Quien te ve, y quien te ha visto…
Cette maxime espagnole, signifiant « qui te voit et
qui t’a vu », m’est venue hier en mémoire lorsque, lassé de me fader
interminablement des pourcentages, des têtes de lard, des commentaires
faussement modestes et des crêpages de chignon en direct à la télévision, je me
suis retrouvé à lire quelques anciennes chroniques, écrites voici un an…Et je
me suis pris une baffe ! J’ai été espanté de la verve dont je faisais
montre, du caractère cinglant de mes saillies, de l’impertinence déroulée tel
un rouleau compresseur…
Que
de changement ! Que de chute dans la qualité… Perte d’inspiration, manque
de matière, d’esprit… Platitude des commentaires, des remarques, des réparties…
Je ne veux pas m’apitoyer, mais je ne vous donne pas à lire depuis quelque
temps le meilleur de moi-même épinglé sur vos murs, même s’il paraît, d’après
Bombard, que le meilleur de soi-même arrive à coller les rustines d’un canot
pneumatique…
La
faute à quoi ? A des nuits trop raccourcies pour être reposantes, en
majeure partie et je ne puis que battre ma coulpe pour cela… Je dois me
ressaisir, me prendre en main (et j’entends déjà les ricanements de certaines
consœurs qui prétendent que je fais ça très bien sous la couette, sous la
douche, ou dans les rideaux…).
Bien
sur, l’actualité n’a pas toujours été mon alliée pour vous dérider
quotidiennement, et lorsqu’elle versait à mon aune quelque détail croustillant,
il n’est pas certain que j’ai su en tirer la substantifique moelle pour
l’assaisonner à la sauce aigre-douce de mes commentaires…
Certains
diront que je suis usé, que l’on m’a pompé jusqu’à la corde tel un DSK au
Sofitel, que la Roche Tarpéienne est bien près du Capitole (surtout à
Toulouse…)… Mais tel le phénix renaissant de ses cendres (ou de sa bière, la
bonne bière Phénix), je vais m’appliquer à retrouver cette pétillance…
Et
en ce lundi post-électoral, ce ne sont pas de maigres et insipides biscuits de
régime qui me sont offerts, c’est carrément la boite en fer Delacre d’un kilo
qu’on m’envoie en Chronopost…
C’est
tellement touffu qu’on ne sait par où commencer… Il y a tellement de variétés
de gourmandises qu’on ne sait laquelle prendre en premier, entre la meringue
bien écœurante qui va vous coller au dentier, la gauffrette vaporeuse qui constellera
votre chemise de miettes microscopiques, le fourré au chocolat qui dessinera
aux commissures des lèvres des arabesques brunes, ou le finger qui rappellera
le joli doigt d’honneur que l’électorat français a adressé au Gouvernement
actuel…
C’est
enfoncer des portes largement ouvertes que de dire que l’histoire se répète,
mais force est de constater que les Municipales 2014 sonnent comme leurs
homologues de 1983, lors desquelles la Gauche ramassa une retentissante gamelle
rose…
Et
la gamelle rose, on a pu l’observer aux quatre coins de l’hexagone (observation
géométriquement osée) avec une vague bleue non négligeable. Ce qui fait dire à
notre Premier Sinistre, toujours aussi joyeux, que le « message clair doit
être pleinement entendu »… On va donc assister à un remaniement
gouvernemental très rapide, et l’on entend déjà les cartons se remplir dans les
ministères…
C’est
la fin de la trêve hivernale, et de nombreux ministres sont menacés
d’expulsion… Mais que fait le Gouvernement ? Euuh…. Rien, comme d’hab’…
Et
il semble qu’il y en ait un contre qui ces mesures d’expulsion risquent de
faire « pschitt »… ce qui est normal quand on a un nom d’eau
pétillante… Eh oui, Manu Valls, le croque-mort à voix de gros fumeur, risque
fort de faire son entrée à Matignon… Après les germanophiles, les
hispanophones… Décidément, c’est plus un Gouvernement, c’est l’Eurovision de la
politique… Le changement de langues, c’est maintenant…
Evidemment,
les résultats des urnes ont donné de très agréables sensations aux journalistes
radio et télé couvrant l’évènement, puisqu’ils ont pu se caresser la nouille ou
se tripoter la mouflette toute la soirée sur la gamelle des socialistes et sur
la percée du FN…
Ah !
