Dites, franchement, vous vous imaginiez quoi ? Vous pensiez peut-être que j’allais, malgré l’heure post-prandiale plus propices aux dodelinements de tête devant l’énième reportage de Thalassa consacré à la pêche de la crevette grise au nord du Groenland qu’aux déversements d’énergie d’un samedi matin frisquet où vous vous préparez à courir les moufles aux mains et le cuissard moulechouquettes bien calé dans le sillon interfessier, me laisser aller à de grandes théories et de petites piques sur les futilités de l’actualité ?
Dites, non seulement je bosse alors que nombre d’entre-vous, bénéficiaires d’un pont du huit mai qui s’apparente plus au Viaduc de Millau qu’au petit pont de bois d’Yves Duteil, se roulent les pouces, mais en plus, vous seriez tenter d’exiger que je vous entretinsse des évènements locaux, nationaux et intersidéraux ? Namého, vous n’avez qu’à écouter les nouvelles radiodiffusées, égrenées avec la régularité d’un métronome qui aurait chuté du huitième étage par une présentatrice à la voix melliflue rappelant de manière entêtante celle de Françoise Rosay un lendemain de cuite !
D’ailleurs, êtes-vous bien certains que les informations distillées soient véritablement le reflet de la réalité réelle ? Avez-vous l’inébranlable certitude qu’on ne vous enduit pas d’erreur tel un rollmops à la confiture de groseille à maquereaux prêt à être passé au four ? Avec ça, vous servez une salade de saison, et comme pousse-café, ça fait un malheur…
Pour ma part, je ne suis absolument pas certain qu’il y ait eu une quelconque actualité qui vaille la peine d’être relayée depuis mardi soir… Ah oui, je suis en apnée eurovisuelle depuis mardi soir, et j’ai suivi avec délices (et quelques frayeurs auditives et visuelles) les deux demi-finales qui ont offert au monde ébahi trente six chansons dont on est à peu près sur qu’elle feront un carton… un carton d’invendus, évidemment, tellement leur niveau se rapprochait plus de la bouse que de l’Adagio d’Albinoni…
Et hier soir, la seconde demi-finale, plus faible que celle de mardi, n’a pas dérogé à la règle…
Comme aurait dit Helga Hutton au Concours Eurovision 1973, les jeux sont faits, rien ne va plus ! Nous avons désormais les vingt-six finalistes de ce concours 2014.
Sans plus attendre, la revue de détail :
Malte : Ambiance folk et costumes assez négligés pour une chanson entraînante, en crescendo qui reste dans l’oreille, bien interprétée par un groupe sympa. La qualification bien que non acquise dès le départ, est logique.
Israël : Dites, sans rire, les eurofans, c’est « ça », c’est véritablement « ça » qui devait remporter le concours selon vous ? Encore une fois, le favori français ne passe même pas en finale… Et c’est compréhensible : une voix à la Marine Le Pen, un rythme bizarre, une chanson gueularde et une présentation tout en noir qui rebute tout autant que les danseuses dodues…
Norvège : Une très belle ballade sobre, sans chichis, interprétée tout en émotion par un chanteur costaud avec cheveu sur la langue inclus. Superbe prestation sans fanfreluches, un domaine où la Norvège excelle quand elle le veut bien (remember « Adieu » en 1982). Mon coup de cœur et une qualification évidente.
Géorgie : Ça commence mal… avec la saucisse verte qui gigote pour une chanson heurtée et inachevée, un patchwork imbitable d’où se dégage immédiatement une impression de rafistolage… Le parachutiste s’est crashé !
Pologne : De l’ethnique à la sauce rap ? Bonne idée au départ mais c’est trop mou, pas assez enlevé, et la chorégraphie est inepte avec l’autre Mère Denis qui fait sa lessive… Qualifié, ça ? Mais on marche sur la tête !
