Avis
à la population !
Je
préviens à l’avance, je laisse les gens prendre leurs précautions, leur courage
à deux mains si vous le voulez bien (premier à-peu-près sémantique qui fera
sourire les habitués de France Inter), leurs jambes à leur cou et accessoirement
leurs cliques et leurs claques ; je suis tour à tour magnanime (Tour Magne
à Nîmes, deuxième jeu de mot pourri de la chronique) patient, compatissant (et
non con pâtissant, qui est une andouille qui confectionne des gâteaux
-troisième jeu de mot pourrave-) et compréhensif face à la bêtise humaine… Je
ne suis ni ancien combattant, ni patron de bistrot, ni militant de gauche, et
pourtant, j’en ai entendu des conneries dans ma vie…
Mais
j’adresse cet avertissement tout aussi solennel qu’amical, et ainsi vous ne
viendrez pas chialer après, c’est à la loyale, les yeux dans les yeux version
Cas Huzac, le premier qui me pond une ânerie calibre Nabila, c’est-à-dire un
truc que ne pourrait même pas pondre une poule qui serait passée du coq à l’âne
au sens propre, un de ces lieux communs tellement élimés qu’on leur voit le
fond de culotte comme aux candidates de la Star Ac’ (enfin, celles qui en
portent, et généralement c’est par la gorge qu’on leur voit, tant elle gueulent
fort) ou une de ces fadaises que même les mémères ménopausées les plus
déglinguées n’osent plus hasarder chez le boucher qui leur tripote le mou pour
leur chat…
Le
premier qui me parle des bienfaits de l’exception culturelle française prend
mon pied quelque part !
Non
mais franchement, l’exception culturelle française !! Si je n’avais peur
que mon rimmel se fasse la malle et que je ressemblas à Juliette Gréco le
lendemain d’un triple pontage coronarien, je rigolerai avec toute la
délicatesse, la classe et la distinction dont pourraient faire preuve Nadine de
Rothschild, Régine et la Baronne Marianne von Brandstetter réunies, nues et
pétées au Dom Pérignon millésimé, dans un bain de boue…
L’exception
culturelle française ! Aurions-nous oublié que nous sommes la patrie de
Guy Lux, d’André Verchuren, de Christophe Maé ? Pouvons-nous ignorer que
nous abritons, à grand frais, en plus, des cerveaux (enfin, des boites
crâniennes, ne soyons ni présomptueux ni aventureux) tels que Ribéry, Eve
Angeli ou Félicien du Loft 2 ? Effacerons-nous de nos mémoires que nous
devons subir les éditos d’Eric Zemmour, les émissions de Laurent Ruquier, les
livres de Marc Levy et les films de BHL ?
Avons-nous
chevillée au corps avec des tirefonds de 48 la fierté du drapeau lorsque l’on
entend Zlatan Ibrahimovic (la Joconde suédoise qui fait perpétuellement la
gueule malgré le byzantin salaire versé) affirmer sans rire qu’il n’a pas
besoin de Ballon d’Or pour savoir qu’il était le meilleur… Question humilité,
il ne craint personne, Zlatanou… Une vraie boutique à conneries avec toujours
l’article en magasin !
L’exception
culturelle française face à l’Eurovision… Bon, okie, ça fait un peu David face
à Goliath, Samson face à Dalida… euh, Dalila (vous imaginez Dalida sans son,
elle qui fut la reine du magnétophone sur scène ? -quatrième jeu de mot
pourrissime, c’est l’orgie-)… ça fait limite mariage de la carpe et du lapinou…
Ah
ben voui, quand même ! Quand on a l’idée d’envoyer au casse-pipe une
chanteuse réaliste couinant comme Piaf une goualante poussiéreuse l’année où le
courant pop-psychédélique déboule sur le Concours… Quand on sélectionne un
abat-jour suintant et coassant comme une sous-Carla Bruni enrouée
« la » chanson de Corneille alors que la Finlande envoie avec succès
un groupe de hard-rock… Quand on dédaigne envoyer au Concours 1966 Mireille
Mathieu avec une composition de Francis Lai et qu’on lui préfère un jeune
inverti avec un balai dans le derche et une chanson de Claude Carrère que même
Sheila a refusé de chanter (c’est vous dire le niveau et on appelle à la
rescousse Morgan Bourc’his, spécialiste du sondage sous-marin à couper le
souffle pour scruter le taux de nullité… )…
L’exception
culturelle française ! Mais elle ne tient pas plus la comparaison ni la
route qu’une Dauphine à pneus lisses sur une autoroute verglacée ! Vous
prenez par exemple la Suède, pays qui a donné au monde ébahi ABBA, Saab et les
harengs marinés, qui organise comme toujours sa sélection nationale, le
Melodifestivalen… La lecture de la liste des participants à l’édition 2014 est éloquente,
et risque de vous élargir le trou du fondement (je sais que pour certains,
c’est mission impossible tant c’est le tunnel sous la Manche…) : Dr Alban,
Alcazar, Helena Paparizou (gagnante de l’Eurovision 2005), outre les
inévitables marathoniennes de la sélection uédoise (Shirley Clamp, Linda
Bengtzing, Sanna Nielsen, Martin Stenmark…).
