- Je suis navrée,
particulièrement navrée et à la limite presque marrie de devoir vous dire cela
en ces termes, mais franchement, là, Pierre-Amaury, vous dépassez les bornes
avec l’agilité du chacal qui fond sur sa proie…
Le collier de perles de
Marie-B tressaute sur son cardigan bleu-marine au fur et à mesure de la
progression de sa logorrhée, commençant à sautiller sur la bergère recouverte
de toile de Jouy telle un lave-linge bloqué en mode essorage intensif…
- Que vous vouliez ouvrir
Charles-Eudes à la diversité du vaste monde en l’incitant au chant choral, à l’aviron,
voire à la finance internationale, je puis le concevoir… Mais il y a des
limites que je vous demanderai instamment de ne pas sauter…
Index accusateur levé tel un
phallus turgescent , ce dont elle se rend compte rapidement, puisqu’elle remet
rapidement la mimine sur sa jupe plissée soleil…
- A ce compte-là, nous nous
vautrerons demain dans la luxure, le stupre répugnant et la décadence byzantine !
Pierre-A, je répugne à vous le dire, mais vous fûtes inconscient ! Rendez-vous
compte, mon ami ! Demander ainsi tout de go à Charles-Eudes de vous
accompagner au centre commercial… Voulez-vous traumatiser cet enfant ? A
ce compte-là, autant l’emmener directement chez Prisunic au rayon des gaines et
des bas de contention, et vous détruirez définitivement son ego ! Encore
mieux, apprenez-lui qu’il existe en France des… pauvres !
Elle rota le dernier mot en
baissant d’un ton… Si jamais son petit frère, né des brèves mais intenses
amours adultérines du chef et de Madame sa Mère, venait à prendre connaissance
de l’état de la France, il pourrait très mal tourner, et qui sait, mal tourner…
et en arriver à voter à gauche… Un socialo chez les fins de race à sang bleu,
ça la foutrait mal, non ?
- Vous me décevez à un point
qu’il est difficile d’imaginer tant vous repoussâtes les frontières de l’inconcevable
au-delà de ses propres limites… Et dire que je m’étais presque résolue à vous
laisser pratiquer à mon corps défendant la sodomie que vous me réclamez à
couilles rabattues depuis des lustres et quelques candélabres… Ah, ne faites
pas ces yeux de merlan bouilli ! Je me suis aperçue que c’était une
pratique de famille… Déjà, en son temps, Père le pratiquait… avec le chauffeur
Stavros…
Je ne sais si, dans votre
famille, il est de tradition de vous manifester votre affection par le tuyau d’échappement,
mais en tout cas, c’est devenu en France un véritable sport national, presque
élevé au rang de discipline officielle depuis l’élection du Tout-Mou…
Il ne vous aura pas échappé
que nous fêtons aujourd’hui le deuxième anniversaire de la victoire de Flamby à
la présidentielle… un anniversaire au goût amer pour les socialistes qui vont
jusqu’à contester la personnalité même du Président… On n’aborde même pas son
bilan, globalement très négatif même pour des journaux très à gauche comme la
Marseillaise…
Beaucoup s’interrogent sur
ce que la plus célèbre cravate de traviole de France a changé en deux ans… Avec
son slogan de campagne « le changement c’est maintenant », c’est vrai
que Pépère a changé… C’est pire qu’avant ! Un Loi sur le mariage pour tous
et pas mal de ratages… Maigre bilan pour deux ans de présidence qui devait tout
chambouler !
Là où certains n’auraient
peut-être pas hésité à taper du poing sur la table, Hollandouille tapote
précautionneusement de l’auriculaire sur la moleskine de son bureau capitonné…
Et, tel un muppet sortant de
sa boite, notre Tout-Mou vient faire le beau sur RMC en défendant son bilan, se
défendant de tout amateurisme dans sa politique… Oué, bien sur, tant que c’est
dit avec conviction, on y croit tous… Pépère a quand même un éclair de lucidité
en reconnaissant que son élection en 2012 est due sans doute au fait que Sarko
avait échoué… Et glisse matois qu’il n’aurait pas suffisamment dit durant sa
campagne que la situation économique était grave… Tu parles, il voulait se
faire élire !
Et comme les français sont
de veaux, le Général n’avait pas foncièrement tort sur ce point, ils auraient
élu n’importe qui pour se débarrasser du nain de jardin à tics… Ben, qu’il s’estiment
heureux, c’est fait !
Et à part ça ? Bah, les
média français se tamponnent le coquillard de la situation chaotique
ukrainienne, et du fait que les lésions cérébrales de Vincent Lambert aient été
jugées irréversibles… Ils se contrefichent également de la première demi-finale
de l’Eurovision, qui verra s’affronter ce soir sur France Ô seize chansons
nouvelles dont on se demandera au moment du vote laquelle est la moins mauvaise…
Qu’importe, en fait, puisque
de toute façon, on les aura oublié dès demain matin…
Ce qu’on ne pourra oublier,
c’est la diffusion sur NBC le 6 mai 2004 de l’ultime épisode de la série
télévisée « Friends », véritable phénomène de la seconde moitié des
années 90… Point final et clap de fin sur les délires de Phoebe, les râteaux
amoureux de Joey, les caprices de fifille gâtée de Rachel, les fossiles
poussiéreux de Ross, les tics maniaques de Monica et les effarements décalés de
Chandler… Oh my God !
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