Autriche : Sans le buzz autour de la chanson, jamais l’Autriche ne se serait qualifiée ! Certes, la chanson aux sonorités de BO de James Bond est séduisante, mais elle peine à décoller et c’est daté. En plus, Conchita Saucisse, le Jésus en robe de soirée de Vienne, possède une irritante voix de travelo, il/elle reste trop statique, dans sa posture de Céline Dion à ventilo sur le gros bateau qui coule. Je comprends la qualification, mais je ne la valide pas…
Lituanie : Avec son look futuriste, ce fut une bonne prestation au service d’une chanson répétitive, certes pas mauvaise mais au final barbante… On en a déjà vu cent fois, des look de Vampirella de l’espace, alors, next !
Finlande : Un rock 80’s sympatoche interprété correctement par un boys-band de minets blonds qui ont dû faire mouiller dans les chaumières… C’est gentillet sans être transcendant, surtout avec cette débauche de jeux de lumière éblouissants… Qualification méritée toutefois.
Irlande : Une Conchita sans barbe dans une pochade celtico-mystique sans grand intérêt, du déjà entendu pour le compte de l’Irlande avec les inévitables gimmicks irlandais (violon, couleur verte…) On se laisse prendre au final par la Cléopâtre irlandaise… Déçu par son élimination.
Biélorussie : Le ravi de la crèche au secours d’une chanson pâtissière oubliable et sans grande originalité, avec le renfort d’un faux boys-band qui se tortille. Une petite touche de Robbie Williams à mettre au crédit de l’anguille biélorusse qui a dû se qualifier in extremis. Le Cheesecake biélorusse ? Bah, s’il nous reste un petit creux…
Macédoine : Ah ! Il nous manquait la goudou de la soirée ! La voilà avec Tijana et son look lesbienne chic pour une chanson calibrée pour plaire, bien interprétée dans un cadre noir et blanc classe. Dommage qu’elle ne soit pas passée, c’était intéressant à défaut d’être emballant…
Suisse : Un début de chanson enflammé dans tous les sens du terme pour le multi-instrumentiste helvète, petit-fils naturel de Micheline Dax et de Roger Whittaker avec sa tête de folle tordue. C’est sympa, plutôt original, même si les passages sifflés rappellent immanquablement le générique de Trente Millions d’Amis… Qualification méritée.
Grèce : Même si le début en forme de rap est détestable, force est de reconnaître que c’est actuel, un peu foire et musique de cirque avec les cuivres très présents. Le rythme est entêtant, c’est à la fois bon et mauvais. Et que dire de la trampoline qui nous rappelle le sautillant Sakis Rouvas. Je les ai sélectionnés d’un poil de barbe au détriment de la Conchita Saucisse…
Slovénie : Une intro aérienne à la flûte traversière, une robe classieuse et une jolie présentation. Certes, aucune émotion ne passe mais elle a fait un bon boulot, secondée par de beaux jeux de lumière. Enfin une nouvelle qualification méritée pour la Slovénie après deux ans de vaches maigres !
Roumanie : Les redoublants de 2010, j’ai nommé Ovi et sa tête d’OVNI et Paula Seiling et ses tout nouveaux faux seins qui nous interprètent à pleins poumons une chanson rythmée, bien présentée et qui se qualifie tout naturellement. « Miracle » est séduisante, avec une nouveau piano original, après celui transparent de 2010.
De mes dix favoris pour la seconde demi-finale : Malte Norvège Finlande Irlande Roumanie Slovénie Suisse Macédoine Belarus Grèce (à un poil de barbe préférée à Conchita, huit passent effectivement, seuls l’Irlande et la Macédoine restent en rade, au profit de l’imbitable Pologne et de la prévisible Autriche…
Bon, eh bien, une affiche variée pour samedi soir, où finalement les Twin-twin ne devraient pas être trop ridicules… Wait and see !
