« On est bien peu de
choses, et mon amie la rose est morte ce matin… »
Je ne pensais pas fredonner
aujourd’hui un morceau extrait du languide mais talentueux répertoire de l’endive
du twist, la représentante monégasque à l’Eurovision 1963 mieux connue sous le
nom de Madame Dutronc à la ville et François Hardy à la ville, mais les
circonstances de la vie font que parfois, le cœur est un peu trop lourd pour se
lancer dans des galéjades grotesques où le nez rouge n’est pas uniquement dû à
la prise de boissons en quantités démesurées…
« On est bien peu de
choses… », et tant pis si j’enfonce des portes largement ouvertes ;
mais le fil de la vie est si ténu… Un moment vous êtes remplis de vie,
débordants de projets, d’envies, de joies et de peines… Le moment suivant, vous
êtes froids comme le marbre, le teint de cire et le cœur définitivement au
repos… parce que vous avez fait une confiance démesurée à votre cœur, parce que
vous avez trop remplis de cendriers et vidés de bouteilles, parce que vous n’auriez
décidément pas dû doubler cette 4L à ce moment-là, parce que vous n’imaginiez
jamais finir comme Félix Faure…
« Et mon amie la rose
est morte ce matin… »… C’était plus une consœur appréciée et respectée qu’une
véritable amie… je ne sais pas si elle aimait les roses… Ce n’était pas ce
matin mais lundi… Mais la seule chose, hélas, de certain, c’est qu’elle est
morte, dans tout ce qu’il y a de définitif…
Ne comptez pas sur moi pour
faire du Brialy triple épaisseur et trouver toutes les qualités aux trépassés
récents que l‘on vouait aux gémonies hier encore… Je ne serais pas à ma place
pour tresser des couronnes de lauriers, déverser des cascades de compliments
éplorés ou chanter des louanges insurpassables…
Simplement dire le vécu,
cette confraternité de presque dix ans que j’eus la chance de partager ;
ce caractère entier, droit et confraternel à toutes épreuves qui savait se
montrer impitoyable dans les dossiers pour mieux en rire dès que l’on quittait
la robe ; cette pugnacité hélas au final vaincue face à l’impitoyable
maladie ; ce petit bout de femme en acier trempé…
Et puis se retrouver en
robe, agglutinés dans une église trop petite et des entêtantes effluves d’encens,
devant des planches de bois verni, les yeux qui piquent (saleté de pollens et
de vapeurs d’encens…), le cœur en peine et l’esprit tourné vers la miséricorde
du Très-Haut, un peu en fume quand même contre le Barbu Céleste d’avoir rappelé
aussi tôt l’une de ses ouailles…
On dit que les disparus ne
sont pas tout à fait morts tant qu’il se trouve des gens qui pensent à eux…
Alors, je suis certain que ce « pas tout à fait » durera des lustres
et quelques candélabres…
Corinne, ces lignes sont
pour toi…
Pas évident d’écrire des âneries
près une telle matinée, mais si vous vous avez en mémoire le frontispice de
certains théâtres, vous vous souvenez de la paire de masques qui y étaient
gravées : tragédie et comédie…
La comédie, ce fut sans
doute celle qui se joua hier soir sur France Ô, à partir de vingt et une heures…
Eh oui, la première demi-finale de l’Eurovision 2014 a eu lieu, avec les
commentaires tout à fait dispensables du même duo de demi-vierges folles en
chaleur que l’année dernière, et son lot de contentements et de déceptions …
En tous cas, en voilà un
tiers de dégagé ! !
Rien à redire sur la présentation,
agréable, avec un trio pas trop cruche… Bonne réalisation et une entracte
toujours aussi « pause pipi »…
Quant aux pays en présence…
Arménie : on ne s’ennuie pas
une minute, on se fait chier trois minutes ! Chanson répétitive jusqu’à
l’écœurement. De plus, on sent qu’il force sur la voix et n’a aucune présence
scénique. Une qualification surprise, car je n’ai pas du tout accroché.
Lettonie : Chanson folk,
agréable, avec son ambiance feu de bois, sans prise de tête. On les sent
contents d’être là avec leur chanson « pour rire » qui fait hélas un peu cheap
au final, et leur gâteau pas toujours digestible. Mais très sympatoche et
entraînant.
Estonie : « Euphoria », le
retour, en moins bon, sans le talent de Loreen. Tenues blanches fadasses sur
une tête de morue à faire imploser le téléviseur. En plus, c’est gueulard et
pas convaincant. Et l’on veut nous faire croire qu’elle saute comme un cabri
sans être essoufflée ? Un Gym Tonic revisité sans inspiration.
