« Avant que tous les eurofans
vous parlent par ma voix,
« Souffrez que j'ose
ici me flatter de leur choix,
« Et qu'à vos yeux, Lecteurs,
je montre quelque joie
« De voir la drag à
barbe et le vainqueur en grande joie ».
Dussé-je faire faire
quelques loopings supplémentaires dans sa tombe à Jean Racine en détournant
cette réplique de la scène 2 acte 1 d’Andromaque, je ne voudrais pas passer
pour un connard de bas étage avec le plafond un peu bas, le béret basque
enfoncé jusqu’aux narines et la largeur d’idées panoramique d’une meurtrière
par trop étroite…
Bon d’accord, j’ai peut-être
pris quelques liberté avec le texte d’origine… Ce n’étaient pas des eurofans
(vous savez, cette catégorie spéciale majoritairement constituée de folles
hystériques vibrillonnantes du valseur capables de ruiner un string fluo rien
qu’à l’écoute de la version néerlandaise de la chanson lettone du concours
2004), c’étaient des grecs… Il ne s’agissait pas de la drag à barbe (Toto
Neuwirth dit Conchita Wurst, ou Josiane Saucisse en bon français) ni du
vainqueur en grande joie de l’Eurovision ; mais du fils d’Achille (célèbre
pour son talon, alors que les drags queens sont célèbres pour leurs talons) et
du vainqueur de Troie…
Il n’empêche que le
vainqueur de l’Eurovision fait couler de l’encre… et les réactionnaires de tous
poils feraient bien de s’en faire car à force de nous raser avec leurs discours
moisis, ils ont fini par nous barber velu… Regardez le top Itunes russe…
Josiane Saucisse à la première place… Et vlan dans la barbiche à Poutine !
Même en France, pays où
certes l’ouverture d’esprit est presque aussi large que les voies aériennes
inférieures de la faune de la place des Vosges un soir de Saint Valentin, la
chipolata à barbe fait la Une du Monde, journal qui n’est pas spécialement
réputé pour son progressisme…
La célébrité qui tend les
bras à la Josiane Francfort eurovisuelle, qu’elle soit feu de paille ou de plus
longue haleine, est méritée, et il se peut que nous ayons demain une
indigestion de la tronche de Mauricette Morteau, les poils de sa barbe postiche
se décollant et tombant fort désagréablement sur notre langue et dans notre
gorge, nous faisant tousser…
Et puis, la célébrité a cela
de gênant que des confusions vont rapidement être commises… Vous les voyez de
là, les gamins dans les églises, pointer du doigt les crucifix en demandant ingénument
« Dis papa, au mur, c’est Conchita qui fait l’avion ? »… Là, il
sera temps de vérifier si vous n’avez pas rempli la gourde (non, je ne parle
pas de votre épouse) de Red Bull concentrée et de quelques extraits liquides de
psilocybes…
Puisqu’on en est à parler de
substances illicites réprimées par les dispositions du vénérable Code Pénal, une
petite devinette : si je vous dis alcool, drogues en tous genres et filles
faciles ; vous pensez à quoi ? Eh oui, le Festival de Cannes ouvre
ses portes, et les starlettes ouvrent les cuisses… Le temple de la médiocrité
cinématographique renaît de ses cendres (oui, comme le phénix de Georgette
Montbéliard) et la Croisette va voir défiler pendant plus de huit jours toute
une faune bigarrée de mémères emperlouzées façon sapin de Noël version Paco
Rabanne, vieux barbons pique-assiette, has-been décatis qui se sont même fait
jetés des Anges de la Téléréalité, has-never been dans la veine des Michael
Vendetta ou Cindy Sander, producteurs qui se poudrent le nez comme de vieux
ducaillons précieux de la Renaissance, attachées de presse survoltées et
forcément ovaire-bouquées…
Mais que ce serait le
Festival de Connes sans Fanny Ardant qui ressemble de plus en plus à Morticia
Adams avec la voix Roger Caussimon ; Georges Clooney et son nouveau
porte-manteau alibi, qi lui permet d’aller se faire défoncer la capsule de
Nespresso par le loufiat du Martinez ; Catherine Deneuve qui viendra
étrenner son nouveau ravalement de façade ; Emmanuelle Béart qui fera
encore une fois la pub pour les saucisses Cocktail Jean Caby en remuant les
lèvres ; Romain Duris et sa chevelure agressivement dégueulasse qui nous
fera admirer son melon démesuré de nouveau beauf du cinéma français ; Pierre
Niney et sa dégaine dégingandée de tafiole de concours qui s’assume pas…
Si la Mère Lachaise était
toujours de ce monde, il vous dirait que c’était « forcément
meeeeeeeeeeeeeerveilleux » !
Nettement moins merveilleux,
ces attaques en règle et en répétition de la Garde d’Esso, la tata des tatas,
la Christiana Banana qui a encore eu la connerie facile en qualifiant la Marseillaise
de karaoké d’estrade… Et évidemment, tous les andouilles de droite qui lui
tombent dessus à bras raccourcis… C’est pas bien malin de parler ainsi de la
Marseillaise qui, tout chant guerrier qu’il est, reste l’hymne national de la France…
Bon, qu’on traite « Tiens v’la du boudin » ou « Les filles de
Camaret » de karaoké d’estrade, je veux bien… Mais la Marseillaise… veannt
d’une personnalité haut placée… faut quand même pas complètement déconner…
Et le 13 mai 1917, c’est la
première des trois apparitions d’une grande dame en blanc aux trois enfants de
Fatima, au Portugal… Gageons que c’était un ancêtre de Conchita Wurst, puisque
les gamins n’ont rien remarqué de spécial… C’est que l’apparition devait être
au moins aussi moustachue que leurs mères… Et elles, elles voulaient une
moustache…
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