- Quand même M'âme Badrignard,
y z’ont beau dire, y a pas à dire, moi c’est c’que j’dis…
- Oh ben voui alors, à qui
le dites-vous, M'âme Jeanssen…
- Ben… à vous ! J’me
demande si parfois vous avez pas des lampes qui sont grillés là-haut, comme
dans le Téléfunken Luxe de mon pauv’ Raymond…
- M’sieur Jeanssen a eu un récepteur
de radio transistor à lampes ?
- Ben voyons… un transistor
à lampes… Il a aussi eu une Dauphine Diesel à pédales et un téléviseur à images
fixes…
- Aha ? Et c’est bien,
une télévision à images fixes ?
- Pensez donc ! Ça
repose… surtout pendant Interlude…
- Et ça doit consommer moins
de courant…
- Oui, surtout quand on n’a
pas la lumière à tous les étages, comme chez vous…
- Ben ça c’est pas vrai…Même
que j’ai fait installer une veilleuse dans le cellier…
- Et qui c’est qui pédale
dans la cave ? Le fils à M'âme Pichet ? Dites, faudrait voir à lui
remettre la selle parce qu’à mon avis, il risque de s’affaisser sur le pédalier
sinon…
- Oh, M'âme Jeanssen, c’est
pas gentil ça… c’est quand même pas parce que Guy-Louis est homosexuel avec des
hommes qu’il faut le traiter comme ce que les jeunes appellent une tantouze…
- Tantouze ? Vous êtes
sure que c’est pas ventouse que vous voulez dire ?
- Ah non, non, la ventouse y’a
comme un phénomène de succion alors que la tantouze c’est un monsieur qui est
drôlement occupé…
- Drolement occupé ? D’où
c’est que vous sortez une sornette pareille vous ?
- Ben, l’autre jour j’ai
entendu Guy-Louis répondre à l’apprenti-coiffeur de chez Madame Lamèche qui lui
demandait comment ça allait : « mon pauvre chéri, même plus le temps
de péter »…
- Mouais… en tous cas, c’est
bien ce que je disais que si tous les gens qui n’ont rien à dire se taisaient,
y aurait plus d’émissions de radio…
Y a pas à dire, M'âme Jeanssen
peut avoir des fulgurances qui ne pâliraient pas face à des éclairs dans un
ciel noir d’encre… J’y pensais encore ce matin en me rasant (eh oui, mes
chroniques vous barbent, mais moi je me rase) tout en écoutant d’une oreille
plus que distraite les fadaises distillées par le robinet à billevesées que le
peuple nomme radio…
Patrick Cohen, toujours
aussi frétillant du micro, organisait en vue des élections européennes un débat
entre le porte-parole du Gouvernement et le numéro 1 du PC… Organiser une
causerie radiophonique entre deux mecs de gauche, c’est un peu comme rameuter
pour un five o’clock toutes les rombières emperlouzées gravitant autour de l’Avenue
Montaigne… On n’aura jamais droit à des discordances et des désaccords flagrants…
D’autant que les élections
européennes apparaissent comme le cadet des soucis des français… On n’en
perçoit pas l’utilité, si ce n’est celle de nous faire perdre un dimanche à
aller urner dans l’isoloir, plutôt que d’aller gambader dans les champs,
lutiner dans les sous-bois ou somnoler sur la plage, grisés par l’air iodé et
le parfum de chiotte de votre voisine de serviette…
Quoi qu’il en soit, la place
doit être bonne, puisque tous veulent aller siéger à Starsbourg…Y compris les
partisans de Frida Oum-Papa (surnommée dans les milieux autorisées Marine
Bouledogue Le Pen) pourtant résolument anti-européens… Question grand écart,
ils ne feront pas mieux, à moins de se coller le trou de balle au plancher
façon ventouse…
Là, on sent bien que Cohen d’Inter
tourne un peu à vide, avant de réintégrer les studios de la Maison de la Radio,
intégralement remis à neuf… Faut reconnaitre qu’il n’est pas aidé non plus… Et
comme disait toujours Chazot et Dave, on n’est jamais trop aidé…
Puisqu’on en parle,
justement, voila un nouveau film sur le génie du falbalas, YSL, après celui
semble-t-il fort bien réalisé et accueilli de Guillaume Gallienne… Après Pierre
Niney et ses poses niaiseuses de jeune folle tordue, voici le mimétisme presqu’aussi frappant de Gaspard
Ulliel, un de ces acteurs de la nouvelle génération plus prompts à faire
mouiller les pisseuses et les invertis pur sucre que de faire hurler au génie
les sommités des Cahiers du Cinéma… Certes, la fréquentation des salles de cinéma
est en hausse de 17 %... Mais c’est certainement dû à une amélioration de la
qualité du pop corn…
Question amélioration, on ne
sera pas raccord avec le problème des langues étrangères… Les langues
étrangères (et pas forcément celle de votre petite cousine ou de Monsieur l’Abbé
qui vient vous ausculter les amygdales) ont toujours été un souci pour les français,
persuadés d’être compris partout et de tout le monde… Déjà le « my tailor
is rich » rebute pas mal de nos concitoyens qui éprouvent les pires
difficultés à comprendre dans le bon sens le « my sister is not a boy »
qui paraît évident même aux personnes qui ont fait allemand… Et pour cause,
plus d’un salarié sur deux se déclare mal à l’aise avec l’anglais… Et après, on
s’étonne de se ramasser des tôles à l’Eurovision…
Pas forcément d’amélioration
dans l’insoluble dossier de la circulation parisienne… Surtout que Mademoiselle
de Paris (Anne Hidalgo, la successeuse de Notre Dame de Paris) veut limiter la
vitesse à 30 km/h… Mesure inutile, puisqu’en pratique, aux heures de pointes,
sur les boulevards extérieurs et sur le périphérique, la vitesse est
automatiquement limitée à bien moins que ça…
Enfin, il faut signaler,
apparemment invité par Jamel qui sait décidément s’introduire dans tous les
milieux (c’est madame qui doit être contente), la présence du Tout-Mou à la
finale d’un trophée d’improvisation, à Trappes, en compagnie d’Aurélie
Filippetti et de Benoît Hamon... Bon, dans le même temps, l’improvisation, ça
leur rappelle leur politique… Flamby passe à Trappes… et quand est-ce qu’il
passe à la trappe ?
Et le 20 mai 1960, « La
Dolce vita » de Fellini remporte la palme d’or du Festival de Cannes… Apologie
de la douceur de vivre, « La Dolce vita » (à ne pas confondre avec le
titre de la chanson finlandaise de l’Eurovision 1989) se passe à Rome, dans les
années 1950 et met en scène la sulfureuse Anita Ekberg et le séduisant Marcello
Mastroianni. Le film, qui dure près de trois heures, fujt condamné par le
Vatican en raison de la présence de scènes jugées provocatrices, parmi
lesquelles un bain extrêmement sensuel d'Anita Ekberg et de Marcello
Mastroianni dans la fontaine de Trévise… Les générations modernes eurent droit
à Loana et Jean-Edouard dans la piscine du loft…Ô tempora, ô mores !...

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire