-
Eh bien dites-moi, mon cher Guy-Louis, ça n’a pas l’air d’aller fort…
-
Oh ! ne m’en parlez pas, j’ai la tête complètement à l’envers…
-
Dans votre cas, c’est presque une raison sociale…
-
Ne vous moquez pas, hein, sinon, je casse votre parapluie, et je voudrais qu’il
pleuve…
-
Ne vous énervez pas mon vieux, vous devenez violet, et vous avez une chemisette
jaune ; ça va pas du tout ensemble…Dites-moi plutôt ce qui vous chagrine…
-
Oh voui, je veux bien, ça me fera du bien parce que vous savez, je suis tout
gonfle, on dirait que je suis enceinte de triplés…
-
Alors, si vous les menez à terme, j’en veux un exemplaire, ça va faire marrer à
la Faculté de Médecine…
-
Non mais c’est fini, oui ? Vous avez sucé un clown ce matin ?
-
Non, mais vous, vous me paraissez bien doté pour ce faire…
-
Vous ne croyez pas si bien dire, parce que j’ai connu un Auguste il y a
quelques années qui dressait toujours le chapiteau lorsque j’avais envie de
mener Popaul au cirque… Encore eût-il fallu que vous le sussiez… Mais je m’égare,
vous me faites dire des horreurs… Oui, alors je vous disais que j’étais
totalement retourné…
-
Pléonasme…
-
Vous le faites exprès ? Pélonasme, pléonasme… non mais est-ce que j’ai une
tête de pléonasme…
-
Perso, j’aurais plutôt dit une tête de nœud, mais c’est un avis personnel…
-
Oui, eh ben vos avis, vous vous les roulez en cône et vous vous asseyez dessus
en chantant « Viens, viens » en ré majeur… Je suis totalement
retourné parce que j’ai entendu à la radio une nouvelle qui m’a fait bondir
d’effroi, je vous assure, on aurait un grand anxieux en manque de sommeil qui
écoute un enregistrement du passage de mur du son d’une patrouille de Mirage…
-
Un gang-bang en quelque sorte… enfin, je veux dire, un grand bang…
-
Oui, si vous voulez, moi, vous savez, les positions exotiques, j’ai les idées
larges mais bon, si c’est pour marcher comme Daffy Duck pendant huit jours… Bref,
j’ai entendu l’autre matin à la radio qu’un policier de la région parisienne
risquait d’être suspendu (à quoi, je me demande bien) parce qu’il exerçait en
parallèle des activités d’acteur pornographique gay et qu’il en faisait la
promotion en uniforme…
-
Et qu’est-ce que ça vous a fait ?
-
Oh écoutez, en public, je peux pas vous dire, mais si vous voulez, montez donc
me voir dans ma garçonnière un de ces soirs, on se fera un petit goûter
soupatoire et après, je vous prendrai vos petites mesures, parce que là,
franchement, vu comme vous êtes fringué, on voit parfaitement que vous n’êtes
pas un affolé de la mode…
-
Oui, on verra si je suis libre le prochain 29 février…
-
Moi, je disais ça pour vous rendre service… Rendez-vous compte, en plus, il se
livrait à cette activité rémunérée et incompatible avec son métier, au cours
d'arrêts maladie…
-
Eh oui, tout cela mérite des coups de pompe dans le train…
-
Mais il ne travaillait pas à la brigade ferroviaire, vous mélangez tout !
Il était affecté à un service de renseignement parisien !
-
Tiens donc ! Je savais qu’ils étaient introduits dans le milieu, mais de
là à chercher à élargir le cercle de ses relations pendant ses loisirs, c’est
pousser la conscience professionnelle jusqu’au bout du bout, non ?
-
Vous alors, vous n’en ratez pas une ! Vous êtes comme la Garde d’Esso…
-
Parlons-en, de la tata des tatas qui s’embrouille dans les dates et les rapports,
tout en affirmant qu’elle ne lit pas tout… Qu’est-ce qu’elle en fait des
rapports ? Elle les colorie, elle en tapisse ses toilettes ?
