Après la purée dont j’ai
généreusement fait don hier de manière précipitée (bien que ce ne soit pas
précisément un cas d’éjaculation précoce), il fallait adopter la position qui s’imposait…
Ce n’est pas celle du « oh oui vas-y mets-moi tout dans la g… ça m’excite
ça m’affole je m’envole je viens oh oui c’est bon je jouis »… Ce n’est pas
non plus celle dite de la serpillère qui consiste à s’essuyer dans les rideaux
histoire de rectifier leur teneur en amidon… Ce n’est pas non plus la position
du « Alors, heureuse ? Tiens, passe-moi le paquet de clope et
descends me faire un café »…
C’est bien beau de balancer
la purée, de lâcher la sauce dans le plat ou de répandre le yaourt dans la
roche aux fées… C’est bien beau tout cela, c’est même superbe… Encore faut-il
qu’à côté de la garniture, il y ait le plat principal, la saucisse dont tout le
monde sait qu’elle est indissociable de la purée…
Peu importe si vous
préférez, mesdames ou messieurs, la chipolata, la Francfort, la Morteau ou der
Große-Überspannt de Bade-Würtenberg ; la saucisse se porte énormément
cette saison dans l’actualité…
Je ne voudrais pas arriver à
évoquer ici une certaine frange de la population, et je m’excuse d’ores et déjà
auprès des fans de Susan Boyle ainsi qu’auprès des groupies de Lady Gaga et du
Martine Aubry’s Fanclub, une frange de la population regroupée sous le vocable
aisé et charcutier de saucisse, ces andouillettes recouvertes de rose fluo du nœud
dans les cheveux péroxydés jusqu’aux franges des bottines à talon compensés (le
seul élément de ces pots à tabac qu’ont pensé), ces formes féminines dont la
seule forme est celle des contours Nutella-Coca que seul du tissu extensible
permet d’ensacher comme des sacs distendus et prêt à exploser…
Loin de moi l’idée de
fustiger ces boudins qu’on ne voudrait faire rissoler pour rien au monde et qui
pourtant, une fois passés à la casserole, se révèlent des sauvageonnes
ravageuse de santé, ces manches à balais qui n’ont jamais eu qu’une vision plus
qu’elliptique de la mode et qui s’offrent à la vue du public grimées en sapin
de Noël multicolores dans une cacophonie chromatique qui ferait passer la mire
à la Niçoise de l’ORTF pour le faire-part de décès du Président du Club des
Déprimés Chroniques, ou encore ces souillures de la féminité qui imaginent du
dernier chic d’allumer façon feu de la Saint-Jean tout les mâles qui ont le
venin à fleur de peau et la bistouquette en fusion dans le moulebite et qui se
plaindront en vitupérant sur la gent masculine si leur tenue de péripatéticienne
les a conduites à se faire légèrement violer dans un recoin mal éclairé…
Non, chacun vit sa vie comme
il l’entend, s’habille comme il lui sied ou lui plait (encore que parfois, ça
confinerait à l’attentat oculaire), et se fait rafraîchir l’abricot par qui lui
va…
Les saucisses dont je fais
état aujourd’hui, ce sont les os à ronger de l’actualité, les morceaux que nous
jettent en pâture les bouchers-journalistes… Et ces jours-ci, force est de
constater que la viande proposée ressemble plus à de la remballe de troisième
choix de chez Carrefour qu’à de l’agneau de concours, élevé sous la mère par
une paire…
Honnêtement, n’en avez-vous
pas marre de vous faire enfiler quotidiennement le chapelet de chipolatas des
sondages hollandouillesques catastrophiques que même l’électrocardiogramme 1984
de Louis Aragon ressemblerait à des montagnes russes parkinsoniennes à côté ?
N’éprouvez-vous pas une
certaine nausée, comme à l’annonce d’un nouvel album de Christophe Maé ou d’un nouveau
pavé imbitable de Yann Moix, lorsqu’on vous rebat les oreilles des
mécontentements populaires, de la fronde fiscale ou du ball-trap marseillais
sur cible humaine ?
Heureusement qu’on nous sort
des nouvelles d’une fraîcheur qui oscille entre la fragrance printanière d’un
caveau de famille abandonné depuis 1954, l’haleine d’un gros fumeur le matin au
réveil et une aisselle non épilée qui a oublié la couleur du Fa Douche depuis
huit jours en plein mois d’aout : on communique à fond de train sur les
commémorations de la Grande Guerre… On a connu plus brûlant comme actualité…
Bon, on peut retomber dans l’intéressant
avec la confrontation saucisse-merguez dans l’affaire Fiona, où sa mère et son
beau-père vont être confrontés… Est-ce que la lumière jaillira ? On peut
en douter…
On peut également douter,
voire redouter les manœuvres de La Redoute, qui risque de supprimer des postes
à tout va… Après la livraison en 48 heures chrono, argument commercial des
années 80, La Redoute supprime les emplois en 48 heures chrono également…
Puisqu’on parlait de
saucisses, le volailler Doux risque fort de se voir mettre une grosse merguez
saoudienne dans le capital, puisqu’un groupe oriental souhaite procéder à son
rachat… C’est bizarre comme dans ce cas-là, le hallal ne fait hurler personne…
Autre saucisse qui ne se serait
pas trouvé là où il faut au moment voulu, celle de Roger Auque, ex-otage
médiatique des eighies, dont l’Express révèle qu’il serait le véritable père de
Marion Maréchal-Nousvoilà-Le Pen… Pour un parti d’extrême droite qui prône des
valeurs pétainistes à odeur de soufre genre « travail famille patrie »,
ça fait pas sérieux, hein…
Soyons sérieux, nous, dans
la célébration des anniversaires de ce 8 novembre ; puisqu’en 1939, Hitler
échappe à un attentat à Munich ; en 1956, parution du « Nid des
Marsupilami » ; en 1974, Roland Moreno invente la carte à puce ;
et en 1980, Tonton annonce son intention de se présenter à la Présidentielle.
Et le 8 novembre 1979, s’éteint
Yvonne de Gaulle, veuve du Général, affectueusement surnommé par les Français
Tante Yvonne. Délicieusement rétro, un peu rigide dans ses convictions et doté
d’une vision des choses pas spécialement panoramique puisqu’elle tenait à
écarter de l’Elysée les divorcés et les adultères, elle fut pourtant le bâton
de pèlerin du Grand Charles, avec une discrétion telle qu’il n’existe aucun
enregistrement de sa voix… En voilà une qu’on ne se risquerait pas à traiter de
saucisse…. Oh purée, que non !
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