« J’attendrai…
« Le
jour et la nuit,
« J’attendrai
toujours
« Ton
retour… »
Au
risque de devoir décevoir les fervents admirateurs de la momie égyptienne, la
sœur de sa tante à l’accent roucoulant, ce titre adapté à la sauce disco en
1976 n’était pas une création des plus fraîches…
C’est
en effet en 1938 que Rina Ketty interprète ce titre fameux, autre adaptation
(paroles françaises de Louis Poterat) d'une chanson italienne écrite par Nino
Rastelli (musique de Dino Olivieri), « Tornerai », elle-même inspirée
du chœur à bouche fermée de Madame Butterfly, de Puccini, c’est vous dire la
nouveauté de la chanson…
Et
cette ritournelle intemporelle me trottait incessamment en tête hier matin, où
je poireautais en espérant le bon vouloir de la cliente d’apparaître dans des
délais relativement brefs à la Cour d’Appel… Le dialogue téléphonique
diligentée pour la prier de bien vouloir translater au plus vite son auguste
postérieur relève presque du surréalisme…
-
Allô, Madame B… ? Où êtes-vous ?
-
Ben, à Montpellier (merci, ça je m’en serais douté…)
-
Oui, mais où, à Montpellier ?
-
Ben, chez la mère à mon copain…
-
J’entends bien, mais où est-ce ?
-
Attendez, elle me dit que c’est face au Stade de la M… (à savoir, c’est à
l’opposé de la Cour d’Appel…)
-
Mais enfin, le dossier va être appelé, Madame le Conseiller s’impatiente et
souhaite évacuer les affaires de 9 heures (il était 9h50…)
-
Oué, ben ch’ais bien, mais j’connais pas Montpellier moi, comment je fais pour
venir, je peux prendre le tramway (v’la qu’elle me prend pour l’indicateur
Chaix de la SNCF, maintenant ! Tu te démerdes, tu prends le bus, un taxi,
un vélo, tu braques un automobiliste, mais tu rappliques illico !)
-
Vous vous débrouillez, mais il faut que vous soyez là dans les plus brefs
délais, c’est urgent !
-
Ah bon ? Bon, ben j’vais demander à Machin de m’emmener, s’il sait où
c’est…
-
Madame B…, la Cour d’Appel se trouve à côté de l’Arc de Triomphe, à proximité
des Jardins du Peyrou…
-
J’connais pas, j’suis pas de Montpellier… (moi non plus, morue, n’empêche que
j’ai trouvé) En plus, ils ont pas indiqué la salle… (Ramène tes fesses, dans un
premier temps, la salle, c’est la question subsidiaire…)
Toujours
est-il qu’à 10h30 lorsque je finis de plaider le dossier (ayant réalisé une
sensationnelle imitation de D’Aboville durant sa traversée de l’Atlantique), la
cliente n’était pas arrivée, ramenant ses fesses à 11h05 si j’en juge par le
message qu’elle m’a laissé sur le portable…
Quand
on nous disait au Centre de Formation des Avocats que le Client était notre
pire ennemi, c’était la plus pure des vérités ! Ça ravit toujours de se
lever à point d’heure avec un temps qui rappelle fort bien les Hauts de
Hurlevent, de s’enquiller les embouteillages à l’entrée de la ville, la
recherche éperdue d’une place de parking et arriver à peu près à l’heure et
perdre plus de 90 minutes à attendre une Cliente à l’AJ dont on est quasiment
certain que son nombre de neurones est équivalent à celui de la figue de
Barbarie…
Bah,
on a toujours le temps de feuilleter le journal, pour dégoter quelques aneries…
Finalement, faut la remercier, car sans elle, je n’aurais pu vous faire
profiter de ces lignes…
Des
lignes qui à l’instar de celles de la SNCF sont parfois trop larges, entraînant
une fatigue oculaire chez les lecteurs… Ah, ces TER trop larges pour les quais
de gare ! Quelle histoire ! On attend avec impatience la réaction sur
ce point de Martine Aubry, qui elle aussi a des soucis de train trop large…
Pour
remédier à cette gaffe, nul autre solution que de raboter les quais, ce qui
n’occasionnera pas beaucoup plus de retard dans la circulation que celle
habituellement constatée avec la SNCF…
Différence
de largeur également dans les tarifs des hôpitaux publics, puisqu’une même
prestation varie selon les établissements entre 360 et 2.230 euros par jour…
Décidément, on prend le risque de mourir au dessus de ses moyens…
Des
moyens, l’état français ne semble pas en manquer, puisque le Ministre de nos
Sous est venu se faire reluire la nouille à la radio pour annoncer la réussite
inégalée du rapatriement des exilés fiscaux, qui rapporte des sommes
faramineuses en redressements d’impôts…
Bon,
ça permettra de régler les salaires des cinq cuisiniers embauchés au cabinet de
la Secrétaire d’Etat à l’Enseignement Supérieur, Geneviève Fioraso, qui ne
compte que dix membres… Un cuisinier pour deux personnes… Nicole Bricq, qui
avait déclaré que la bouffe de l’Elysée était « dégueulasse », peut
prendre le risque de se faire inviter sans frôler l’indigestion…
Est-ce
une indigestion qui a causé un malaise à Jean-François Copé, semble-t-il encore
plus mouillé dans l’affaire Bygmalion que le moulebite de Camille Lacourt après
un relais 4x100 mètres… On attend avec une impatience rare le bobard que
l’insupportable Président de l’UMP est en train de nous mitonner…
Et
le 23 mai 1950, sort sur les écrans « Quand la ville dort », un film
de John Huston à propos de gangsters qui préparent un casse dans une bijouterie
assez oubliable, s’il ne constituait le film qui fera remarquer à Hollywood et
au monde entier Marylin Monroe. Certes, son rôle se limite à trois scènes mais
elles suffiront à scotcher sur la plastique majestueuse de l’actrice, à l’orée
de sa carrière et encore percluse de difficultés financière, puisqu’elle pose
nue pour un calendrier qui fera le tour du monde. « Quand la ville
dort » sera en outre le premier film colorisé à être diffusé en France
dans les années 1980 sur la cinquième chaîne…
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