vendredi 7 mars 2014

Brèves du 07 mars 2014



- Ah, ma bonne M’âme Lopez ! ce café au lait avec vos gâteaux secs à l’extrait d’huile de foie de morue séchée… Un vrai plaisir de fin gourmet… si si ! je vous assure ! Je ne vous cache pas qu’après le dix-huitième, je commençai un peu à caler, mais bon, ce soir, une citrate de bétaïne, une bouillon de poule et hop ! Fin prête pour célébrer la journée de la femme demain !

Comme je vous le disais, c’te brave M’âme Jeanssen a couru comme une dératée toute la journée, sans pouvoir me consacrer quelques instants pour me faire part de sa vision des choses et du monde… Entre sa toilette matinale (vu ses dimensions, faut bien une heure pour en faire le tour), son coup de serpillière sur son lino qui fait rien qu’à rebiquer dans le coin où c’est qu’il y a le cosy en rotin là où dormait son pauv’ mari les derniers temps quand il était déjà bien malade de ce qui allait l’emporter que c’est quand même un grand malheur tout de même…, la préparation de son mironton de porc à la mélasse et à la groseille à maquereau dont le fumet positivement vomitif fait plisser le papier-peint de la cuisine, et le quatre-heures chez la Lopez du cinquième avec son assortiment de petits-fours à la queue de morue…

Vous comprendrez qu’elle était débordée, comme le lait, c’te pauv’ femme… D’autant qu’elle doit se pomponner et se faire belle pour la journée de la femme, demain… c’est vous dire s’il y a du boulot…

Ah, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit ! Je ne tiens pas à m’attirer les foudres de la gent féminine qui a le bonheur de me lire… et le bonheur encore plus grand de SAVOIR lire… Déjà qu’elles ne font rien qu’à causer tout le temps…

Bon, faut les comprendre… si elle restent la bouche ouverte, ce n’est pas pour accueillir le cerveau des hommes (car comme chacun le sait, nous pensons avec le contenu de notre slip), mais plus certainement pour faire refroidir le neurone…

Ah ça, ça ne doit pas être marrant d’être une femme ! Déjà, parce qu’on vous prend sans cesse pour une écervelée sans jugeote, ce qui n’est pas toujours le cas… Parce qu’on vous balance la louche au valseur dans le métro, et qu’on tente de vous faire croire que les excroissances ressenties dans une rame bondée sont dues à la paie récemment touchée (ce qui laisse à penser que le gros porc a été augmenté entre deux stations)… Parce qu’à chaque créneau de votre Smart Fortwo dans une place de quatre mètres de long, vous avez un attroupement de mecs affichant le faciès réjoui des types qui vont bien se marrer en voyant les manœuvres désespérées déployées pour achever la procédure de parcage… Parce qu’on vous affirme sans cesse que vous conduisez mal (ce qui n’est pas vrai, puisque vous savez que vous conduisez bien… le moniteur de l’auto-école vous l’a dit avant d’aller violemment heurter le pare-brise…)…

Ça n’est guère marrant d’être femme…Parce qu’on vous cantonne à des rôles d’aimables plantes vertes en politique (mais quand on voit la binette des femmes de pouvoir, de Bernie Chirac à Madeleine Allbright, on se dit que c’est ptet mieux comme ça)… Parce que vous en avez ras-le-soutif de vous faire traiter de bonnasse ou de chaudasse à regard de chasseuse de bite parce que vous arborez un minishort en imprimé léopard dangereusement moulant, des talons aiguilles de douze centimètres et un corsage ajouré qui n’a que le mérite de couvrir le strict minimum…

On ne se marre pas quand on a un stérilet entre les cuisses… Parce qu’au lit, c’est fatiguant d’être un Diesel quand votre manche à couilles mérite le surnom de Bugs Bunny…. Parce que les hommes se trouvent obnubilés par l’intromission anale de leur appendice reproducteur impair médian érectile et que vous, ça vous ennuie surtout parce qu’après, ça tâche les draps et votre culotte Lejaby en pure soie sauvage des chèvres angoras des Highlands d’Ecosse… Parce que vous en avez ras la touffe de vous retrouver les genoux meurtris par le tapis en laine vierge du salon parce que Monsieur a décidé de vous coller sa limace tiède dans la salle de jeu devant la télé, histoire de ne pas perdre la transmission télévisée de la finale de foot…

Ça me ferait rigoler jaune d’être une gonzesse… Parce que vous appréciez moyennement que la vendeuse des Galeries vous assure la main sur le cœur que ce pantalon taille 36 vous va à raaaaaaaaavir alors que vous savez pertinemment que votre arrière-train ne rentre que dans du 42 rectifié et vu que vous avez eu recours à un chausse pied pour enfiler ce fichu falzar, vous vous doutez qu’il y a du foutage de gueule dans l’air… Parce que ça vous agace de vous faire tripoter la perruque par une folle hystérique qui ferait passer Mika pour un beauf et dont vous imaginez très facilement vu l’odeur et la couleur qu’avant de vous lisser la mèche, ses doigts se sont certainement profondément aventurés dans le chemin boueux parce qu’il a maté votre ado qui vous a amené au salon… Parce que justement votre ado vous donne bien des soucis puisque ça sent dans sa chambre de plus en plus souvent la chaussette pas propre, la déjection spermatique toute fraîche et les senteurs boisées de l’herbe qui fait rire…

Ça ne doit pas être marrant… Ça doit même être vachement grave d’être femme, au moins au niveau de toutes les grandes catastrophes et autres fléaux internationaux puisqu’on en a fait une journée mondiale… à l’instar de la journée mondiale pour le psoriasis, les hémorroïdes purulentes extérieures et les gâteaux à la morue de la Lopez du cinquième…

Quoi qu’il en soit, c’est une belle mystification, cette journée prétendument spéciale où toutes les connasses du MLF qui veulent brûler leurs soutifs pour que leur laiterie leur arrive à la ceinture, et qu’enfin elles se sentent sexys vont tremper leur Sloggi XXL parce qu’enfin, on les considère… Si on doit respecter les femelles (il paraît que ça se fait et que c’est bien vu), ça doit se faire toute l’année, et pas spécialement un seul jour… C’est idiot de minimiser le rôle de l’avenir de l’homme…

Enfin bref, être une femme aujourd’hui… faut avoir des couilles !

Gardons nos bas couture, notre rimmel et notre jupe plissé soleil bleu-marine pour nous souvenir que le 7 mars 1965, la deuxième chaîne de l’ORTF proposait le magazine de Daisy de Galard « Dim Dam Dom »… Dim pour dimanche, jour de diffusion ; dam, parce que c’était pour les dames ; et dom parce qu’on y parlait des hommes aussi… Le tout porté par une réalisation moderne et un générique psychédélique resté dans toutes les mémoires…

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