pas roter bruyamment à table en présence de la belle-famille ? Un changement de la Constitution avec vote du Congrès réuni en grand apparat à Versailles pour réglementer l’usage de la douche matinale et du brossage de ratiches quotidien ?

Cet état d’esprit est compréhensible, lorsque l’on se plonge dans le bouquin des Brèves de Cancres, manuel édifiant sur la génération téléréalité et sur les génies que sont sur le point d’engendrer les Concons à Cancun et autres Confessions Intimes…

Florilège :« Racine carrée, c’est l’album de Stromaé » (et un looping dans sa tombe pour Pythagore) ; « Mickey L’Ange a peint le plafond de la chapelle Sixtine » (et une fissure supplémentaire…) ; « le maquis est un poisson japonais » (qui d’ailleurs n’est nippon ni mauvais, mais qui peut créer des sushis digestifs si on en mange trop en résistant) ; « si on fait l’amour deux fois dans la même journée, on peut avoir des jumeaux » (on ne dira jamais assez le bénéfice retiré de l’usage intensif de la capote anglaise) ; « l’Herta est un grand volcan en Sicile » (à force de prendre les gens pour des jambons…) ; « le rôle du Président de la République est de voyager et d’embrasser les gens » (notamment en scooter pour aller galocher Julie Gayet) ; « les illettrés sont des gens qui ne reçoivent plus de lettres à cause de l’informatique et des mails » (ce qui ne manque pas de franchise, postale, même pour des élèves quelque peu timbrés) ; et enfin « le taux de fécondité dépend des allocations familiales" »(ce qui démontre en outre que la mère des cons est toujours enceinte)…

Et le 28 mars 1970, Barbara publie ce qui restera une de ses plus belles réussites, l’album « L’aigle noir ». La chanson, extraite en 45-tours, connaîtra une belle carrière discographique et radiophonique, alors même que le sujet en est dramatique puisqu’il traite de l’inceste qu’a eu à subir la chanteuse… Mais comme on le chantait à Djambo Djambo « Don't be sad, for you know that the show must go on »…

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