« Desde que llegaste, ya no vivo llorando,
« Vivo cantando, vivo soñando… »
Depuis que tu
es arrivé, je ne pleure plus, je vis en chantant, en rêvant…
Pour les
amateurs de looks délirants, kitschissimes comme une poignée d’émissions de Guy
Lux et parfaitement rococo à l’heure actuelle, Salomé, la gagnante espagnole du
Grand Prix Eurovision 1969, truste invariablement le haut du classement avec
son costume pantalon à pampilles bleutées de porcelaine d’un poids total de
quatorze kilos…
Pour les
amateurs de kitscheries musicales, son impérissable « Vivo cantando »
tient également la dragée haute aux mièvreries norvégiennes ou aux cucutieries
cuculapralinesque finlandaises…
Quoi qu’il en
soit, tout cela est bien beau, c’est même superbe, mais me direz-vous avec
cette pointe d’inquiétude soucieuse dans la voix : « qu’en est-il
aujourd’hui ? »
Oui, qu’en
est-il de ce 62ème Concours Eurovision de la Chanson 2017,
baisodrome paneuropéen qui permet, dans les coulisses, de faire un tour d’Europe
de l’andouillette à moindre frais si ce n’est ceux d’une double boite de
capotes et d’un bidon de cinq litres de vaseline surfine, et sur la scène de s’ébaubir
de quarante-trois tours de force musicaux, alliant l’inécoutable avec le gnangnan
parolistique, et frôlant toujours le bon goût en prenant évidemment garde de ne
jamais y accéder…
Si vous le
permettez, je vous propose un rapide tour d’horizon des quarante-trois
alcoolats qui se disputeront le droit de fouler la scène ukrainienne le samedi
treize mai prochain.
Etant précisé
que je n’ai fait qu’une écoute audio, aucune vidéo en interférence.
Allez c’est
parti !
Albanie :
la traditionnelle ballade albaniaise qui commence comme une comptine en
sourdine et finit en faisant péter les décibels, sans autre raison que d’offrir
un dégueulis de tripes.
Arménie :
Tiens, des relents de comptine apache, mais comme toujours, elle finit par
gueuler… Une constante que ces chansons dotées d’un début calme, avec une
montée jusqu’aux hurlements finaux et une fin toute calme…
Australie :
Pas inintéressant, le titre de ce jeune m’sieur-dame… Mais trop linéaire, déjà
entendu… Ça risque de se noyer dans la masse…
Autriche :
Une chanson post-ado pour minettes, chantée par un tout jeune adulte qui doit
encore avoir des soucis d’acné…
Azerbaïdjan :
Bof, c’est chaque année la même soupe, et chaque année ils se qualifient…
Belarus :
un morceau folk qui change des ballades sirupeuses. Peut-être aucune chance de
qualification, mais vu que c’est un style différent…
Belgique :
Une Adèle du plat pays qui nous belle un machin quelque peu original mais d’une
platitude toute belge, et déprimant. Les lumières de la ville risquent de s’éteindre
plus vite que prévu…
Bulgarie :
Encore une balade insipide bêlée par une folle de concours…
Croatie :
Ah ! L’obligatoire morceau à prétentions lyriques remixé avec du vocal qui
gueule. On croirait à un duo… Vu les dimensions de Jacques Houdek, ça se
pourrait… Un drôle de final ni fait ni à faire.
Chypre :
C’est marrant, mais ça me rappelle la Grèce 2002, la justesse de ton en plus
(enfin, sur disque…)
République
tchèque : La couineuse d’amours déçues…Interminable et la probable
pause-pipi paneuropéenne…
Danemark :
Vu et revu, et entendu aussi, mais c’est plutôt plaisant.
Estonie :
Duo classique mais d’une certaine originalité, ça accroche bien l’oreille.
Macédoine :
Alors là, on va bien se marrer en live intégral, sans les douze filtres vocaux,
mais avec sa vraie voix. On entendra donc trois minutes de soupe…
Finlande :
C’est la chanson frisquette de l’album, celle qui vous fout les poils au
garde-à-vous. Voix éthérée et juste, chanson épurée et calme… J’aime beaucoup !
France :
Ce qui sauve le Con de l’Alma, c’est son originalité relative. Car la voix
agace copieusement sur la longueur. Et ce mix franco-anglais raté de chez raté !
Ci-git le Requiem des espoirs français…
Géorgie :
Quoi qu’elle dit ? Gardez vos fesses ? C’est sépulcral, somnifère,
déprimant… James, please, un tube de valium, mon flingue et le tuyau de gaz,
bitte…
Allemagne :
Une pop sucrée plutôt sympa, qui va certainement sauver les chleux des
dernières places du classement.
