« Once he was a clown in the
arena
« People said the best that
ever was
« Now they call him good old
Djambo Djambo
« But in his dreams, he still
hears the applause
« Hey hey hey... hey hey hey...
Djambo Djambo
« Don't be sad, for you know
that the show must go on
« Hey hey hey... hey hey hey...
Djambo Djambo
« It was you who had us
laughing, you're the one… »
Je
ne vous ferai pas l’injure de traduire les paroles de cette chanson suisse de
l’Eurovision 1976, mais si vous remplacez le nom du clown déchu, Djambo Djambo,
par le nom d’un responsable politique qui est en train de se translater du
pinacle à la fosse aux lions, vous aurez un aperçu assez criant de vérité de la
situation politique de ce jour…
Depuis
hier, en fin de matinée, on ne trouve plus un slip de sec dans les salles de
rédaction des journaux, radios et chaînes de télévision… Ça se liquéfie, ça
mouille version pisseuse en extase devant Juste Imbibé en position proctologue,
ça chope des demi-molles exploitables à tout bout de champ, ça se finit dans
les toilettes à tour de bras (et à la force du poignet)… Bref, c’est le
branle-bas (si j’ose dire…) dans les média, comme à chaque fois qu’un scoop
tombe sur les téléscripteurs…
Si
vous avez eu la curiosité de regarder les journaux télévisés d’hier soir, vous
aurez constaté que Gilles Bouleau et David Pujadas étaient cadrés très serrés,
de peur qu’on ne découvre qu’ils présentaient également une érection ferme à
fendre l’émail du lavabo tant ils prenaient leur pied à nous rabâcher jusqu’à
la nausée la nouvelle de la journée…
Thomas
Sotto et Patrick Cohen en étaient limite à fellationner amoureusement leur
micro en plein direct radiophonique, et ne vous étonnez pas si vos journaux
sont bizarrement tâchés, les éditorialistes ont dû s’essuyer avec ce qui leur
tombait sous la main après avoir connu l’orgasme rédactionnel…
Pensez
donc ! Une nouvelle de ce calibre, ce n’est pas tous les jours qu’on en
déterre une, et ce n’est pas le morne discours de Flamby l’autre soir qui a pu
filer la gaule aux média…
Et
j’adresse une pensée émue à Pénélope Fillon, qui a certainement eu droit au
Napoléon d’Abel Gance, trois écrans avec son stéréophonique, dès que la
nouvelle de la démission du meilleur ennemi de son mari fut connue… Elle va
marcher comme Donald Duck pendant huit jours, la pauvrette…
Eh
oui, ça y est, c’est fait ! Jean-François Copé a démissionné de la
présidence de l’UMP, avec effet au 15 juin (des fois qu’il envisagerait de
revenir sur sa décision…) suite aux révélations dans l’affaire Bygmalion…
En
ce monde politique peu ragoûtant, où l’on s’agrippe à son maroquin comme une
moule à son rocher même en cas de branlées électorales à répétition, où il est
de coutume de nier l’évidence et où, lorsque ça sent définitivement trop
mauvais, on vient déclarer les yeux dans les yeux qu’on est serein et que l’on
a toute confiance en la justice de son pays, la décision de Copé serait presque
perçue comme nimbée d’un certain panache…
Dans
d’autres pays, un ministre pris en flagrant délit de fumette de pétard est démissionnaire
dans l’heure… En France, vous baignez dans les affaires louches jusqu’au col,
vous vous maintenez contre vents et marées… Brillant exemple de l’exception
française…
N’empêche
que j’aurais payé très cher pour me transformer en mouche et assister ce matin
au bureau politique de l’UMP… Ce devait être d’un croquignolet ! Surtout
qu’après Copé et sa présidence exemplaire (enfin, par rapport à celle de notre
pote Harlem Désir), ils ne seront pas nombreux à vouloir se voir refiler la
patate chaude et la direction d’une droite qu’on sent bien passablement sonnée
par ses dernières déculottées électorales et ses tensions internes… On leur
souhaite bien du plaisir !
Entre
deux audiences et un jeu de conclusions au long de cette semaine raccourcie pour
cause de viaduc ascensionnel, j’ai pu vous dégoter une info qui révèle bien le
caractère définitivement bovidé panurgique du français moyen… Figurez-vous que
95 % de nos concitoyens se déclarent favorables à une interdiction de fumer en
voiture en présence d’enfants à bord…
Fumant,
me direz-vous… Mais, ça relève de la plus basique des précautions
anti-tabagiques ! Il va falloir une loi pour interdire ce que le plus
élémentaire souci de santé publique commande à chaque adulte fumeur pour
préserver les poumons de leurs têtes blondes ? Et pourquoi pas une
circulaire pour obliger les gens à dire bonjour lorsqu’ils rencontrent une
connaissance ? Un décret pour imposer de ne pas roter bruyamment à table
en présence de la belle-famille ? Un changement de la Constitution avec
vote du Congrès réuni en grand apparat à Versailles pour réglementer l’usage de
la douche matinale et du brossage de ratiches quotidien ?
Cet
état d’esprit est compréhensible, lorsque l’on se plonge dans le bouquin des
Brèves de Cancres, manuel édifiant sur la génération téléréalité et sur les
génies que sont sur le point d’engendrer les Concons à Cancun et autres
Confessions Intimes…
Florilège :« Racine
carrée, c’est l’album de Stromaé » (et un looping dans sa tombe pour
Pythagore) ; « Mickey L’Ange a peint le plafond de la chapelle
Sixtine » (et une fissure supplémentaire…) ; « le maquis est un
poisson japonais » (qui d’ailleurs n’est nippon ni mauvais, mais qui peut
créer des sushis digestifs si on en mange trop en résistant) ; « si
on fait l’amour deux fois dans la même journée, on peut avoir des
jumeaux » (on ne dira jamais assez le bénéfice retiré de l’usage intensif
de la capote anglaise) ; « l’Herta est un grand volcan en
Sicile » (à force de prendre les gens pour des jambons…) ; « le
rôle du Président de la République est de voyager et d’embrasser les
gens » (notamment en scooter pour aller galocher Julie Gayet) ;
« les illettrés sont des gens qui ne reçoivent plus de lettres à cause de
l’informatique et des mails » (ce qui ne manque pas de franchise, postale,
même pour des élèves quelque peu timbrés) ; et enfin « le taux de
fécondité dépend des allocations familiales" »(ce qui démontre en
outre que la mère des cons est toujours enceinte)…
Et
le 28 mars 1970, Barbara publie ce qui restera une de ses plus belles
réussites, l’album « L’aigle noir ». La chanson, extraite en
45-tours, connaîtra une belle carrière discographique et radiophonique, alors
même que le sujet en est dramatique puisqu’il traite de l’inceste qu’a eu à subir
la chanteuse… Mais comme on le chantait à Djambo Djambo « Don't be sad, for you
know that the show must go on »…
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