mercredi 10 septembre 2014

Brèves du 10 septembre 2014

« Autrefois pour faire sa cour
« On parlait d'amour
« Pour mieux prouver son ardeur
« On offrait son coeur
« Aujourd'hui, c'est plus pareil
« Ça change, ça change
« Pour séduire le cher ange
« On lui glisse à l'oreille
« Ah? Gudule!
« Viens m'embrasser
« Et je te donnerai
« « Un frigidaire
« Un joli scooter
« Un atomixer
« Et du Dunlopillo
« Une cuisinière
« Avec un four en verre
« Des tas de couverts
« Et des pell' à gâteaux… »

Evidemment, la satire douce-amère de la « Complainte du progrès » de Boris Vian, enregistrée en 1956, a vieilli, et la poussière de la désuétude s’est lentement mais surement abattue sur elle, tout en rouillant inexorablement la tôle émaillée du Frigidaire, en oxydant les chromes de la Vespa, et en fatiguant les ressorts du matelas…

Tout cela, c’est du passé, du vécu, du démodé, du défraichi ! Même M'âme Jeanssen n’en voudrait pas, et pourtant, le formica jaune pastis de sa table de cuisine et son lino beigeasse à motifs géométriques multicolores se seraient fort bien accommodés de l’atomixer de Vernon Sullivan…

Démodé, défraichi, passé, vécu, tout cela ? Je n’en suis pas si sur, et comme le dirait Guy-Louis, le fils à M'âme Pichet, « le doute m’habite »… Si aujourd’hui nous percevons comme une évidence la possession de ces objets électroménagers devenus banals, ces sacrés commerciaux se ruinent la santé à imaginer ce dont nous nous passons très bien actuellement pour nous le rendre parfaitement indispensable dans les mois à venir…

En témoigne avec une acuité particulièrement étincelante la présentation en grande pompe et avec le renfort pas complètement désintéressé de vieilles gloires du rock de l’iPhone 6… Vous n’avez pas vu la différence avec les précédents modèles du téléphone intelligent de la marque à la pomme ? Ah ben alors, c’est qu’il doit y avoir un pépin… Voyons, il fait toujours appareil photo, lecteur mp3, lampe torche, boussole, grille-pain, vibromasseur d’appoint pour envies soudaines… Ah, ça y est, j’y suis ! L’iPhone 6 ne permet plus de téléphoner… C’est ça la vraie révélation de cette nouvelle mouture : un smartphone qui ne permet plus de téléphoner !

Que Steve Jobs ne fasse pas de loopings dans sa tombe, son smartphone permet toujours de téléphoner…Heureusement vous me direz, à 999 €, ce serait quand même con de ne pas pouvoir appeler sa maîtresse pour lui dmander à quelle heure elle peut venir se faire tambouriner dans le placard du département fournitures de la boites… En bref, l’iPhone 6… il est sympa, ce SMIC qui téléphone…

Gardons-nous bien évidemment des blagues téléphonées (ha, ha, ha…) sur le sujet car à plusieurs reprises Apleu a prêté le flanc à la critique… C’est vrai quoi, faut pas se moquer quand on propose tant d’applications que la batterie se vide en 45 minutes d’utilisation et qu’il vous faut quatre heures de recharge… On ne remettra pas sur le tapis l’absolue absence d’interconnectivité entre les différents modèles qui ont chacun leurs chargeurs, fils, écouteurs particuliers…

Mais pour faire « in », hype », hipster, grave à la mode, totalement bath, quels sacrifices n’est-on pas prêts à faire ? Ah, comme ça a dû flaquer à grande échelle hier soir lors de la présentation du nouveau smartphone… Combien de slips, strings, tangas et autre moulebites sont définitivement hors d’usage à cause du sixième avatar d’un téléphone portable ? Toutes ces hystériques qui tueraient père et mère, s’arracheraient un rein à mains nues, se feraient sodomiser au gravier pour être parmi les premiers à posséder le nouvel iPhone !

Ô tempora, ô mores !

Eh oui, quelle époque, quelles mœurs ! Cicéron (qui pourtant était un mec carré) s’arracherait les tifs par l’intérieur avec une pince à souder s’il voyait ce que la société est devenue de nos jours… Bon, j’évacue prestement les incivilités, les mémés à qui on pique le sac en leur pétant le col du fémur, les chaudasses qu’on fait tourner dans les caves, les bébés qu’on secoue et qu’on enfouit dans un sac poubelle, cet infernal toupet d’une génération de jeunes qui ferait mieux en premier d’apprendre à parler correctement le français avant de ramener leur morgue, leur morve et leur fraise…

Ça, c’est du tout-venant… Je déblaie également les incapables qui nous gouvernent et qui veulent nous faire gober, d’un bout à l’autre de l’échiquier politique qu’avec eux c’est mieux et que le changement c’est maintenant, les donneurs de leçons qui se répandent à longueur de magazines sur leur vision des choses et qui en privé ne la partagent pas du tout, et les chanteuses crasseuses qui refoulent du goulot qu’on bombarde star mondiale parce qu’elles ont bêlé (pour ne pas dire pété avec leur bouche) trois chansons d’une pauvreté syntaxique et grammaticale affligeante…

Cicéron se ferait sans doute sauter le pois-chiche s’il voyait le spectacle de Thomas Thévenoud qui tour à tour joue les ingénues à peine déniaisées version « oups, j’ai pas déclaré mes impôts parce que le percepteur me fait peur, il a de la barbe et il pue de la bouche », les gamins insupportables et obtus que vous avez envie de baffer  avec leurs yeux têtus collés au front genre « nan, je démissionnerai pas de l’Assemblée passekeu c’est jackpot tous les mois », et après un court épisode de foldingue hystérique façon « foutez-moi la paix sinon j’appelle mon grand frère qui va tous vous péter la gueule », il finit de se carboniser médiatiquement suite à ses impayés de trois ans de loyer avec son super foutage de gueule à base de « phobie administrative »…

C’est marrant, je ne peux absolument pas l’encadrer ce con… Certainement un accès de phobie gouvernementale…

Enfin, et pour finir sur une note romantique, fleur-bleue, et à la limite complètement scrogneugneu-roudoudou-bave-qui-coule-œillades enflammées, j’adresse toutes mes félicitations à Arnaud Montebourg, le Redressé Productif, qui lassé de s’occuper des 150 m² de binocles d’Audrey Pulvar, donne à nouveau dans la gourdasse avec l’ex-ministre de la culture Aurélie Filipetti, le temps d’une escapade new yorkaise… Sacré Naunaud ! A défaut d’avoir sauvé Florange, il se redresse en rallumant le haut-fourneau d’une fille de mineur lorrain…

Pour accompagner les roucoulades socialo-ministrèques, je propose la chanson « Up where we belong », titre mouillogène par Joe Cocker et Jennifer Warnes publié le 10 septembre 1982, et qui sera utilisé dans la bande originale du film « Officier et gentleman » avec Richard Gere, à l’époque où il était encore bandant…

Et le 10 septembre 1977, TF1 propose le premier épisode d’une série américaine en douze épisodes, « Le riche et le pauvre », narrant l’histoire de deux frères incarnées par Nick Nolte et Peter Strauss, l’un riche et l’autre pauvre de la fin de la première guerre mondiale aux années 60. Larmoyant à souhait, la série n’a pas vraiment impressionné en France… De nos jours, on va en tourner un remake avec Flamby et les français : « Le riche et les pauvres »… 

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