Suède : Une ballade
soporifique, une voix geignarde… Certes, c’est calibré pour plaire au plus
grand nombre et la qualification était logique… mais c’est trop classique… C’est
du sous-vide micro-ondé que les suédois nous resservent depuis des années jusqu’à
l’écœurement… Et qu’est-ce qu’elle bêle !
Islande : Chanson à tendance
rock, colorée, inclassable et au final assez convaincante. Les choristes
ressemblent à ZZ Top avec leurs barbes. Le break disco est sympa, et je suis
heureux de leur qualification. Comme quoi le look viking paie !
Albanie : Un boudin geignard
ravi avec une tenue transparente qui tue et un tatouage minable. Une voix
stridente qui dessert une ballade soporifique mille fois entendue. Trop
statique sur son promontoire, sa non-qualification était hélas prévisible.
Russie : Un duo de
nymphettes tout droit sorties des contes de Grimm avec une chanson au minimum
syndical. Ce n’est ni bon ni mauvais… Incolores demoiselles sur une balançoire
avec le clin d’œil idiot de la queue de cheval. C’est commun, sans
émotion…Bref, on s’ennuie et évidemment, comme c’est la Russie et qu’elle
trimballe son contingent de points assurés, ça passe…
Azerbaïdjan : Encore une
ballade soporifique… on ronfle sévère, et ce n’est pas l’acrobate hors sujet
qui va arranger la chose… Pour moi un feu de paille qu’on n’aurait jamais dû
aviver pour accéder à la finale…
Ukraine : Un hamster dans sa
roue qui sauve la chanson… Ce n’est pas intéressant, avec ce corbeau qui
gueule… L’habituelle classe ukrainienne eurovisuelle avec la chanson putassière
de la soirée, qui évidemment se qualifie…
Belgique : LA déception et
l’injustice de la soirée ! Une ballade intemporelle, poussiéreuse, certes, mais
portée par la voix exceptionnelle et l’émotion à fleur de peau d’Axel Hirsoux,
qui n’a absolument pas démérité… A croire que l’Europe a de la merde dans les
oreilles… La preuve est faite que la voix n’a plus rien à faire à l’Eurovision
de nos jours…
Moldavie : Une voix
dérangeante, une chanson laborieuse, poussive, maquillée de boum boum pour
donner l’impression de l’originalité. C’est pénible pendant trois minutes, la
chanteuse est moche, et l’arraché de cheveux inepte… Pause-pipi-clope
obligatoire.
San Marin : La mise en scène
est kitsch, la chanson datée, la robe moche, la coiffure minable, la chanteuse nunuche
nous fait un pale remake de Dalida… Bref, c’est laborieux et tout est à revoir
! La plus incompréhensible qualification de la soirée… Ou alors, on l’a
balancée en finale pour mieux s’en débarrasser ! Après trois participations, on
n’en peut plus de la Monetta !
Portugal : Une lambada
eurovisuelle qui a au bas mot vingt-cinq ans de retard ! Suzy est trop statique,
sa robe est moche et sa vague ressemblance avec Dalida n’arrange pas les
choses. C’est répétitif, et en un mot, à dégager !
Pays-Bas : C’est classique
et classieux, une jolie ambiance country avec le minimum d’effets de
chorégraphie (déjà payant avec Anouk l’année dernière). Certes, ça ressemble à
une décalque d’un titre de Police chanté par un clone de Danyel Gérard, mais
c’est sans concessions, et au final très convaincant. Qualification méritée.
Monténégro : Une ballade
très traditionnelle, un poil mollassonne, mais joliment mise en scène et bien
défendu. Certes, c’est du déjà entendu, et lui est un peu coincé et fade, mais
ça a l’avantage d’être en version originale. Une place en finale logique.
Hongrie : Je n’accroche pas
car aucune émotion ne passe. Certes, le texte est poignant mais le rythme
heurté ne m’a pas convaincu. Le costume est cheap, la mélodie est répétitive et
la chorégraphie brouillonne.
La seconde demi-finale de
jeudi est annoncée comme plus faible… qui vivra verra !
Et le 7 mai 1977, le
Concours Eurovision de la Chanson couronne d’un cinquième titre la France, grâce
à Marie Myriam et son impérissable « L’oiseau et l’enfant ». Loin
derrière, on trouve les Pays-Bas, avec « De mallemolen » (le manège) chanté
par Heddy Lester, fagotée de fanfreluches roses… Avec un texte qui reflète bien
la vie « Qu’importe le ciel, qu’il soit au bleu, qu’il tombe en neige, ce
grand manège ne s’arrête pas »… Show must go on !
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