Les amateurs de curiosités vinyliques se souviendront
peut-être de Bruna Giraldi, qui commercialisa quelques 45-tours au début des
années 80 et qui obtint un petit succès avec « Il y a de l’amour dans
l’air »… « Il y a de l’amour dans l’air, et moi je broie du
noir »… Eh bien là, aujourd’hui, ce serait plutôt dans mon cas personnel à
moi que ça regarde « il y a de la flemme dans l’air »…
Le genre de « patenvie » aigue qui saisissait
immanquablement tous les amants d’Alice Sapritch lorsqu’ils la voyaient sans
maquillage, une espèce d’envie de glandouille généralisée que ne renieraient
pas les fonctionnaires assidus à la pause clope-café de cinq minutes qui dure
de 9 heures 30 à 11 heures…
Et il faut croire que cette flemmasse généralisée s’étend
partout, à tous les niveaux, dans le moindre interstice de notre société,
pénétrant au plus profond de chaque français (y en a qui vont apprécier…)…
La preuve ? Nos contemporains sont des feignasses, il
n’y a qu’à les voir s’habiller (ou serait-il plus exact de dire s’enfiler des
hardes à la va-vite et sans se soucier de la moindre cohérence chromatique), se
nourrir (désormais on frise la virtuosité lorsqu’on se hasarde à se préparer un
œuf à la coque), se pomponner (prendre une rame de métro à sept heures du matin,
autrement que dans la poire, saura vous convaincre que certains se tartinent
des rillettes sous les bras et font mariner leur culotte jusqu’à ce qu’elle
soit complètement jaunie et tienne définitivement raide), parler et se culturer
(quand on voit le succès des émissions de téléréalité, rempli de désert
neuronal, de fautes de français, d’à-peu-près syntaxiques et de gros nibards
siliconés, on en vient à penser que finalement, les textes des émissions de Guy
Lux devraient être réédités dans la
Pléiade)…
Et cette flemmitude remonte jusqu’aux élites pensantes de la
nation, puisque Nicolas Demorand, ex-nounours à voix de gros fumeur des
matinales d’Inter reconverti en bobo de gauche à barbe de huit jours et
lunettes à la Nana Mouskouri,
démissionne de la direction de Libération, un journal qu’on a prétendu un jour
être de gauche… Tout ça parce qu’un texte un peu vachard du patron aurait été
refusé suite à une énième grève… Mais c’est qu’elle nous vire susceptible, la Demorand !
Toujours plus feignasses, les propriétaires d’animaux dits
de compagnie… Désormais, au lieu de descendre faire pisser Médor, et se peler
les coucougnettes à se retrouver à jouer des marimbas en se grattant les
réserves d’ADN en attendant le bon vouloir du steak sur pattes qui renifle un
minimum de douze poubelles, huit becs de gaz et quatre portes cochères avant de
lâcher la crotte, ou en bénissant ce réservoir à pisse ambulante qui balance un
jet tous les trois mètres ; rien de plus simple ! On balance le
toutou par la fenêtre… même si on habite au troisième… Pouchka en a fait la
douloureuse expérience (tellement douloureuse qu’on la retrouve désormais en
canard laqué, plat n° 69, au niakwé du coin) et son maître s’est pris six mois
ferme…
Peines encore plus lourdes, tout comme les préventions qui
pesaient sur le prévenu et l’âge qui blanchissait ce qui lui restait de cheveux
et arrondissait et son bedon et ses épaules, à l’encontre de cet ancien
confrère, condamné par le Tribunal Correctionnel nîmois pour escroquerie et
abus de confiance… Comment, comment ?? Des baveux à bavette seraient plus
voyous que les voyous ? Rhooooo, ça troue le cul, comme dirait Stéphane
Bern à Mykonos…
Puisqu’on parle de trouage de cul, parlons un peu des
comédies musicales qui cartonnent actuellement… enfin, qu’on donne à voir…
C’est Vincent Niclo qui va reprendre pour 25 représentations le rôle titre dans
« La Belle
et la Bête »…
Mais laquelle des deux ? Pas sur que ce soit la belle, avec ses cheveux
gominés par trois litres de gomina ultra-graisseuse façon loukoum et sa terrine
de goéland après dix ans de tas d’ordures… Pour la bête… une fois qu’il aura
fini de gueuler comme un sourdingue en passant en revue les Chœurs de l’Armée
Rouge, et qu’il nous fera une déclaration à la Mireille Mathieu,
on pourra prendre position…
Une position qu’on peut envier, c’est celle de Martin
Fourcade, qui n’a pas résisté à la tentation de s’en remettre une petite
giclée, ne serait-ce que pour l’ivresse de la victoire… Deuxième médaille en or
et quatrième médaille française pour le catalan à qui l’on peut définitivement
dire « c’est tes skis ? C’est exquis ! ».
Et comble de feignantise, le fait marquant dans l’actualité
de la mémoire fait écho aux Jeux Olympiques, puisque c’est le 13 février 1980
que sont comptabilisées cinq médailles d'or aux JO de Lake Placid pour Eric Heiden, l'homme qui
roule des patins... euh, qui y glisse dessus !

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire