- Ah, ma bonne M’âme Lopez !
ce café au lait avec vos gâteaux secs à l’extrait d’huile de foie de morue
séchée… Un vrai plaisir de fin gourmet… si si ! je vous assure ! Je
ne vous cache pas qu’après le dix-huitième, je commençai un peu à caler, mais
bon, ce soir, une citrate de bétaïne, une bouillon de poule et hop ! Fin
prête pour célébrer la journée de la femme demain !
Comme je vous le disais, c’te
brave M’âme Jeanssen a couru comme une dératée toute la journée, sans pouvoir
me consacrer quelques instants pour me faire part de sa vision des choses et du
monde… Entre sa toilette matinale (vu ses dimensions, faut bien une heure pour
en faire le tour), son coup de serpillière sur son lino qui fait rien qu’à
rebiquer dans le coin où c’est qu’il y a le cosy en rotin là où dormait son
pauv’ mari les derniers temps quand il était déjà bien malade de ce qui allait
l’emporter que c’est quand même un grand malheur tout de même…, la préparation
de son mironton de porc à la mélasse et à la groseille à maquereau dont le
fumet positivement vomitif fait plisser le papier-peint de la cuisine, et le
quatre-heures chez la Lopez du cinquième avec son assortiment de petits-fours à
la queue de morue…
Vous comprendrez qu’elle
était débordée, comme le lait, c’te pauv’ femme… D’autant qu’elle doit se
pomponner et se faire belle pour la journée de la femme, demain… c’est vous
dire s’il y a du boulot…
Ah, ne me faites pas dire ce
que je n’ai pas dit ! Je ne tiens pas à m’attirer les foudres de la gent
féminine qui a le bonheur de me lire… et le bonheur encore plus grand de SAVOIR
lire… Déjà qu’elles ne font rien qu’à causer tout le temps…
Bon, faut les comprendre… si
elle restent la bouche ouverte, ce n’est pas pour accueillir le cerveau des
hommes (car comme chacun le sait, nous pensons avec le contenu de notre slip),
mais plus certainement pour faire refroidir le neurone…
Ah ça, ça ne doit pas être
marrant d’être une femme ! Déjà, parce qu’on vous prend sans cesse pour
une écervelée sans jugeote, ce qui n’est pas toujours le cas… Parce qu’on vous
balance la louche au valseur dans le métro, et qu’on tente de vous faire croire
que les excroissances ressenties dans une rame bondée sont dues à la paie
récemment touchée (ce qui laisse à penser que le gros porc a été augmenté entre
deux stations)… Parce qu’à chaque créneau de votre Smart Fortwo dans une place
de quatre mètres de long, vous avez un attroupement de mecs affichant le faciès
réjoui des types qui vont bien se marrer en voyant les manœuvres désespérées
déployées pour achever la procédure de parcage… Parce qu’on vous affirme sans
cesse que vous conduisez mal (ce qui n’est pas vrai, puisque vous savez que
vous conduisez bien… le moniteur de l’auto-école vous l’a dit avant d’aller
violemment heurter le pare-brise…)…
Ça n’est guère marrant d’être
femme…Parce qu’on vous cantonne à des rôles d’aimables plantes vertes en
politique (mais quand on voit la binette des femmes de pouvoir, de Bernie
Chirac à Madeleine Allbright, on se dit que c’est ptet mieux comme ça)… Parce
que vous en avez ras-le-soutif de vous faire traiter de bonnasse ou de
chaudasse à regard de chasseuse de bite parce que vous arborez un minishort en
imprimé léopard dangereusement moulant, des talons aiguilles de douze
centimètres et un corsage ajouré qui n’a que le mérite de couvrir le strict
minimum…
On ne se marre pas quand on
a un stérilet entre les cuisses… Parce qu’au lit, c’est fatiguant d’être un
Diesel quand votre manche à couilles mérite le surnom de Bugs Bunny…. Parce que
les hommes se trouvent obnubilés par l’intromission anale de leur appendice
reproducteur impair médian érectile et que vous, ça vous ennuie surtout parce
qu’après, ça tâche les draps et votre culotte Lejaby en pure soie sauvage des chèvres
angoras des Highlands d’Ecosse… Parce que vous en avez ras la touffe de vous
retrouver les genoux meurtris par le tapis en laine vierge du salon parce que
Monsieur a décidé de vous coller sa limace tiède dans la salle de jeu devant la
télé, histoire de ne pas perdre la transmission télévisée de la finale de foot…
Ça me ferait rigoler jaune d’être
une gonzesse… Parce que vous appréciez moyennement que la vendeuse des Galeries
vous assure la main sur le cœur que ce pantalon taille 36 vous va à
raaaaaaaaavir alors que vous savez pertinemment que votre arrière-train ne
rentre que dans du 42 rectifié et vu que vous avez eu recours à un chausse pied
pour enfiler ce fichu falzar, vous vous doutez qu’il y a du foutage de gueule
dans l’air… Parce que ça vous agace de vous faire tripoter la perruque par une
folle hystérique qui ferait passer Mika pour un beauf et dont vous imaginez très
facilement vu l’odeur et la couleur qu’avant de vous lisser la mèche, ses
doigts se sont certainement profondément aventurés dans le chemin boueux parce
qu’il a maté votre ado qui vous a amené au salon… Parce que justement votre ado
vous donne bien des soucis puisque ça sent dans sa chambre de plus en plus
souvent la chaussette pas propre, la déjection spermatique toute fraîche et les
senteurs boisées de l’herbe qui fait rire…
Ça ne doit pas être marrant…
Ça doit même être vachement grave d’être femme, au moins au niveau de toutes
les grandes catastrophes et autres fléaux internationaux puisqu’on en a fait
une journée mondiale… à l’instar de la journée mondiale pour le psoriasis, les
hémorroïdes purulentes extérieures et les gâteaux à la morue de la Lopez du
cinquième…
Quoi qu’il en soit, c’est
une belle mystification, cette journée prétendument spéciale où toutes les connasses
du MLF qui veulent brûler leurs soutifs pour que leur laiterie leur arrive à la
ceinture, et qu’enfin elles se sentent sexys vont tremper leur Sloggi XXL parce
qu’enfin, on les considère… Si on doit respecter les femelles (il paraît que ça
se fait et que c’est bien vu), ça doit se faire toute l’année, et pas
spécialement un seul jour… C’est idiot de minimiser le rôle de l’avenir de l’homme…
Enfin bref, être une femme
aujourd’hui… faut avoir des couilles !
Gardons nos bas couture,
notre rimmel et notre jupe plissé soleil bleu-marine pour nous souvenir que le
7 mars 1965, la deuxième chaîne de l’ORTF proposait le magazine de Daisy de
Galard « Dim Dam Dom »… Dim pour dimanche, jour de diffusion ;
dam, parce que c’était pour les dames ; et dom parce qu’on y parlait des
hommes aussi… Le tout porté par une réalisation moderne et un générique
psychédélique resté dans toutes les mémoires…
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