Il est comme ça des lundis
matin où l’on serait porté à croire que tout se ligue contre vous, en un
maelstrom tout aussi compact qu’invisible, dans le seul but de vous faire
rebrousser chemin en direction de la couette pour retomber bien vite dans les
bras de Morphée d’où un affreux mécanisme sonneur vous a arraché avec la
finesse, la délicatesse et la sensibilité d’un marteau-piqueur sur une chape de
béton…
Il est de ces lundis matin
où le ciel extérieur est à peu près aussi gris que vos espoirs d’un monde
meilleur avec tous les enturbanés qui promettent de tout faire péter, les
nantis politicards qui s’agrippent à leur petit pré carré comme un bigorneau à
son rocher mais vous demandent de vous serrer la ceinture toujours plus, et ces
connards de voisins qui adorent passer du Lara Fabian à plein volume et toutes
fenêtres ouvertes à partir de vingt-trois heures…
Il est de ces lundis matin
où le café matutinal qui doit faire se lever ces paupières scellées à la colle
cyanoacrylate prend un goût d’orge carbonisé et où les tartines généreusement beurrées
au péril de votre taux de cholestérol qui frise les Aconcagua de l’indécence
ressemblent à des croutes badigeonnées de saindoux rances…
Il est de ces lundis matin
où les nouvelles sont mauvaises, d’où qu’elles viennent, ou à tout le moins
décourageantes du genre humain, parce que franchement, pour accumuler autant de
conneries en aussi peu de temps, non, vraiment, faut être sous perfusion avec
le best-of des téléréalités !
Les futilités du jour
commencent sur les chapeaux de roues, et foncent définitivement à 200 à l’heure,
tout comme le chauffeur du Ministre de l’Economie, flashé à deux fois cent à l’heure,
et qui s’est évidemment fait suspendre immédiatement son permis. L’histoire
serait banale si les autres chauffeurs de Bercy ne faisaient pression sur le
Macaron de l’Economie pour qu’il fasse sauter la suspension de permis… Et
après, on viendra vous prêcher la bouche en cœur l’égalité des français…
Allez, on s’en remet un
petit coup ? Juste une petite lichette de trois fois rien, histoire de se
dégoûter à aller renifler dans la poubelle du pouvoir, mais éprouver dans le même
temps le plaisir coupable de voir les tâches et de sentir les odeurs
repoussantes… Vraiment, Valoche Rottweiler, la si bien surnommée, est un
écrivain hors pair, dont le style rappelle à s’y méprendre celui de Sartre :
en la lisant on a à la fois la nausée et les mains sales…
Mains sales et slips tâchés,
et pas uniquement par le vin de messe, avec cet énième procès d’un prêtre
accusé d’agressions sexuelles sur mineurs (tout en précisant qu’il ne s’agissait
pas de petites filles) victimes des « caresses appuyées » de l’homme
d’église qui ne trouve rien de plus élégant que de faire citer comme témoin l’Archevêque
de Besançon… Il lui a dit « Monseigneur, absolvez-moi, car j’ai tripoté » ?
Lassés de se tripoter la
nouille et le stylo sur les lendemains qui devaient chanter et qui au final ne
cessent de déchanter, les journalistes dans un sursaut de lucidité se mettent
en branler et commencent à se questionner sur la légitimité de Flamby à l’Elysée…
Que les chroniqueurs de Minute et du Figaro se posent la question, on n’en
attendait pas moins d’eux, et il n’y aurait rien de choquant. Mais lorsque
cette question s’étale dans les colonnes de Libération, on se dit que les
socialos sont comme les teufeurs fous amateurs de techno : ce sont
beaucoup de rêves partis…
Rêves réalisés pour Jéjé
Kerviel qui sort aujourd’hui de prison pour bénéficier d’un régime de
surveillance électronique par bracelet, et qui s’est déclaré ravi de sortir du
trou (lequel, ça, il n’a pas précisé) et de retrouver ses amis et son avocat
(qui est aussi son ami, a-t-il précisé, sans dire s’il demandait à son avocat d’enlever
sa robe le soir dans la chaleur moite de leur chambre intime…
Puisqu’on en est rendus au
coulissage d’andouillette dans les salles de jeux, je suppute qu’il ne vous sera
pas indifférent d’apprendre que Katte Middelton est à nouveau enceinte, le
Prince William ayant une fois de plus balancé la gelée royale dans l’orifice
adéquat… Détail adorable, on lit partout que la future Queen est tenaillée par
des vomissement gravidiques… Le genre de truc bien dégueulasse qui vous donne
immédiatement envie d’avoir un polichinelle dans le tiroir…
A défaut de l‘avoir dans le
tiroir, on risque fort de l’avoir dans le cul, et bien profondément d’ici à
2017… Je sais que pour certains, hommes ou dames, ce sera l‘occasion d’une
sensation fort agréable qui sera à même de les faire flaquer, mais pour la
majorité des français, cela risque d’être dur à avaler, même si cela ne passe par
le même orifice… Marine Le Pen serait élue au second tour de la présidentielle
face à Hollandouille…
Évidemment, il ne faut pas
non plus ressortir les portraits du Maréchal, les casques à pointes et gueuler « Lili
Marleen » à tout bout de champ… Ce genre de sondage est proprement inutile
puisqu’ils balancent le Tout Mou au second tour… Franchement, faut vraiment pas
rêver ! L’amateur des No Ratiches n’est quand même pas con au point d’oser
se représenter en 2017… Remarquez… A coup sur, il y a pensé…
Et face à ce sondage, le
Pétillant qui sort le grand jeu en s’indignant de cette situation inédite… Eh
oh, Manu, si le bouledogue blond caracole ainsi dans les sondages, c’est en
partie à cause de votre incurie au pouvoir, et de cet enculage national que
vous pratiquez depuis deux ans…
Réjouissons-nous en pensant que
le 8 septembre 1971, Isaac Hayes publiait le fameux « Theme from Shaft », un morceau soul et funk qui vous colle à l’oreille
comme un caramel mou sur la plage arrière de la berline en plein mois d’aout…
Et le 8 septembre 1968, la
deuxième chaîne de l’ORTF nous propose les aventures rocambolesques et
farfelues d’un agent secret assez spécial… Max La Menace, ou l’Agent 86,
gaffeur, distrait, une vraie calamité que remet toujours dans le droit chemin l’Agent
99, sympathique potiche… Il parait qu’ils ont pensé à Flotte Mec pour reprendre
le rôle… Et ce ne serait pas un rôle de composition !
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