jeudi 15 mai 2014

Brèves du 15 mai 2014

Celui qui est parti de zéro pour n’arriver à rien n’a de merci à dire à personne…

Je ne sais pas, chers lecteurs, si vous êtes comme moi, mais je porte généralement une attention toute particulière à une certaine catégorie d’articles publiés dans une frange de magazines spécialisés… Vous savez, le genre d’hebdomadaire tapageur sur papier glacé que l’on lit d’un arrière-train distrait lorsque l’on attend chez le coiffeur…

Ah, c’est de la fort belle littérature qui se niche au sein de ces torche-cul du lundi, et vous auriez tort de vous priver d’une telle bouffée d’oxygène et de néant en attendant de vous faire tripoter par le figaro… Les longues interviews de fond des grandes vedettes du tour de chant, surtout… Interviews de fond parce qu’on ne peut pas aller plus bas dans la complaisance… même en grattant…

De la fort belle ouvrage, donc, surtout le chapitre des débuts, lorsque la journaliste complice demande à ces messieurs-dames (soit à ces messieurs ou à ces dames, le terme de messieurs-dames ne désigne nullement Conchita Wurst) comment ils ont débuté, et comment leur est venu leur vocation ou de manière plus modeste le goût du chant…

Alors, là… on se vautre dans le sensationnel… on rivalise d’ingéniosité et d’inventivité… Celui-là va vous dire qu’une nuit, il a vu en rêve Saint-Orlando et Sainte-Mika au pied de son lit, que la paire de saints lui a dit lève toi et chante, et ce couillon-là l’a fait… Une autre vous confiera in petto qu’elle s’était présentée aux élections municipales, qu’elle avait obtenu une voix et comme elle ne savait pas quoi en foutre, elle s’en était servie pour chanter…

Foutaises et balivernes ! Si ces émouvants souvenirs des débuts peuvent berner sur, le long terme le pékin moyen au QI de moule pas fraîche qui achète Minute, vote Mélenchon et se fait reluire la coquillette devant un portrait de Marine Le Pen en costume traditionnel autrichien, ils ne doivent pas vous enduire d’erreur… Sauf si vous comptez réaliser des actions intrusives que la morale réprouve mais que le méat anal approuve avec une courgette ou un concombre enduit d’erreur, ce gel lubrifiant précédemment appelé Lubricatus, le velours de l’anus…

Oui, foutaises et balivernes, je vous dois en fait la vérité… La vérité est à la fois plus simple et plus grandiose… La vérité, c’est que ces bêleuses et ces gueulards se sont aperçus de leurs capacités vocales tout simplement parce que comme vous et moi, ils chantaient le matin dans leur salle de bain en faisant leur toilette… Eh oui… Il y a en France à l’heure matutinale de la toilette des bataillons entiers de talents méconnus et de chanteurs de salle de bains qui, la pomme de douche dans une main et la savonnette dans l’autre, s’appliquent consciencieusement à martyriser le répertoire français et international dans la clameur aquatique des baignoires qui se vident, des bidets qui se remplissent et des lavabos qui se vidangent…

La vérité, c’est que la chanson française passée et actuelle doit énormément à l’industrie du sanitaire… Mais oui !!!

Quand vous entendez par exemple Christophe Willem, dont les borborygmes rappellent fort bien les bêlements d’effroi d’une chèvre à rollers lancée à 80 à l’heure sur les pavés du Nord un jour de fort verglas, l’explication de ce trémolo horripilant est sanitaire… C’est en exprimant sa surprise et son mécontentement face à une eau décidément trop chaude qui se déversait en cataracte sous sa douche sur son spaghetti à poils que le grand échalas a acquis cette voix éthérée qui ferait passer celle de Josiane Saucisse pour une basse qui aurait trop fumé de Gitanes sans filtre…

Et Zaz… Ha ben voui, quand on la voit aussi craspec, on se dit que c’est pas possible, que ce n’est pas une histoire de salle de bain… Si !! Comme elle en avait ras la touffe qu’on la traite de belle plante, elle a un jour décidé de ne plus se laver (puisque les plantes, on les arrose…)… Et comme elle ne peut plus se sentir, elle chante en se pinçant les narines…

