Si tous ceux
qui n’ont rien à dire devaient se taire, il n’y aurait plus d’émissions de
radio…
Douloureux constat
auditif, d’autant plus douloureux qu’il était redoutablement matinal, qu’il me
fut contraint de poser en même temps que ma tasse de café au lait, en écoutant
Inter et sa matinale consacrée aux billevesées des condidats… enfin, aux
impétrants à la magistrature suprême…
Et à en
croire Patoune Cohen, faut se préparer à avoir des matins difficiles, des
réveils pénibles dans les dix jours à venir : Radio Gaucho nous invite
tous les farandoleurs qui ont l’Elysée pour point de chute. Dix jours, et non
pas onze, puisque Madaemoiselle Casque-à-Pointe les a planté ce matin, annulant
au dernier moment sa venue. Marrant, car d’habitude, au sein du parti, c’est la
première Dauphine qui se fait planter…
Est-ce le
fait de se sentir comme l’invité roue de secours ou de pénétrer dans les
entrailles d’un fief imprenable du journalisme communiste crypto-marxiste
tendance Groucho ; en tous cas, Nicolas Dupont-Aignan était carrément sur
la défensive, et pour les auditeurs qui n’avaient pas l’image, il était prêt à
mordre n’importe quel stagiaire boutonneux qui lui aurait apporté un café
tiède.
Ce qu’il y a
de rassurant chez Ponpon-Gnagnan, c’est qu’avec les sondages hollandouillesques
qu’il se coltine, on n’est pas prêt à le voir reluquer les ors de la
République. Et c’est tant mieux, car on dirait presque un Trump hexagonal à moumoutte
disciplinée.
Partisan du « je
dis ce que je veux à l’antenne », ce qui sous-entend qu’on va avoir droit
à un flot de conneries gratinées façon gratin de nouilles trop cuit, Ponpon-Gnagnan
chope la gaule, voire la Deux Gaulle, dès qu’il vomit sa haine de l’Europe,
allant jusqu’à comparer la France dans l’Union Européenne à une femme violentée
dans sa maison. Un cousin de Thérésa May ?
Un conseil
toutefois à Patoune Cohen qui n’a pas fini de se coltiner les bavasseries
oiseuses des politocards engagés dans la grande course à l’échalote
présidentielle, zappez d’ores et déjà la candidature de Toutansourcil. Le monosourcil
sarthois a affirmé qu’il ne dirait plus jamais un mot sur les affaires. Même
aux juges ?
Faut le
comprendre, l’employeur de Miss Penny-Money : à chaque mensonge qu’il pond
pour tenter de justifier sa mimine dégoulinante de confiote, le Canard Enchaîné
dégaine une nouvelle couche à la doudoune doublée Gore-Tex. Fi(ll)on ne dira
plus un mot ? Ça lui évitera de se couper et de prendre une veste,
gracieusement offerte par l’opinion, cette fois…
Les vestes,
il s’en cogne, puisque son uniforme de guerre à lui, c’est la chemise blanche
largement déboutonnée sur un poitrail velu comme le crâne de Canteloup, et le
verbe verbeux à souhait. BHL apporte son soutien à Macron. Autant vous dire que
le désanusseur de couscoussières hors d’âge se serait allègrement passé de ce
genre de soutien casse-gueule…
Si tous ceux
qui n’ont rien à dire devaient se taire, il n’y aurait plus d’émissions de
radio ; et pourtant on rêve de dire à certains de fermer leur grande
bouche qui ne déverse que du lisier de bas étage. Louis Aliot en fait partie.
Le dislocateur du matou à Miss Chambre-à-gaz affirme à propos de ceux qui
disent que Marinette est bien la fille de son père concernant son dérapage
incontrôlé sur le Vel’ d’Hiv’ que « ce sont des cons ». Ah ?
Alors Neunœil de Montretout ne serait pas le géniteur du bouledogue blond ?
Quel scoop !
Lui aussi, on
rêverait de lui passer un bâillon bien étroit autour de la tête pour l’empêcher
de se plaindre façon Cosette : Jérôme Kerviel n’aurait plus que le RSA
pour tenter oser de survivre. Vu ce qu’il s’est mis comme pèze à gauche durant
son séjour à la Société Générale, sa complainte du roumain au feu rouge « donner
argent, bébé pas mangé huit jours » irrite encore plus que l’enregistrement
d’un orgasme de Zaz en 78-tours…
Lui, il n’a
rien plus rien à dire, mais il le dit quand même, et à peu près l’intégralité
des média s’en branle avec une frénésie qui rappelle le dernier show de
marteau-piqueur sur la chaussée de la Rue Danlay-Brancar. Jean-François Copé,
vous vous souvenez de Jean-François Copé, le décomplexé de la chocolatine qui
tentait de vous vendre des pains au chocolat pour quinze centimes… Jeff a
annoncé qu’il se consacrait à Meaux et qu’il ne se présentait pas aux
Législatives. Vu la branlée prise aux primaires, c’était prudent sinon lucide…
Lui, il avait
intérêt à causer, même s’il était loin des micros et des caméras. Lui, c’est le
camionneur dingue qui a foncé dans la vitrine des Galeries Farfouillette
suédoises après avoir aplati quelques passants. Et il a reconnu un acte
terroriste… Ça réchauffera probablement les refroidis…
Lui, non
seulement on rêve qu’il ne l’ouvre plus, mais on en viendrait à supplier la Vierge
Noire de Montserrat qu’il ne chante plus, ou alors en ultrasons. Kendji Girac,
la Gitane sans filtre qu’on fume allègrement après les concerts, â été victime
d’une descente de police au beau milieu de ses douze caravanes, illégalement
stationnée à Nîmes en fin de semaine dernière… Comme si la Rome française n’avait
déjà pas suffisamment à faire avec Julien Doré…
Eux, même s’ils
n’auront rien à dire, mieux vaut qu’ils ne parlent pas, car il est fort mal
poli de parler la bouche pleine… Eux, ce sont les clients de ce camping
libertin qui ouvre ces jours-ci en Dordogne, à Sainte-Alvère. Mais cékoidon, un
camping libertin ? Bah, c’est comme au Cap d’Agde en juillet-août, ça
jambonne derrière tous les buissons, ça se fourre dans les fourrés, ça se mignarde
la frisée au potager et ça se déguste la banane au verger… Mais l’hébergement se
fait sous la tente (ou sous la tante, si avez des envies d’explorer les chemins
boueux pour dresser les piquets de la toile de tente)…
Et le 11
avril 1959, arrive sur les écrans de l’unique chaîne de la RTF hexagonale la
lance fièrement tendue d’Ivanhoé, série britannique mettant en scène les
aventures du célèbre chevalier justicier sous le règne de l'infâme Prince Jean,
avec l’interprétation du rôle-titre par un fringuant Roger Moore au brushing
toujours parfait malgré le heaume…
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