« J’y pense, et puis j’m’essuie,
« J'y pense surtout quand ça sent fort la nuit,
« Et quand leurs conneries
« Sont si grosses que j’en rie
« Très vite j'y pense et puis j'oublie »
Que le plus électrique des
chanteurs survoltés, très au courant des modes musicales, veuille bien me
pardonner cet affligeant pastiche de sa chanson de 1964 « J’y pense et
puis j’oublie »… N’allez pas vous imaginer que je me torche des
convenances, je suis peut-être parfois affublé d’un humour pipi-caca, mais je
me fais souvent chier à vous démouler un cake pas trop merdique chaque jour…
Cette version spéciale latrines
de Cloclo ne relate pas les mésaventures porcelainières un malade d’Alzheimer
au moment délicat de la rencontre du papier-Q avec l’orifice postérieur impair médian
qui vérifie par la suite l’adage « qui se couche avec le cul qui gratte se
lève avec le doigt qui pue »…
Et en ce moment, l’actualité
pue… Elle pue comme un dessous de bras d’allemand en congés au Cap d’Agde en
plein mois de juillet, comme les panards d’un roumain qui vous scie les
oreilles dans le métro à exécuter au premier sens du terme la « Vie en rose »
avec un accordéon désaccordé, comme une image de Zaz dont la salle de bains a
été unilatéralement déclarée no man’s land…
Elle pue, à l’instar de la
mère de Vincent Lambert, scandalisée suite à la décision de la Cour Européenne
confirmant l’arrêt des soins à son légume de fiston… Matrone puante qui ose
encore déclarer avec dans la voix les trémolos des mauvaises actrices de
vaudeville de seconde zone que l’on « condamne son fils »… Et son
avocat, Maître Triomphe (un nom trompeur, visiblement) qui nous fait la grande
scène de l’acte II en pérorant sur une mise à mort par des blouses blanches et
des robes noires d’un être vivant vulnérable et sans défense…
Madame, je comprends que les
liens du sang soient indéfectibles, mais Vincent est condamné depuis son
accident… Et l’on est tous condamnés à mourir un jour… Quand à vous, mon cher
Confrère (que j’hésite à écrire en un seul mot), sachez garder certaines
qualités nécessaires de notre serment à l’esprit comme la dignité et l’humanité,
cela évitera des envolées grotesques…
L’actualité schlingue, comme
une aisselle juste imbibée… pardon ! Comme un dessous de bras de Juste
Imbibé, la tête à claque blonde qui miaule pour les pisseuses, et qui a été
reconnu coupable de conduite imprudente, et condamné à une amende de 750
dollars canadiens, environ 530 euros… Et ça ne tenterait pas la Justice de le
reconnaître coupable d’interprétation vocale imprudente ? Des milliers de
pisseuses qui mouillent, ça peut rendre les routes glissantes…
L’actualité dégage des
fragrances musquées, un peu comme un facteur qui vient de terminer sa tournée,
entre ballons de rouge, Gitanes sans filtre, et matins sans Fa Douche… Et un
facteur qui risque de faire la gueule, c’est Besancenot qui pourrait voir son
emploi de guichetier supprimé dans le bureau du 18ème arrondissement
de Paris où il exerce ses talents de syndicaliste et où exceptionnellement il
bosse… La Poste voudrait dons s’affranchir d’un timbré peu recommandable…
L’actualité schmoukte, comme
ces gourbis irrespirables que sont souvent les souks d’Alger ou d’Oran, où a
été renvoyé sans franchise postale le père de Mohamed Merah, le flingueur au
scooter, qui avait été préalablement interpellé pour séjour irrégulier… C’est
quand même curieux que la PAF arrive à pincer des clandestins bien médiatiques,
et qu’elle se montre incapable de renvoyer là ou il se doit des tonnes de
profiteurs d’aides sociales…
L’actualité sent franchement
mauvais parfois, comme le carburant répandu sur l’asphalte déjà chaud de l’autoroute
A9 par la carcasse de tôles froissées de Jerry Collins, l’ex-All Black de 34
ans qui a perdu la vie ce matin, non loin de Béziers, terre rugbystique réputée
naguère, sa voiture arrêtée sur la bande d’arrêt d’urgence ayant été percutée
par un bus portugais… Les romantiques soupiraient « voir Venise et mourir »…
Les rugbymen soupirent-ils « Voir Béziers et mourir » ? J’en
doute…
Et l’actualité sent parfois
le réchauffé (ce qui n’est pas toujours prometteur de senteurs flatteuses pour
l’odorat) à l’image de Laurent Ournac, qui affole la toile avec ses photos
récentes où on lui a clairement enlevé la rustine…. 45 kilos de moins sur la
balance, avec une opération de réduction de l’estomac. Le bon gros de l’incroyable
fiancé et de l’imbitable Camping Paradis, qui avait volontairement pris du
poids pour incarner le fameux fiancé, est devenu un type normal et finalement
sans saveur… Déjà qu’il était aussi crédible que l’entière troupe des
Productions AB dans ses téléfilms, ça ne va rien arranger…
Et le 5 juin 1953, c’est la
sortie française de la seconde partie des aventures du curé roublard, c’est « Le
Retour de Don Camillo », avec les impayables Fernandel et Gino Cervi… Même
si cela reste un excellent divertissement avec quelques répliques savoureuses (« Donnez,
même si vous ne pouvez pas », qu’on verrait bien dans la bouche de
Flamby), le scénario à base d’exil du cureton et d’affrontements municipaux
avec de gros propriétaires terriens n’apparaît pas aussi bien ficelé que le
premier film mettant en scène Don Camillo… Et ça n’allait aller qu’en s’empirant…
Mais, très
vite j'y pense et puis j'oublie…
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