En attendant, souvenons-nous que le 9 mai 1952, René Clément nous propose en salle des Jeux Interdits, un film superbe qui pose un regard d'enfant merveilleux d'innocence sur la mort, l'amitié et la famille, en pleine guerre. Brigitte Fossey, alors âgée de cinq ans campe une Paulette (peut-être future reine des paupiettes) inoubliable et pleurnicharde à souhait… Qui ne se souvient de ses « Michel ! » geignards, accompagnés d'une limpide et mélancolique mélodie choisie et jouée à la guitare par Narciso Yepes…
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Dites, non seulement je bosse alors que nombre d’entre-vous, bénéficiaires d’un pont du huit mai qui s’apparente plus au Viaduc de Millau qu’au petit pont de bois d’Yves Duteil, se roulent les pouces, mais en plus, vous seriez tenter d’exiger que je vous entretinsse des évènements locaux, nationaux et intersidéraux ? Namého, vous n’avez qu’à écouter les nouvelles radiodiffusées, égrenées avec la régularité d’un métronome qui aurait chuté du huitième étage par une présentatrice à la voix melliflue rappelant de manière entêtante celle de Françoise Rosay un lendemain de cuite !
D’ailleurs, êtes-vous bien certains que les informations distillées soient véritablement le reflet de la réalité réelle ? Avez-vous l’inébranlable certitude qu’on ne vous enduit pas d’erreur tel un rollmops à la confiture de groseille à maquereaux prêt à être passé au four ? Avec ça, vous servez une salade de saison, et comme pousse-café, ça fait un malheur…
Pour ma part, je ne suis absolument pas certain qu’il y ait eu une quelconque actualité qui vaille la peine d’être relayée depuis mardi soir… Ah oui, je suis en apnée eurovisuelle depuis mardi soir, et j’ai suivi avec délices (et quelques frayeurs auditives et visuelles) les deux demi-finales qui ont offert au monde ébahi trente six chansons dont on est à peu près sur qu’elle feront un carton… un carton d’invendus, évidemment, tellement leur niveau se rapprochait plus de la bouse que de l’Adagio d’Albinoni…
Et hier soir, la seconde demi-finale, plus faible que celle de mardi, n’a pas dérogé à la règle…
Comme aurait dit Helga Hutton au Concours Eurovision 1973, les jeux sont faits, rien ne va plus ! Nous avons désormais les vingt-six finalistes de ce concours 2014.
Sans plus attendre, la revue de détail :
Malte : Ambiance folk et costumes assez négligés pour une chanson entraînante, en crescendo qui reste dans l’oreille, bien interprétée par un groupe sympa. La qualification bien que non acquise dès le départ, est logique.
Israël : Dites, sans rire, les eurofans, c’est « ça », c’est véritablement « ça » qui devait remporter le concours selon vous ? Encore une fois, le favori français ne passe même pas en finale… Et c’est compréhensible : une voix à la Marine Le Pen, un rythme bizarre, une chanson gueularde et une présentation tout en noir qui rebute tout autant que les danseuses dodues…
Norvège : Une très belle ballade sobre, sans chichis, interprétée tout en émotion par un chanteur costaud avec cheveu sur la langue inclus. Superbe prestation sans fanfreluches, un domaine où la Norvège excelle quand elle le veut bien (remember « Adieu » en 1982). Mon coup de cœur et une qualification évidente.
Géorgie : Ça commence mal… avec la saucisse verte qui gigote pour une chanson heurtée et inachevée, un patchwork imbitable d’où se dégage immédiatement une impression de rafistolage… Le parachutiste s’est crashé !
Pologne : De l’ethnique à la sauce rap ? Bonne idée au départ mais c’est trop mou, pas assez enlevé, et la chorégraphie est inepte avec l’autre Mère Denis qui fait sa lessive… Qualifié, ça ? Mais on marche sur la tête !
Autriche : Sans le buzz autour de la chanson, jamais l’Autriche ne se serait qualifiée ! Certes, la chanson aux sonorités de BO de James Bond est séduisante, mais elle peine à décoller et c’est daté. En plus, Conchita Saucisse, le Jésus en robe de soirée de Vienne, possède une irritante voix de travelo, il/elle reste trop statique, dans sa posture de Céline Dion à ventilo sur le gros bateau qui coule. Je comprends la qualification, mais je ne la valide pas…
Lituanie : Avec son look futuriste, ce fut une bonne prestation au service d’une chanson répétitive, certes pas mauvaise mais au final barbante… On en a déjà vu cent fois, des look de Vampirella de l’espace, alors, next !
