vendredi 23 mai 2014

Brèves du 23 mai 2014

« J’attendrai…
« Le jour et la nuit,
« J’attendrai toujours
« Ton retour… »

Au risque de devoir décevoir les fervents admirateurs de la momie égyptienne, la sœur de sa tante à l’accent roucoulant, ce titre adapté à la sauce disco en 1976 n’était pas une création des plus fraîches…

C’est en effet en 1938 que Rina Ketty interprète ce titre fameux, autre adaptation (paroles françaises de Louis Poterat) d'une chanson italienne écrite par Nino Rastelli (musique de Dino Olivieri), « Tornerai », elle-même inspirée du chœur à bouche fermée de Madame Butterfly, de Puccini, c’est vous dire la nouveauté de la chanson…

Et cette ritournelle intemporelle me trottait incessamment en tête hier matin, où je poireautais en espérant le bon vouloir de la cliente d’apparaître dans des délais relativement brefs à la Cour d’Appel… Le dialogue téléphonique diligentée pour la prier de bien vouloir translater au plus vite son auguste postérieur relève presque du surréalisme…

- Allô, Madame B… ? Où êtes-vous ?
- Ben, à Montpellier (merci, ça je m’en serais douté…)
- Oui, mais où, à Montpellier ?
- Ben, chez la mère à mon copain…
- J’entends bien, mais où est-ce ?
- Attendez, elle me dit que c’est face au Stade de la M… (à savoir, c’est à l’opposé de la Cour d’Appel…)
- Mais enfin, le dossier va être appelé, Madame le Conseiller s’impatiente et souhaite évacuer les affaires de 9 heures (il était 9h50…)
- Oué, ben ch’ais bien, mais j’connais pas Montpellier moi, comment je fais pour venir, je peux prendre le tramway (v’la qu’elle me prend pour l’indicateur Chaix de la SNCF, maintenant ! Tu te démerdes, tu prends le bus, un taxi, un vélo, tu braques un automobiliste, mais tu rappliques illico !)
- Vous vous débrouillez, mais il faut que vous soyez là dans les plus brefs délais, c’est urgent !
- Ah bon ? Bon, ben j’vais demander à Machin de m’emmener, s’il sait où c’est…
- Madame B…, la Cour d’Appel se trouve à côté de l’Arc de Triomphe, à proximité des Jardins du Peyrou…
- J’connais pas, j’suis pas de Montpellier… (moi non plus, morue, n’empêche que j’ai trouvé) En plus, ils ont pas indiqué la salle… (Ramène tes fesses, dans un premier temps, la salle, c’est la question subsidiaire…)

Toujours est-il qu’à 10h30 lorsque je finis de plaider le dossier (ayant réalisé une sensationnelle imitation de D’Aboville durant sa traversée de l’Atlantique), la cliente n’était pas arrivée, ramenant ses fesses à 11h05 si j’en juge par le message qu’elle m’a laissé sur le portable…

Quand on nous disait au Centre de Formation des Avocats que le Client était notre pire ennemi, c’était la plus pure des vérités ! Ça ravit toujours de se lever à point d’heure avec un temps qui rappelle fort bien les Hauts de Hurlevent, de s’enquiller les embouteillages à l’entrée de la ville, la recherche éperdue d’une place de parking et arriver à peu près à l’heure et perdre plus de 90 minutes à attendre une Cliente à l’AJ dont on est quasiment certain que son nombre de neurones est équivalent à celui de la figue de Barbarie…

Bah, on a toujours le temps de feuilleter le journal, pour dégoter quelques aneries… Finalement, faut la remercier, car sans elle, je n’aurais pu vous faire profiter de ces lignes…

Des lignes qui à l’instar de celles de la SNCF sont parfois trop larges, entraînant une fatigue oculaire chez les lecteurs… Ah, ces TER trop larges pour les quais de gare ! Quelle histoire ! On attend avec impatience la réaction sur ce point de Martine Aubry, qui elle aussi a des soucis de train trop large…

Pour remédier à cette gaffe, nul autre solution que de raboter les quais, ce qui n’occasionnera pas beaucoup plus de retard dans la circulation que celle habituellement constatée avec la SNCF…

Différence de largeur également dans les tarifs des hôpitaux publics, puisqu’une même prestation varie selon les établissements entre 360 et 2.230 euros par jour… Décidément, on prend le risque de mourir au dessus de ses moyens…

Des moyens, l’état français ne semble pas en manquer, puisque le Ministre de nos Sous est venu se faire reluire la nouille à la radio pour annoncer la réussite inégalée du rapatriement des exilés fiscaux, qui rapporte des sommes faramineuses en redressements d’impôts…

Bon, ça permettra de régler les salaires des cinq cuisiniers embauchés au cabinet de la Secrétaire d’Etat à l’Enseignement Supérieur, Geneviève Fioraso, qui ne compte que dix membres… Un cuisinier pour deux personnes… Nicole Bricq, qui avait déclaré que la bouffe de l’Elysée était « dégueulasse », peut prendre le risque de se faire inviter sans frôler l’indigestion…

Est-ce une indigestion qui a causé un malaise à Jean-François Copé, semble-t-il encore plus mouillé dans l’affaire Bygmalion que le moulebite de Camille Lacourt après un relais 4x100 mètres… On attend avec une impatience rare le bobard que l’insupportable Président de l’UMP est en train de nous mitonner…

Et le 23 mai 1950, sort sur les écrans « Quand la ville dort », un film de John Huston à propos de gangsters qui préparent un casse dans une bijouterie assez oubliable, s’il ne constituait le film qui fera remarquer à Hollywood et au monde entier Marylin Monroe. Certes, son rôle se limite à trois scènes mais elles suffiront à scotcher sur la plastique majestueuse de l’actrice, à l’orée de sa carrière et encore percluse de difficultés financière, puisqu’elle pose nue pour un calendrier qui fera le tour du monde. « Quand la ville dort » sera en outre le premier film colorisé à être diffusé en France dans les années 1980 sur la cinquième chaîne…

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