Grèce :
Un morceau actuel, rythmé, sympa.
Hongrie :
Plus ethnico-folklo, y’a pas ! C’est carrément déroutant, surtout par l’emploi
de la langue originale, mais après tout, pourquoi pas !
Islande :
Une voix à la Eartha Kitt plutôt intéressante. Mais carrément desservie par de
la soupe pop trop entendue.
Irlande :
Une ballade romantique ennuyeuse mal portée par une voix d’ado qui n’a pas
encore fini de muer. On s’ennuie, on s’emmerde, on ronfle…
Israël :
Une soupe pop gay calibrée pour faire mouiller… Va falloir qu’il se sorte les
doigts, et le reste, du derche pour accrocher la qualification !
Italie :
Même simplement en audio, c’est toujours autant efficace ! Je kiffe, et je
me suis surpris à refaire la chorégraphie, honteusement pompée sur les
Brotherhood of Man…
Lettonie :
Peut-être me trompé-je, mais ça sent la vieille qui veut faire jeune avec un
truc mal ficelé. Bof…
Lituanie :
En sélection française pour l’Eurovision 1984, ça aurait fait un tabac ! Dieu
que c’est daté !
Malte :
La soupe soporifique maltaise habituelle : ça ronfle tout du long, et elle
vous réveille vers la fin en gueulant…
Moldavie :
Ça ressemble comme deux gouttes d’eau à leur titre de 2010, comme une
photocopie musicale. Même le saxo qui joue faux est là !
Monténégro :
Intéressant, rythme interpellant qui mérite une écoute plus approfondie.
Norvège :
L’OMNI de la soirée, le fourre-tout qui part dans tous les sens pour n’arriver
nulle part… Typiquement norvégien, quoi…
Pologne :
Poloniaiserie classique, braillée par une chieuse pénible qui gueule à défaut
de chanter… C’est plus facile et ça coute moins cher…
Portugal :
Un fado déprimant et intime… En plus, il a clairement des soucis d’articulation.
Si un portos chuinte, vous imaginez le résultat, c’est terrible ! Attaque
nucléaire de pochtillonch !
Roumanie :
Heidi et un Eminem gypsy à la sauce Eurovision. C’est kitsch, c’est nunuche,
mais j’aime bien. Et c’est entêtant !
Russie :
Ballade classique, bien construite, joliment interprétée, mais cucul et
terriblement mièvre dans le texte…
San-Marin :
Un ersatz eurovisuel de « It’s raining men » par l’abonnée
san-marinaise qui en est à sa quatrième participation. Là encore, ça fuse de
tous côtés et ça n’arrive nulle part…
Serbie :
Pas mal mais tellement entendu qu’on l’oublie sitôt esgourdée…
Slovénie :
Punaise, toujours aussi somnifère l’ancien dentiste… La chanson ressemble à la
Norvège 2001… Quant à Omer, on a envie de lui dire « Stop »…
Espagne :
Il est content, le blondinet ! Il a appris une phrase en anglais et il
nous la répète à l’envi… Sinon, il nous sert un gazpacho tiède.
Suède :
Efficace, sans bavures, bien ficelé, même si ça rappelle « Heroes »,
Grand Prix 2015.
Suisse :
« Apollo »…Euh, Houston, on a un problème… Interférences musicales
helvètes pendant trois minutes… Mayday, mayday !
Pays-Bas :
Un girlsband sous prozac, qui finit sous caféine survitaminée. Pas
inintéressant…
Royaume-Uni :
Et ça ronfle façon Airbus A 380 pendant trois minutes…
Ukraine :
Du rock chevelu typiquement années 80 avec des voix qui sentent le clope sans
filtre. Ça dépoussière un peu, mais ça risque de rester en demi-finale.
Au final, j’extrais
un Top 10 de justesse, le voici, dans le désordre… Sauf pour l’Italie que je
place première : Italie, Belarus, Finlande, Allemagne, Grèce, Hongrie,
Monténégro, Roumanie, Estonie, Suède.
Inch’allah !
Et le 28
avril 1937, Mussolini inaugurait Cinecitta, l’équivalent italien d’Hollywood,
qu’il avait voulu pour concurrencer les amerlocs. Veritable ville, Cinecitta a
connu de grands moments jusqu’à la fin des années cinquante. C’est d’ailleurs
de là que fut transmis le Grand Prix Eurovision 1991. L’Eurovision est partout,
quand on vous le dit !
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