cette fameuse montée en puissance de Marine et de ses légions de crânes rasés… Restons
quand même objectifs… Avec un dizaine de mairies sur 36000 communes, faut quand
même pas déconner, et lorsqu’on entend dire que le FN serait devenu le deuxième
parti de France, on se dit que certains feraient mieux de fermer leur gueule…
Ça éviterait d’avoir les oreilles vrombissantes d’âneries et ça participerait à
l’amélioration de la qualité de l’air…
Béziers
a été conquis par Robert Ménard, sans étiquette mais soutenu par le bouledogue
blond, et l’on entend déjà crépiter le méchoui des voitures qui flambent… Belle
leçon de démocratie et de tolérance… Plutôt que de continuer vos trafics en
tous genres et votre glandouille, fallait aller voter, messieurs les
têtes-vides !
Et
Paris ? Je ne vais pas déflorer inutilement le sujet en vous révélant que
le Maire élu est une femme… Désolé pour les parisiens qui espéraient connaître
l’orgasme en mettant leur bulletin dans l’urne et en déchaînant leur brushing
tel la lionne sauvage des steppes ou un moment de grâce en prenant le métro,
vous allez devoir vous farcir un moment de garce pour les six ans à venir…
Après Bertrand Delanoë que l’on avait surnommé Notre Dame de Paris, Anne
Hidalgo (qui doit mouiller tellement sa culotte qu’elle a fait son premier
discours les deux pieds dans une cuvette) sera-t-elle Notre Drame de
Paris ?
En
tout cas, les léchages de bottes ne se font pas attendre, notamment de la part
de la porte-parole du gouvernement, qui n’en est plus à ça près, et qui devrait
fortement consulter son toubib… A force de lécher, elle doit en avoir la langue
râpeuse…
On
sait aussi que Gilbert Collard a ouvert un cabinet secondaire à Saint-Gilles,
où il va avoir fort à faire… Je lui déconseille une ballade vespérale à la Cité
Sabatot, il risque d’en revenir en caleçon, et la mèche graisseuse en bataille…
Dieu
merci, il n’y a pas que les résultats des Municipales dans l’actualité, même si
vos journaux en font logiquement leurs choux gras aujourd’hui…
Bien
loin de ces préoccupations qui secouent le Landerneau de la politique, le
Rocher a brillé de mille feux samedi soir lors du 60ème Bal de la
Rose (qui avait été rebaptisé brièvement Bal de la Cirrhose lorsque Caroline y
traînait Ernst-August de Hanovre), mis en scène par Karl Lagerfeld, l’ex-grosse
saucisse allemande qui se pisse dessus désormais pour un éphèbe à regard bovin
qui se pique de beugler la chansonnette.
Le
grand rendez-vous mondain de la Principauté de Monaco a rendu hommage à Kazimir
Malevitch, l'un des principaux inspirateurs du constructivisme, et a permis de
voir Caroline en robe-kimono et baskets en laine, Charlotte sans son manche à
couilles pas drôle, Charlène avec son reluqueur de bobsleigh et tout un
aréopage de mémères emperlouzées façon sapin de Noël avides de se faire
prendre… Prendre en photo, sous toutes les coutures, c’est vous dire si les
paparazzi des torche-culs du lundi avaient du boulot…
Et
le 31 mars 1979, au Centre International des Conventions à Jérusalem, Israël
réussit la passe de deux en remportant pour la deuxième année consécutive le
Concours Eurovision de la Chanson, avec la chanson « Hallelujah »,
interprétée par Gali Atari et le groupe Milk and Honey. Dotée d’un message
pacifiste, le titre deviendra un hit incontournable. Pour la petite histoire,
l’Espagne, qui menait le vote par 116 points contre 115 à Israël, vote en
dernier, et se prive de la victoire en donnant ses dix points à Israël…
