Sous l’angle de la citation introductive liminaire pour
commencer le début, je pense depuis quatorze mois vous les avoir faites toutes,
ou presque… De la citation en français aux paroles de chanson en grec, finnois,
flamand, allemand et même suédois, j’ai cédé plus souvent qu’à mon tour (de
garde) à la tentation de plonger dans l’inextinguible réservoir de
cuculapralinades, balades sirupeuses et autres mièvreries nunuches constitué
par les cinquante-huit éditions du Concours Eurovision de la Chanson pour offrir
à vos yeux ébaubis une entame qui soit vendeuse… Un peu à la manière de nos
irremplaçables torche-culs du lundi qui vous vendent sur papier glacé des
nouvelles croustillantes dont la seule véracité est remise en doute par
l’énormité…
J’ai
même eu un jour la faiblesse de débuter par une citation latine, non pas en
latin de garenne qui est nettement meilleur en civet mais en latin classique
avec la déclinaison assortie et le cas qui va bien : le nominatif nominal,
le vocatif vomitif, l’accusatif accusatoire, le génitif génital, le datif daté
et l’ablatif ablationné… Sans parler du vestigial septième cas, le locatif qui
est désormais hors de prix, surtout à Paris où l’on loue plus cher les chambres
de bonne au septième sans ascenseur que les bonnes actions du Maire, Notre Dame
de Paris, Bertrand Delanoë.
Cette
faiblesse, je dois à nouveau y succomber, aux portes d’une semaine qui
s’annonce toujours aussi remplie de DAM à boucler avant de les avoir seulement
abordés, de clients casse-bonbons qu’on les sponsoriserait presque pour jouer
dans le remake de Casse-Noisettes, et de confrères qui pinaillent pour un
renvoi à l’audience, nonobstant les vingt-six pages de conclusions faxées la
veille à 20h30…
J’y
succombe d’autant plus volontiers que la citation en cause permet de résumer
d’une façon assez synthétique (et plus élégante que le non moins synthétique
mais nettement moins pimpant sous-pull à col roulé acrylique orange fluo que
toute une génération se crut obligée de porter) l’actualité de ce week-end.
« Citius,
altius, fortius »… Plus vite, plus haut, plus fort… les trois piliers de
l’Olympisme moderne bétonnés par le Baron de Coubertin voici plus d’un siècle
ont résonné d’une manière toute particulière ce week-end…
N’allez
pas, avec votre mauvais esprit habituel penser que ces trois mots qui claquent
au vent comme les voiles d’un fameux trois-mâts fin comme un oiseau résument
vos performances des deux derniers jours…
Citius,
plus vite, ne fait en aucune manière référence à vos performances amoureuses dont
votre partenaire gémit à juste raison en raison de la brièveté à côté de
laquelle les lapins feraient figure de peine-à-jouir…
Altius,
plus haut, n’appelle aucune souvenance des dernières Victoires de la Musique
que vous avez évidemment regardé à plein volume, indisposant par là tout le
pâté de maison, poussant les oiseaux à une nouvelle migration aussi impromptue
que soudaine et déclenchant l’accouchement de la chieuse de moutards de la
maison du coin, qui s’imagine vouloir repeupler la France à elle toute seule…
Fortius,
plus fort, ce n’est pas le douloureux souvenir du nombre de kilos affichés sur
le pèse-personne l’autre matin, et qui vous permettrait presque de demander
votre classement comme petite planète aux autorités compétentes…
Altus,
en tous cas, c’est ce qu’a fortement pensé Renaud Lavillenie qui a explosé le
record mondial de saut à la perche avec sa perche fermement tendue à 6 mètres
16, exploit réalisé sous les yeux de l’ancien détenteur du record, vieux de
vingt-et-un ans, Sergueï Bubka, qui a fort sportivement applaudi le tour de
maître de Renaud, dont les photos en combinaison moule-chouquettes donnent à
penser qu’il possède une sacrée perche avec laquelle il aime à s’envoyer en
l’air…
Pour
une fois qu’un français bat un record mondial, et ne se prend pas la tête, il
convient de hurler avec les loups et de le féliciter chaleureusement… Sans
doute l’air des cimes lui permet de garder la tête froide, et c’est tant
mieux !
La
tête froide, il fallait l’avoir vendredi soir sur France 2 pour ne pas éclater
façon cocotte Séb surchauffée à l’écoute des Victoires de la Musique 2014…
Vaste manifestation d’autocongratulations d’un show-biz nombriliste qu’on
voudrait nous vendre comme la grand messe de la musique française, cette
interminable sauterie présentée par une plante verte qui aurait grand intérêt à
soigner sa prononciation de l’anglais a eu au moins le mérite de nous faire
trouver du charme au soporifique Thalassa…
Censées
encenser la musique française, les Victoires de la Musique ont, ironie du sort,
offert une consécration méritée au jeune belge Stromae… Et nous ont également
donné à voir la nouvelle coupe de cheveux de Vanessa Paradis, une coiffure qui
hésite entre l’accident de brushing et le viol de tondeuse, un « instant
serpillière » mal vécu par les artistes capillaires hexagonaux et autres
folles tordues de la mise en pli… Jadis séduisante avec ses longs cheveux
blonds, Mademoiselle « Joe le Taxi » s’est muée en une réincarnation
douteuse de fille de petite vertu dans un film d’Audiard, voire en un clone de
Maria Pâcome ayant mis les doigts dans la prise…
Seul
point positif, certains artistes sont repartis bredouilles, ce qui nous a évité
d’avoir à subir leurs chansons : Etienne Daho, l’enroué chronique,
Christophe Maé, le zébulon agaçant à voix de tuyau de poêle et Zaz, la
crasseuse qui croasse…
Et
le 17 février 1968, en remportant le slalom spécial, Jean-Claude Killy achève
de dominer le ski alpin aux JO de Grenoble, réussissant un exploit en devenant
triple champion olympique de descente, de Slalom Géant et de Slalom spécial. Le
champion français réalise ce triplé sur les pistes de Chamrousse, rejoint ainsi
dans la légende l'autrichien Toni Sailer (à Cortina d'Ampezzo en Italie) et
entre dans la légende du ski et de l'olympisme, étant par la suite célébré par
Hugues Aufray dans la chanson « C’est tout bon »… On ne lui en
demandait pas tant…

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire