jeudi 20 mars 2014

Brèves du 20 mars 2014

« Où étions-nous ? (Dans la merde)
« Où sommes-nous ? (Dans la merde)
« Où allons-nous ? (Vers la merde)
« Pourquoi y aller ?(Pour changer de merde)
« (Et puis merde, merde, merde !)… »

C’est chié comme entame, ne trouvez-vous pas ? Rien de tel que du Guy Béart le matin dès potron-minet pour vous mettre de bonne humeur, à l’heure où les salles de bain françaises s’emplissent des bruits des lavabos qui se vident, des baignoires qui se remplissent et des vocalises plus ou moins justes de nos concitoyens…

Quoi de plus normal que de célébrer la matière fécale, dans un pays qui a pour emblème le coq, le seul animal capable de chanter les pieds dans la merde ? Quoi de plus logique de glorifier ces résidus puisque nous y pataugeons depuis un certain temps avec une délectation rare et un enthousiasme certain ?

Et quoi de plus évident que de laisser un inamovible troubadour de la chanson française y présider ? Guy Béart, l’inextinguible guitareux qui vous assène d’interminables tours de chant de quatre heures trente, rivé par des tirefonds de 36 à la scène, scotché à sa guitare et englué au micro sans espoir de le voir se taire avant que la salle n’ait dans un seul mouvement de salut collectif n’ait dressé un drapeau blanc de capitulation auditive inconditionnelle… Quand on a osé pondre une version disco de l’intemporel « Frère Jacques » pour le présenter sous les couleurs luxembourgeoises à l’Eurovision 1977 par la voix bien faible de sa compagne de l’époque, on se doute fort qu’il ne va pas se gêner pour faire des sous avec ce dont nous nous soulageons quotidiennement à grands renforts de ploufs sonores dans la cuvette…

Car on patauge dans le caca dans la campagne des municipales où les coups bas fusent, les allusions dénigrantes sont foisons et toutes manigances sont bonnes pour se faire élire et réélire… Et pendant ce temps, on vous serine à la radio des spots qui fleurent bon les temps antédiluviens de l’ORTF pour vous inciter à aller urner dans les isoloirs…

On est dans la merde en apprenant que RTL a fini par débaucher Laurent Ruquier d’Europe n° 1 pour lui confier à partir de septembre les commandes des Grosses Têtes, Philippe Bouvard étant encore une fois à bout de course… Quand on connaît les récents succès télévisés de l’animateur, on se dit que Radio Luxembourg veut offrir un enterrement de luxe à son programme phare… Quand on se prend à réécouter les podcasts des émissions des années 80, émaillées des réparties cinglantes, vachardes mais toujours élégantes des Martin, Zitrone, Yanne, Le Luron, Chazot et autre Carel, on se dit que franchement, le rire francophone est définitivement mort faute d’avoir trop longtemps séjourné dans le slip…

L’Ukraine est dans une merde noire avec l’annexion russe de la Crimée, alors que plane sur ce pays une menace de plus en plus forte d’invasion russe… L’arme de destruction massive du Kremlin ? La filmographie complète de Depardieu… Mais que fait l’ONU ? ?

Pendant ce temps, Kerviel se démerde pas trop mal dans la fosse septique de la Société Générale, puisque la Cour de Cassation, si elle confirme sa condamnation à trois ans de prison ferme (pendant lesquelles il aura le plaisir de goûter aux rencontres masculines rapprochées sous la douche à base de savonnettes qui chutent à terre), annule les 4,9 milliards d’euro de dommages et intérêts…

La merde, elle remplit également notre microcosme politique, où désormais l’on prend un malin plaisir à l’étaler avec un raffinement de fin gourmet, une régularité de métronome et un acharnement qui forcerait presque le respect dans l’affaire des écoutes de l’Ex… Avait-on besoin de ces précisions de scatophiles pour se douter que la politique était à ce point merdeuse ?

Comme le disait déjà il y a fort longtemps Edouard Herriot, la politique est comme l’andouillette : ça doit sentir la merde, mais pas trop…. Là, c’est à croire que les hommes politiques se parfument lourdement à « Fleur d’anus » de Jean Peste…

Merde très épaisse dans la disparition du Boeing… Qu’on est pourtant à peu près sur d’avoir vu un peu partout, maintenant qu’on sait de manière à peu près certaine qu’il n’a pas été reconverti en pâtée pour requins…Le mystère est pourtant entier, et l’on imagine les abîmes d’incertitude dans lesquels les familles des disparus sont plongées… Et même les plongées profondes à couper le souffle des Morgan Bourc’his, Pierre Frolla et consorts ne pourraient redonner le moindre petit souffle d’espoir…

Et je ne vous parle même pas de la merde dans laquelle se débat l’économie française, ni de la merde gouvernementale où l’immobilisme ambiant suite aux insistantes rumeurs de remaniement ferait ressembler les statues de cire du Musée Grévin pour des pantins parkinsonniens animés en mode 78-tours… Je ne vous en parle pas pour la simple et bonne raison que cette chronique n’est pas sponsorisée par les sanibroyeurs SFA…

Heureusement que ça ne sent pas la merde sur les étagères de la mémoire, en ce 20 mars… Ça ne sent pas la merde mais plutôt le stupre, le slip garni de déjections spermatiques et de cyprine… En effet, le 20 mars 1974 sort sur les écrans le film de Bertrand Blier « Les valeuses », qui contre l’errance de deux marginaux, un peu voyous, très paresseux et fort portés sur le sexe et flanqués d’une jeune shampouineuse délurée mais frigide. Succès public malgré la crudité réaliste des situations et dialogues, le film promeut Gérard Depardieu, Patrick Dewaere et Miou-Miou au rang de vedettes, et permet de goûter l’interprétation de Jeanne Moreau, de Brigitte Fossey et d’Isabelle Huppert. Remarquez que les valseuses ne sont pas très éloignées du trou du cul, d’où les odeurs de merde qui peuvent en émaner…Décidément, Guy Béart avait tout compris !

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