Et la mère Mika… vous savez, le maamoul maboul qui adore se faire récurer la salle de jeux arrière avec un pied de micro… Lui qui n’a jamais caché la modestie de ses débuts et qui désormais expose ses vestes à faire hurler un daltonien aveugle à la télé, n’est jamais avare d’un bon conseil, toujours prêt à rendre service à vous confiant un bon tuyau, la robinetterie complète, le siphon… et si vous insistez un peu, il vous filera le plombier en prime… Eh oui, s’il remplit les baignoires en se produisant des théâtres à l’ancienne, c’est grâce à son petit robinet…

Quant à Christophe Maé, le zébulon nain avec cette merveilleuse voix d’ancien élève de l’école nasale qui est un cas pratiquement désespéré… Idem !!! C’est en posant un matin son panard sur une savonnette imprudemment oubliée sur le carrelage et en imitant par la suite Candeloro dans ses morceaux de bravoure sur glace avant d’aller s’emplafonner contre le mur de la salle de bain que le nain le plus vocalement horripilant de la chanson française a découvert cette chorégraphie si subtile qui tient à la fois du réveil musculaire et de Trabadja la Mouquère ainsi que les secrets des douteuses lignes de l’harmonie qui anime son corps durant le pénible exercice de son art…

Ah oui, que de beaux moments inoubliables à lire ces lignes impérissables…

Et la presse people n’est pas en reste, bien au contraire… Pensez-vous qu’on puisse être réellement heureux et satisfaits lorsque l’on lit que Mireille Mathieu, la perruque chantante du paysage auditif français, a déclaré avec son accent chantant que « la France est le pays le plus meilleur des beaux et que les étrangers voudraient bien être français… Mais que s’ils étaient français, ils seraient plus étrangers ; alors ce serait le pastis pour pas dire le bordel »…

Et ne sentez-vous point poindre l’orgasme et la DME (demi-molle exploitable) lorsque vous découvrez effarés que Vincent Niclo, une sorte de sous-Mariano pour demi-vierges folles et tantes en mal de mâle, confie que face à son succès, il est contraint de mettre sa « vie privée entre parenthèses »… Alors que l’on s’imagine en le voyant que c’est ce mystérieux Parenthèses qui se met en lui…

Pour compléter le menu de ces roboratives nunucheries pipolesques, vous reprendrez bien un peu de boutin aux pommes… La gazée à distance qui se fait tirer par son cousin multiplie les déclarations fracassantes de bêtise crasse sur Conchita Wurst… Titine risque d’avoir un choc lors des prochaines vêpres, lorsqu’elle s’apercevra que l’acrobate sur sa croix ressemble furieusement à la Farida Merguez…

Enfin, pour terminer sur une note souriante, notons le mouchage en règle opéré par Aurélie Filipetti, la Ministre de la Culture, sur le blair graisseux de Gilbert Collard, le dépité gardois qui s’outrait de ce que le Théâtre Napoléon III du Château de Fontainebleau tombe aux mains « d'un mécène Saoudien, originaire d'un pays où l'homosexualité est réprimée, où l'État d'Israël est condamné, où l'antisémitisme est récurent »… « Abu Dhabi n'est pas en Arabie Saoudite. Abu-Dhabi fait partie des Émirats-Arabes-Unis » rétorqua la Ministre sous les rires des autres dépités… Visiblement, la géographie n’est pas le fort du bouillonnant avocat…

Et le 15 mai 1902, Georges Méliès présente « Le Voyage dans la Lune ». Il s'agit du premier film de fiction avec trucages. Sept ans après l'invention du cinéma, le 7e Art naît véritablement ce jour-là. Un septième Art que l’on célèbre aujourd’hui dans des libations dantesques lors du Festival de Connes… Méliès n’a pas fini de faire des loopings dans sa tombe…

 

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