Finlande : Un rock 80’s sympatoche interprété correctement par un boys-band de minets blonds qui ont dû faire mouiller dans les chaumières… C’est gentillet sans être transcendant, surtout avec cette débauche de jeux de lumière éblouissants… Qualification méritée toutefois.
Irlande : Une Conchita sans barbe dans une pochade celtico-mystique sans grand intérêt, du déjà entendu pour le compte de l’Irlande avec les inévitables gimmicks irlandais (violon, couleur verte…) On se laisse prendre au final par la Cléopâtre irlandaise… Déçu par son élimination.
Biélorussie : Le ravi de la crèche au secours d’une chanson pâtissière oubliable et sans grande originalité, avec le renfort d’un faux boys-band qui se tortille. Une petite touche de Robbie Williams à mettre au crédit de l’anguille biélorusse qui a dû se qualifier in extremis. Le Cheesecake biélorusse ? Bah, s’il nous reste un petit creux…
Macédoine : Ah ! Il nous manquait la goudou de la soirée ! La voilà avec Tijana et son look lesbienne chic pour une chanson calibrée pour plaire, bien interprétée dans un cadre noir et blanc classe. Dommage qu’elle ne soit pas passée, c’était intéressant à défaut d’être emballant…
Suisse : Un début de chanson enflammé dans tous les sens du terme pour le multi-instrumentiste helvète, petit-fils naturel de Micheline Dax et de Roger Whittaker avec sa tête de folle tordue. C’est sympa, plutôt original, même si les passages sifflés rappellent immanquablement le générique de Trente Millions d’Amis… Qualification méritée.
Grèce : Même si le début en forme de rap est détestable, force est de reconnaître que c’est actuel, un peu foire et musique de cirque avec les cuivres très présents. Le rythme est entêtant, c’est à la fois bon et mauvais. Et que dire de la trampoline qui nous rappelle le sautillant Sakis Rouvas. Je les ai sélectionnés d’un poil de barbe au détriment de la Conchita Saucisse…
Slovénie : Une intro aérienne à la flûte traversière, une robe classieuse et une jolie présentation. Certes, aucune émotion ne passe mais elle a fait un bon boulot, secondée par de beaux jeux de lumière. Enfin une nouvelle qualification méritée pour la Slovénie après deux ans de vaches maigres !
Roumanie : Les redoublants de 2010, j’ai nommé Ovi et sa tête d’OVNI et Paula Seiling et ses tout nouveaux faux seins qui nous interprètent à pleins poumons une chanson rythmée, bien présentée et qui se qualifie tout naturellement. « Miracle » est séduisante, avec une nouveau piano original, après celui transparent de 2010.
De mes dix favoris pour la seconde demi-finale : Malte Norvège Finlande Irlande Roumanie Slovénie Suisse Macédoine Belarus Grèce (à un poil de barbe préférée à Conchita, huit passent effectivement, seuls l’Irlande et la Macédoine restent en rade, au profit de l’imbitable Pologne et de la prévisible Autriche…
Bon, eh bien, une affiche variée pour samedi soir, où finalement les Twin-twin ne devraient pas être trop ridicules… Wait and see !
En attendant, souvenons-nous que le 9 mai 1952, René Clément nous propose en salle des Jeux Interdits, un film superbe qui pose un regard d'enfant merveilleux d'innocence sur la mort, l'amitié et la famille, en pleine guerre. Brigitte Fossey, alors âgée de cinq ans campe une Paulette (peut-être future reine des paupiettes) inoubliable et pleurnicharde à souhait… Qui ne se souvient de ses « Michel ! » geignards, accompagnés d'une limpide et mélancolique mélodie choisie et jouée à la guitare par Narciso Yepes…
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