mardi 13 mai 2014

Brèves du 13 mai 2014

« Avant que tous les eurofans vous parlent par ma voix,
« Souffrez que j'ose ici me flatter de leur choix,
« Et qu'à vos yeux, Lecteurs, je montre quelque joie
« De voir la drag à barbe et le vainqueur en grande joie ».

Dussé-je faire faire quelques loopings supplémentaires dans sa tombe à Jean Racine en détournant cette réplique de la scène 2 acte 1 d’Andromaque, je ne voudrais pas passer pour un connard de bas étage avec le plafond un peu bas, le béret basque enfoncé jusqu’aux narines et la largeur d’idées panoramique d’une meurtrière par trop étroite…

Bon d’accord, j’ai peut-être pris quelques liberté avec le texte d’origine… Ce n’étaient pas des eurofans (vous savez, cette catégorie spéciale majoritairement constituée de folles hystériques vibrillonnantes du valseur capables de ruiner un string fluo rien qu’à l’écoute de la version néerlandaise de la chanson lettone du concours 2004), c’étaient des grecs… Il ne s’agissait pas de la drag à barbe (Toto Neuwirth dit Conchita Wurst, ou Josiane Saucisse en bon français) ni du vainqueur en grande joie de l’Eurovision ; mais du fils d’Achille (célèbre pour son talon, alors que les drags queens sont célèbres pour leurs talons) et du vainqueur de Troie…

Il n’empêche que le vainqueur de l’Eurovision fait couler de l’encre… et les réactionnaires de tous poils feraient bien de s’en faire car à force de nous raser avec leurs discours moisis, ils ont fini par nous barber velu… Regardez le top Itunes russe… Josiane Saucisse à la première place… Et vlan dans la barbiche à Poutine !

Même en France, pays où certes l’ouverture d’esprit est presque aussi large que les voies aériennes inférieures de la faune de la place des Vosges un soir de Saint Valentin, la chipolata à barbe fait la Une du Monde, journal qui n’est pas spécialement réputé pour son progressisme…

La célébrité qui tend les bras à la Josiane Francfort eurovisuelle, qu’elle soit feu de paille ou de plus longue haleine, est méritée, et il se peut que nous ayons demain une indigestion de la tronche de Mauricette Morteau, les poils de sa barbe postiche se décollant et tombant fort désagréablement sur notre langue et dans notre gorge, nous faisant tousser…

Et puis, la célébrité a cela de gênant que des confusions vont rapidement être commises… Vous les voyez de là, les gamins dans les églises, pointer du doigt les crucifix en demandant ingénument « Dis papa, au mur, c’est Conchita qui fait l’avion ? »… Là, il sera temps de vérifier si vous n’avez pas rempli la gourde (non, je ne parle pas de votre épouse) de Red Bull concentrée et de quelques extraits liquides de psilocybes…

Puisqu’on en est à parler de substances illicites réprimées par les dispositions du vénérable Code Pénal, une petite devinette : si je vous dis alcool, drogues en tous genres et filles faciles ; vous pensez à quoi ? Eh oui, le Festival de Cannes ouvre ses portes, et les starlettes ouvrent les cuisses… Le temple de la médiocrité cinématographique renaît de ses cendres (oui, comme le phénix de Georgette Montbéliard) et la Croisette va voir défiler pendant plus de huit jours toute une faune bigarrée de mémères emperlouzées façon sapin de Noël version Paco Rabanne, vieux barbons pique-assiette, has-been décatis qui se sont même fait jetés des Anges de la Téléréalité, has-never been dans la veine des Michael Vendetta ou Cindy Sander, producteurs qui se poudrent le nez comme de vieux ducaillons précieux de la Renaissance, attachées de presse survoltées et forcément ovaire-bouquées…

Mais que ce serait le Festival de Connes sans Fanny Ardant qui ressemble de plus en plus à Morticia Adams avec la voix Roger Caussimon ; Georges Clooney et son nouveau porte-manteau alibi, qi lui permet d’aller se faire défoncer la capsule de Nespresso par le loufiat du Martinez ; Catherine Deneuve qui viendra étrenner son nouveau ravalement de façade ; Emmanuelle Béart qui fera encore une fois la pub pour les saucisses Cocktail Jean Caby en remuant les lèvres ; Romain Duris et sa chevelure agressivement dégueulasse qui nous fera admirer son melon démesuré de nouveau beauf du cinéma français ; Pierre Niney et sa dégaine dégingandée de tafiole de concours qui s’assume pas…

Si la Mère Lachaise était toujours de ce monde, il vous dirait que c’était « forcément meeeeeeeeeeeeeerveilleux » !

Nettement moins merveilleux, ces attaques en règle et en répétition de la Garde d’Esso, la tata des tatas, la Christiana Banana qui a encore eu la connerie facile en qualifiant la Marseillaise de karaoké d’estrade… Et évidemment, tous les andouilles de droite qui lui tombent dessus à bras raccourcis… C’est pas bien malin de parler ainsi de la Marseillaise qui, tout chant guerrier qu’il est, reste l’hymne national de la France… Bon, qu’on traite « Tiens v’la du boudin » ou « Les filles de Camaret » de karaoké d’estrade, je veux bien… Mais la Marseillaise… veannt d’une personnalité haut placée… faut quand même pas complètement déconner…

Et le 13 mai 1917, c’est la première des trois apparitions d’une grande dame en blanc aux trois enfants de Fatima, au Portugal… Gageons que c’était un ancêtre de Conchita Wurst, puisque les gamins n’ont rien remarqué de spécial… C’est que l’apparition devait être au moins aussi moustachue que leurs mères… Et elles, elles voulaient une moustache… 

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