-
N’empêche que ça la fout mal… Comme me disait l’autre jour Patrice… euh… un
camarade… on veut bien qu’on nous la mette mais faudrait quand même voir à
fournir le lubrifiant… Et pas en dosettes… En bidon de cinq litres !
-
Pourtant, il me semblait que vous aviez les idées larges…
-
Ne me prenez pas pour une de ces dépravées du show-bizness avec leur regard en
forme de « vous n’avez pas vu une bite qui traîne » ou ces starlettes
du Festival de Connes qui à la fin de la manifestation regardent leurs genoux
en leur disant « enfin réunis »…
-
Je ne me permettrai pas, voyons !
-
Il ne manquerait plus que vous manquiez de respect à une jeune fille…
-
Mais mon pauvre ami, la vraie jeune fille, ça n’existe plus…
-
Ne dites donc pas des choses pareilles, et regardez-moi ! Ah ben oui, ça
fait marrer mais figurez-vous que lorsque j’ai rencontré mon ami Bobby, le
garde Républicain, eh bien ça l’a assez fait sourire, mais j’étais encore jeune
fille, et j’avais 25 ans, alors…
-
Et vous l’avez rencontré où, votre Bobby ?
-
C’est assez comique, mais je l’ai rencontré au Musée de l’Homme… Vous je sais
pas, mais moi, je vais très souvent au Musée de l’Homme, c’est vrai quoi… si
des fois, ils faisaient des conserves… Eh bien, je suis tombé sur mon Bobby qui
était là, de garde pour ainsi dire… et quand je l’ai vu là, tout serré et bien
moulé dans son uniforme… j’peux pas vous dire ce que ça m’a fait…
-
Oh j’imagine fort bien… un slip à bouillir et une flaque à éponger…
-
Vous savez que vous pourriez presque être désagréable parfois ? Alors
qu’il y a tellement de sujets graves dont à propos desquels qu’on pourrait
causer… Tenez ! La garde à vue d’Eric Cantona en Angleterre !
-
Ah tiens ! Il s’est à nouveau fait serrer par les flics ? Si c’est
par celui qui fait des folies de son corps à temps perdu, il a intérêt de
serrer les fesses, Canto !
-
Il a eu un coup de colère dans un restaurant britannique, d’accord… mais faut
le comprendre ! Vous seriez pas colère vous, si on vous servait sans rire
un rôti bouilli avec de la sauce à la menthe et un plat de jelly aux groseilles
qu’on dirait qu’elle est encore vivante tant elle remue dans l’assiette…
-
Tant que ce n’est pas du haggis…
-
Qu’est-ce que c’est le haggis ? Rien que le nom, on croirait déjà vomir en
le prononçant… Ça existe un truc pareil ?…
-
Oh oui que ça existe, c’est le plat national écossais… ça s’appelle en bon
français la panse de brebis farcie…
-
Oh que ça a l’air appétissant…
-
Eh oui, je sais ça surprend, mais la panse de brebis farcie, ça existe… hélas…
Ça n’est pas un mythe… C’est de la charcuterie… c’est de la charcuterie sucrée
avec la pistache, et on vous sert ça, sans rire, au café, après le dessert…
C’est absolument dégueulasse…
-
Mais… on dirait de la crotte alors ?
-
Quand on l’apporte sur la table, c’est la première impression donnée… Et puis
alors après, une fois qu’on y a goûté… et survécu dans le meilleur des cas, on regrette
que ça n’en soit pas…
Et
ne regrettons pas l’anniversaire du jour, puisque le 14 mars 1973, la chanteuse
Véronique Sanson et le musicien Stephen Stills du groupe "Crosby, Stills
& Nash (and Young)" se marient à Guildford en Angleterre. Ayant précipitamment
quitté Michel Berger sous le prétexte d’aller acheter des cigarettes, Véronique
Sanson négociera alors un virage plus pop-rock, et accouchera le 19 avril 1974
de Christopher Stills, auteur compositeur interprète, comme papa et maman…
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