En
France ? France 3 nous annonce sur le ton de l’exploit irréalisable qu’ont
été présélectionnées Joanna, Destan, Twink-Twink… Au mieux connus dans leur
quartier ou dans leur cage d’escalier… Je ne jette pas la pierre, Pierre, à ces
artistes qui peut-être nous réserveront une excellente surprise… Mais je trouve
que France 3 se foutrait un peu de notre gueule que ça ne m’étonnerait guère…
Tout
comme on se moque allègrement de notre binette quand on nous balance, sans
rire, que l’inversion de la courbe du chômage est entamée… Notre moral et nos
économies (tant de patience que de bas de laine) aussi, puisqu’on se rend
compte que Sapin, le Ministre de nos Sous qui n’est pas du bois dont on fait
les flûtes et qui manie artistiquement la langue du même métal se paye
ouvertement notre tête…
Tout
Mou Premier, lui, au moins, reste dans le sobre et le vague puisqu’il ne donne
plus de date à l’inversion de ladite courbe… Encore un couac, mais me
direz-vous, on n’en est plus à un près dans le marigot au canards
gouvernemental…
Puisque
nous touchons du doigt, et rassurez-vous, je ne vous proposerai pas un toucher
rectal, même si l’objet en question est une merde, les périodes des fêtes de
fin d’année, réjouissons-nous comme il se doit du grand retour de l’affreux
petit animal de compagnie électronique japonais, le Tamagochi. Eh oui, la
bébête qui fait tout comme les vraies est de retour… Le Tamago mange, le Tamago
dort, le Tamago chie… (elle est chiée, celle-là, hein ?)
Et
à être dans le caca (le Coq, emblème français, n’est-il pas le seul animal à
chanter les pieds dans la merde ?), restons-y encore un peu avec la
mésaventure australienne de Justin Bieber (Juste Imbibé prononcé à la
française), sommé par le premier édile de Gold Coast de revenir et nettoyer les
graffitis laissé par les admiratrices de la tête à claques canadienne sur les
murs de l’hôtel où il résida. Le blondinet obligé de retirer les merdes qu’il a
produites ? On ne va quand même pas lui demander de saborder l’intégralité
de sa production discographique, tout de même !
Ne
sabordons pas les anniversaires de ce 29 novembre, puisqu’en 1516, François 1er
signe une « paix perpétuelle » avec les suisses (qui voudrait envahir
la Suisse, à moins d’être amateur de pendules à coucou ou de
chocolat ?) ; en 1943, les FFI sont créées pour rassembler les divers
mouvements de résistance et préparer le débarquement allié ; en 1945, Tito
prend le pouvoir en Yougoslavie, s’affranchit du joug soviétique et devient le
mouton noir des communistes ; en 1953, Pierre Poujade crée un mouvement de
défense des commerçants et artisans ; et en 1982, FR3 met à l’antenne la
Minute nécessaire de Monsieur Cyclopède, l’irremplaçable Pierre Desproges.
Et
le 29 novembre 1981, Natalie Wood se noie au large des côtes californiennes,
mais les circonstances de son décès restent vagues, c’est le cas de le dire.
Consacrée en 1961 pour son rôle de Maria dans « West side story »,
l’actrice morte à 43 ans semble frappée par la malédiction du film « La
fureur de vivre » dont les principaux acteurs connurent des morts
violentes (James Dean au volant, et Sal Mineo d'un coup de poignard).
Heureusement, l’exception culturelle française ne joue pas en ce domaine…
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