vendredi 8 novembre 2013

Brèves du 08 novembre 2013



Après la purée dont j’ai généreusement fait don hier de manière précipitée (bien que ce ne soit pas précisément un cas d’éjaculation précoce), il fallait adopter la position qui s’imposait… Ce n’est pas celle du « oh oui vas-y mets-moi tout dans la g… ça m’excite ça m’affole je m’envole je viens oh oui c’est bon je jouis »… Ce n’est pas non plus celle dite de la serpillère qui consiste à s’essuyer dans les rideaux histoire de rectifier leur teneur en amidon… Ce n’est pas non plus la position du « Alors, heureuse ? Tiens, passe-moi le paquet de clope et descends me faire un café »…

C’est bien beau de balancer la purée, de lâcher la sauce dans le plat ou de répandre le yaourt dans la roche aux fées… C’est bien beau tout cela, c’est même superbe… Encore faut-il qu’à côté de la garniture, il y ait le plat principal, la saucisse dont tout le monde sait qu’elle est indissociable de la purée…

Peu importe si vous préférez, mesdames ou messieurs, la chipolata, la Francfort, la Morteau ou der Große-Überspannt de Bade-Würtenberg ; la saucisse se porte énormément cette saison dans l’actualité…

Je ne voudrais pas arriver à évoquer ici une certaine frange de la population, et je m’excuse d’ores et déjà auprès des fans de Susan Boyle ainsi qu’auprès des groupies de Lady Gaga et du Martine Aubry’s Fanclub, une frange de la population regroupée sous le vocable aisé et charcutier de saucisse, ces andouillettes recouvertes de rose fluo du nœud dans les cheveux péroxydés jusqu’aux franges des bottines à talon compensés (le seul élément de ces pots à tabac qu’ont pensé), ces formes féminines dont la seule forme est celle des contours Nutella-Coca que seul du tissu extensible permet d’ensacher comme des sacs distendus et prêt à exploser…

Loin de moi l’idée de fustiger ces boudins qu’on ne voudrait faire rissoler pour rien au monde et qui pourtant, une fois passés à la casserole, se révèlent des sauvageonnes ravageuse de santé, ces manches à balais qui n’ont jamais eu qu’une vision plus qu’elliptique de la mode et qui s’offrent à la vue du public grimées en sapin de Noël multicolores dans une cacophonie chromatique qui ferait passer la mire à la Niçoise de l’ORTF pour le faire-part de décès du Président du Club des Déprimés Chroniques, ou encore ces souillures de la féminité qui imaginent du dernier chic d’allumer façon feu de la Saint-Jean tout les mâles qui ont le venin à fleur de peau et la bistouquette en fusion dans le moulebite et qui se plaindront en vitupérant sur la gent masculine si leur tenue de péripatéticienne les a conduites à se faire légèrement violer dans un recoin mal éclairé…

Non, chacun vit sa vie comme il l’entend, s’habille comme il lui sied ou lui plait (encore que parfois, ça confinerait à l’attentat oculaire), et se fait rafraîchir l’abricot par qui lui va…

Les saucisses dont je fais état aujourd’hui, ce sont les os à ronger de l’actualité, les morceaux que nous jettent en pâture les bouchers-journalistes… Et ces jours-ci, force est de constater que la viande proposée ressemble plus à de la remballe de troisième choix de chez Carrefour qu’à de l’agneau de concours, élevé sous la mère par une paire…

Honnêtement, n’en avez-vous pas marre de vous faire enfiler quotidiennement le chapelet de chipolatas des sondages hollandouillesques catastrophiques que même l’électrocardiogramme 1984 de Louis Aragon ressemblerait à des montagnes russes parkinsoniennes à côté ?

N’éprouvez-vous pas une certaine nausée, comme à l’annonce d’un nouvel album de Christophe Maé ou d’un nouveau pavé imbitable de Yann Moix, lorsqu’on vous rebat les oreilles des mécontentements populaires, de la fronde fiscale ou du ball-trap marseillais sur cible humaine ?

Heureusement qu’on nous sort des nouvelles d’une fraîcheur qui oscille entre la fragrance printanière d’un caveau de famille abandonné depuis 1954, l’haleine d’un gros fumeur le matin au réveil et une aisselle non épilée qui a oublié la couleur du Fa Douche depuis huit jours en plein mois d’aout : on communique à fond de train sur les commémorations de la Grande Guerre… On a connu plus brûlant comme actualité…

Bon, on peut retomber dans l’intéressant avec la confrontation saucisse-merguez dans l’affaire Fiona, où sa mère et son beau-père vont être confrontés… Est-ce que la lumière jaillira ? On peut en douter…

On peut également douter, voire redouter les manœuvres de La Redoute, qui risque de supprimer des postes à tout va… Après la livraison en 48 heures chrono, argument commercial des années 80, La Redoute supprime les emplois en 48 heures chrono également…

Puisqu’on parlait de saucisses, le volailler Doux risque fort de se voir mettre une grosse merguez saoudienne dans le capital, puisqu’un groupe oriental souhaite procéder à son rachat… C’est bizarre comme dans ce cas-là, le hallal ne fait hurler personne…

Autre saucisse qui ne se serait pas trouvé là où il faut au moment voulu, celle de Roger Auque, ex-otage médiatique des eighies, dont l’Express révèle qu’il serait le véritable père de Marion Maréchal-Nousvoilà-Le Pen… Pour un parti d’extrême droite qui prône des valeurs pétainistes à odeur de soufre genre « travail famille patrie », ça fait pas sérieux, hein…

Soyons sérieux, nous, dans la célébration des anniversaires de ce 8 novembre ; puisqu’en 1939, Hitler échappe à un attentat à Munich ; en 1956, parution du « Nid des Marsupilami » ; en 1974, Roland Moreno invente la carte à puce ; et en 1980, Tonton annonce son intention de se présenter à la Présidentielle.

Et le 8 novembre 1979, s’éteint Yvonne de Gaulle, veuve du Général, affectueusement surnommé par les Français Tante Yvonne. Délicieusement rétro, un peu rigide dans ses convictions et doté d’une vision des choses pas spécialement panoramique puisqu’elle tenait à écarter de l’Elysée les divorcés et les adultères, elle fut pourtant le bâton de pèlerin du Grand Charles, avec une discrétion telle qu’il n’existe aucun enregistrement de sa voix… En voilà une qu’on ne se risquerait pas à traiter de saucisse…. Oh purée, que non !

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