« Autrefois pour faire
sa cour
« On parlait d'amour
« Pour mieux prouver
son ardeur
« On offrait son coeur
« Aujourd'hui, c'est
plus pareil
« Ça change, ça change
« Pour séduire le cher
ange
« On lui glisse à
l'oreille
« Ah? Gudule!
« Viens m'embrasser
« Et je te donnerai
« « Un frigidaire
« Un joli scooter
« Un atomixer
« Et du Dunlopillo
« Une cuisinière
« Avec un four en verre
« Des tas de couverts
« Et des pell' à
gâteaux… »
Evidemment, la satire douce-amère
de la « Complainte du progrès » de Boris Vian, enregistrée en 1956, a
vieilli, et la poussière de la désuétude s’est lentement mais surement abattue
sur elle, tout en rouillant inexorablement la tôle émaillée du Frigidaire, en
oxydant les chromes de la Vespa, et en fatiguant les ressorts du matelas…
Tout cela, c’est du passé,
du vécu, du démodé, du défraichi ! Même M'âme Jeanssen n’en voudrait pas,
et pourtant, le formica jaune pastis de sa table de cuisine et son lino
beigeasse à motifs géométriques multicolores se seraient fort bien accommodés
de l’atomixer de Vernon Sullivan…
Démodé, défraichi, passé,
vécu, tout cela ? Je n’en suis pas si sur, et comme le dirait Guy-Louis,
le fils à M'âme Pichet, « le doute m’habite »… Si aujourd’hui nous
percevons comme une évidence la possession de ces objets électroménagers
devenus banals, ces sacrés commerciaux se ruinent la santé à imaginer ce dont
nous nous passons très bien actuellement pour nous le rendre parfaitement
indispensable dans les mois à venir…
En témoigne avec une acuité
particulièrement étincelante la présentation en grande pompe et avec le renfort
pas complètement désintéressé de vieilles gloires du rock de l’iPhone 6… Vous n’avez
pas vu la différence avec les précédents modèles du téléphone intelligent de la
marque à la pomme ? Ah ben alors, c’est qu’il doit y avoir un pépin…
Voyons, il fait toujours appareil photo, lecteur mp3, lampe torche, boussole,
grille-pain, vibromasseur d’appoint pour envies soudaines… Ah, ça y est, j’y
suis ! L’iPhone 6 ne permet plus de téléphoner… C’est ça la vraie
révélation de cette nouvelle mouture : un smartphone qui ne permet plus de
téléphoner !
Que Steve Jobs ne fasse pas
de loopings dans sa tombe, son smartphone permet toujours de téléphoner…Heureusement
vous me direz, à 999 €, ce serait quand même con de ne pas pouvoir appeler sa
maîtresse pour lui dmander à quelle heure elle peut venir se faire tambouriner
dans le placard du département fournitures de la boites… En bref, l’iPhone 6…
il est sympa, ce SMIC qui téléphone…
Gardons-nous bien évidemment
des blagues téléphonées (ha, ha, ha…) sur le sujet car à plusieurs reprises
Apleu a prêté le flanc à la critique… C’est vrai quoi, faut pas se moquer quand
on propose tant d’applications que la batterie se vide en 45 minutes d’utilisation
et qu’il vous faut quatre heures de recharge… On ne remettra pas sur le tapis l’absolue
absence d’interconnectivité entre les différents modèles qui ont chacun leurs
chargeurs, fils, écouteurs particuliers…
Mais pour faire « in »,
hype », hipster, grave à la mode, totalement bath, quels sacrifices n’est-on
pas prêts à faire ? Ah, comme ça a dû flaquer à grande échelle hier soir
lors de la présentation du nouveau smartphone… Combien de slips, strings,
tangas et autre moulebites sont définitivement hors d’usage à cause du sixième
avatar d’un téléphone portable ? Toutes ces hystériques qui tueraient père
et mère, s’arracheraient un rein à mains nues, se feraient sodomiser au gravier
pour être parmi les premiers à posséder le nouvel iPhone !
Ô tempora, ô mores !
Eh oui, quelle époque,
quelles mœurs ! Cicéron (qui pourtant était un mec carré) s’arracherait
les tifs par l’intérieur avec une pince à souder s’il voyait ce que la société
est devenue de nos jours… Bon, j’évacue prestement les incivilités, les mémés à
qui on pique le sac en leur pétant le col du fémur, les chaudasses qu’on fait
tourner dans les caves, les bébés qu’on secoue et qu’on enfouit dans un sac
poubelle, cet infernal toupet d’une génération de jeunes qui ferait mieux en
premier d’apprendre à parler correctement le français avant de ramener leur
morgue, leur morve et leur fraise…
Ça, c’est du tout-venant… Je
déblaie également les incapables qui nous gouvernent et qui veulent nous faire
gober, d’un bout à l’autre de l’échiquier politique qu’avec eux c’est mieux et
que le changement c’est maintenant, les donneurs de leçons qui se répandent à
longueur de magazines sur leur vision des choses et qui en privé ne la
partagent pas du tout, et les chanteuses crasseuses qui refoulent du goulot qu’on
bombarde star mondiale parce qu’elles ont bêlé (pour ne pas dire pété avec leur
bouche) trois chansons d’une pauvreté syntaxique et grammaticale affligeante…
Cicéron se ferait sans doute
sauter le pois-chiche s’il voyait le spectacle de Thomas Thévenoud qui tour à
tour joue les ingénues à peine déniaisées version « oups, j’ai pas déclaré
mes impôts parce que le percepteur me fait peur, il a de la barbe et il pue de
la bouche », les gamins insupportables et obtus que vous avez envie de
baffer avec leurs yeux têtus collés au
front genre « nan, je démissionnerai pas de l’Assemblée passekeu c’est
jackpot tous les mois », et après un court épisode de foldingue hystérique
façon « foutez-moi la paix sinon j’appelle mon grand frère qui va tous
vous péter la gueule », il finit de se carboniser médiatiquement suite à
ses impayés de trois ans de loyer avec son super foutage de gueule à base de « phobie
administrative »…
C’est marrant, je ne peux
absolument pas l’encadrer ce con… Certainement un accès de phobie
gouvernementale…
Enfin, et pour finir sur une
note romantique, fleur-bleue, et à la limite complètement
scrogneugneu-roudoudou-bave-qui-coule-œillades enflammées, j’adresse toutes mes
félicitations à Arnaud Montebourg, le Redressé Productif, qui lassé de s’occuper
des 150 m² de binocles d’Audrey Pulvar, donne à nouveau dans la gourdasse avec l’ex-ministre
de la culture Aurélie Filipetti, le temps d’une escapade new yorkaise… Sacré
Naunaud ! A défaut d’avoir sauvé Florange, il se redresse en rallumant le
haut-fourneau d’une fille de mineur lorrain…
Pour accompagner les
roucoulades socialo-ministrèques, je propose la chanson « Up where we
belong », titre mouillogène par Joe Cocker et Jennifer Warnes publié le 10
septembre 1982, et qui sera utilisé dans la bande originale du film « Officier
et gentleman » avec Richard Gere, à l’époque où il était encore bandant…
Et le 10 septembre 1977, TF1
propose le premier épisode d’une série américaine en douze épisodes, « Le
riche et le pauvre », narrant l’histoire de deux frères incarnées par Nick
Nolte et Peter Strauss, l’un riche et l’autre pauvre de la fin de la première
guerre mondiale aux années 60. Larmoyant à souhait, la série n’a pas vraiment
impressionné en France… De nos jours, on va en tourner un remake avec Flamby et
les français : « Le riche et les pauvres »…
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