vendredi 26 septembre 2014

Brèves du 26 septembre 2014

« Oiçam, oiçam : o vento mudou e ela não voltou
« As aves partiram, as folhas caíram… »

Écoute, écoute, le vent a changé et elle n’est pas revenue… Les oiseaux sont partis, les feuilles sont tombées…

C’est par la voix mâle d’Eduardo Nascimento, le premier chanteur noir à fouler la scène du Concours Eurovision en 1967 que le Portugal espérait gagner la timbale lors du Concours de Vienne…Raté ! On ne peut espérer remporter le Grand Prix Eurovision avec une chanson évoquant l’automne, les amours déçues et la révulsante odeur de la pluie dans les bosquets parés de couleurs mordorées d’un parc où l’on viola pas moins de deux vieilles dames et quatre fillettes dans les dix dernières années…

Parlez-nous de choses primesautières et gaies, d’amourettes naissantes au creux d’un vallon verdoyant et parsemé de pâquerettes (même si le tourtereau se chopera des champignons au gland pour avoir besogné une jouvencelle délurée et pas très saine), de tendres serments d’amour éternel près des flots glougloutants d’une fraîche rivière de montagne (en évitant de montrer l’eau rougie par le sang des alpinistes qui s’y sont écrasés après avoir dévissé de huit cent mètres…), d’enfants riants à la vie et débordant de santé choyés par des parents comblés (comblés surtout de s’être enfin débarrassé de son frère ainé, un grumeau fini à la pisse qu’on a congelé façon Courjault et dont on a donné les restes au chien…

Voila, voila ce que devrait être une chanson qui vous met le moral, la pêche, la banane (et plus si appétence de salade de fruits) et vous rend capable d’affronter avec le plus indéfrisable sourire, le plus indéboulonnable « souriez cheese », le plus permanenté show-case de ratiches, la dernière journée de la semaine, au cours d’un mois qui n’a pas toujours été d’une joyeuseté exemplaire question actualité…

Se prendre de plein fouet dans la même semaine le discours de Flotte Mec à l’ONU, l’égorgement d’un randonneur par les allumés du turban à merguez, et le retour du ramoneur de l’aPhone 6, c’est quasiment plus rude que d’aller embrasser la vignette du pare-brise en cas de crash-test in vivo et sans ceinture…

Et au vu de l’actualité positivement délirante de ce vendredi, autant vous dire qu’après le roulage de pelle à la vignette, vous vous prenez en quelque sorte le coup du lapin avec craquement sinistre de cervicales en prime…

Franchement, vous n’avez guère envie de vous fendre la poire en lisant partout que le djihad est à nos portes, les couscoussières bourrées d’explosifs à nos gares et les barbus rêvant de nous offrir un sourire kabyle au coin de la rue… Et pourtant, ce doit être encore plus chobouillant que le thé à la menthe hypersucré de Farid l’arabe du coin, puisque l’ensemble des musulmans de France appellent à manifester contre l’Etat islamique au son de « nous sommes tous des sales français »… Y aurait comme une boulette dans le couscous que ça ne m’étonnerait guère…

Honnêtement, vous avez envie de vous taper bruyamment sur les cuisses en poussant des glapissements de cochon qu’on égorge mâtinés de bruits orgasmiques de chèvre asthmatique en apprenant que le Sénat, mouroir pour vieilles loques politiques cacochymes et qui ne font plus sous elles grâce à une double ration de couches Confiance modèle Eddie Barclay, risque de basculer à droite dimanche lors d’élections sénatoriales partielles… Cool le train de sénateur… on bascule à droite avant de passer l’arme à gauche…

Les yeux dans les yeux (et vous gardez les mains dans vos poches, petits dégoutants), vous n’hoquèterez pas façon Bouvard après avoir suivi le premier meeting de l’Ex qui encore une fois nous a fait le coup du changement…. C’est quand même tordant, tous les politiques, des amateurs de jogging à épaule en liberté aux culbutos sudoripares à cravate de traviole et trempeurs de croissants en scooter, nous beurrent la raie à nous promettre du changement… et tout reste désespérément pareil… C’est ça, le changement ? Alors, il est urgent de ne plus changer !

Et pourtant, le changement, c’est parfois positivement retournant… Savez-vous qui va se faire introduire pour la première fois à Paris, entre le 9 et le 15 novembre (même si à mon humble avis, ce n’est pas la première fois qu’il se prend un coup d’andouillette à jus dans le corridor à prouts) au Crazy Horse ? Le dernier vainqueur du Concours Eurovision, Josiane Saucisse, ou Conchita Würst, si vous pratiquez le bretzel-bière… Franchement, un travelo dans un des temples incontestés du nu féminin chic, ça risque de faire bizarre… Un peu comme si vous filiez Mauresmo au beau milieu d’un sauna gay… Ah non, mauvais exemple…

Et puisqu’il faut savoir se retourner de temps en temps pour ne pas rester les yeux dans les yeux comme des chiens de faïence, débutez dès à présent à vous oindre la porte du garage arrière avec toutes les matières graisseuses que vous pourrez trouver à portée de main (huile, vaseline, saindoux, cheveux de Claire Chazal) : le Gouvernement, déjà largement porté à pratiquer d’intenses et douloureuses saillies arrières sur les contribuables français a semble-t-il décidé de nous en mettre quelques centimètres de plus dans el derche sous peu : hausse du prix du gazole, et « probable » hausse du tabac au mois de janvier prochain… Décidément, amis fumeurs, réjouissons-nous, on a l’alcool pour oublier qu’on clope…

Qu’importe, le Gouvernement, toujours à l’écoute des sans-dents et autres suceurs d’allocs, a indiqué que les chomistes seraient mieux indemnisés, grâce à des droits rechargeables induisant une durée d’indemnisation accrue… Et comment inculquer le goût de l’effort de la récompense à des gens qui palpent plus à se gratter les réserves ADN toute la sainte journée plutôt qu’à bosser ?

Le travail, une valeur qui va à la dérive et à vau l’eau, comme le Manureva d’Alain Colas, disparu en mer, et dont Serge Gainsbourg en fera une chanson, interprétée par Alain Chamfort et qui est commercialisée le 26 septembre 1979.

Et ce 26 septembre sera une double date musicale, puisqu’en 1983 s’éteint à l’âge de 76 ans, des suites d’un cancer du pancréas, Tino Rossi, le roucouleur corse le plus actif de toute l’histoire de l’île de beauté… Cinquante ans de carrière, des quantités industrielles de petites culottes ruinées, des centaines de disques publiés, des centaines de millions vendus, et un wagon de standard dont l’inusable « Petit Papa Noël »… Et ce Marinella dont vous connaissez tous cette version gaillarde : Marinella, j’ai pris tes jambes pour tes bras, mais quand je m’en suis aperçu, j’avais mes lèvres sur ton cul »… 

 

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