Oh !
Quel monde merveilleux !
Les moineaux
gazouillaient sur les branches des abricotiers aux fleurs rabougries par les
gelées tardives qui nous feront payer les tartelettes de notre aimable pâtissier
au tarif du jéroboam de Chanel Numéro Cinq…
Les grenouilles
coassaient dans la mare jouxtant le pavillon tranquille de cette banlieue sans
problèmes où Brandon démontrait son amour à Kévina à grands coups de poêle à
frire dans la tronche ou avec le gode ceinture et une poignée de graviers, les
jours où il se sentait débordant d’un amour par trop expressif…
Les oiseaux
migrateurs, atteint de démangeaisons hémiplégiques, d’où leur nom, fendaient l’air
frais de ce matin embaumant les senteurs délicates des bourgeons bourgeonnants,
des pets du vieux dégueulasse du troisième et des pots d’échappement mal réglés
des tenants du Diesel d’avant 1983…
La ville s’ébrouait
dans un tumulte diffus et confus, mêlant harmonieusement les rumeurs lointaines
des moteurs automobiles, les piaillements des cours d’écoles où quelques
écoliers se faisaient lutiner par un instituteur gaucho et pédo, l
tambourinement répétitif des crémiers qui sous les ormeaux battaient la crème
fraîche à coups de marteau, et les glapissements agonisants des mémères
prisunicardes écrasées par les autobus pressés d’arriver en retard au prochain
arrêt…
Et parmi tout
cela, le petit crachotis insignifiant et pusillanime d’un de ces malbaisés-type
qui ne sait que déverser sa haine recuite au détour d’un réseau social au nom
rappelant l’arrière-train d’un caprin mâle, prenant la mouche de mots poivrés à
l’encontre d’un poulet aux pruneaux pour vouer aux Gémonies de Daesh sans
bouillir mes proches et cracher comme l’éjaculat flasque d’un bande-mou fatigué
sur la justice française et les robes noires…
Vous vous
trompez de colère, et si vous n’arrivez pas au milieu du brouillard
intellectuel de votre mononeurone paresseux à distinguer les différents degrés
de lecture et de compréhension de cette modeste brosse à reluire à l’envers, je
ne puis que vous conseiller vivement d’aller faire mirer votre binette chez les
athéniens, ce qui doit être votre habitude au plumard, vu votre décorum de
petite tafiole qui a dû se faire aspirer le cortex à force de pipes
dévastatrices…
Vous ne
méritez même pas ma haine, et encore moins mon mépris, car vous l’auriez su si
vous aviez daigné apprendre le latin, langue morte, au lieu de vous occuper de
celle nettement plus vivante de votre camarade de classe, « de minimis non
curat praetor »… Le chef ne s’occupe pas des insignifiances…
Sinon, le
monde est merveilleux ! D’une merveilleuseté à faire chialer les jurés de
The Voice (qui de toute manière pleurent automatiquement à chaque prestation de
beuglard qui se présente derrière eux).
Jugez donc !
Le chômage est en forte hausse de plus de 1,3 % au mois de mars, ce qui fera
évidemment le miel de la Môme Vert-de-gris pour fustiger le naufrage de l’UMPS…
Tout va bien
puisque Julien Lepers vient d’avouer qu’il conduit sans permis depuis six ans…
Ce n’est pas si grave, il présenta pendant vingt-cinq ans sans mesure et depuis
toujours il chante sans voix, alors…
Tout va
encore mieux, puisque Nadine Morano, la vendeuse de poiscaille de la droite,
fait son grand retour sous les sunlights de la connerie politique en promettant
d’y aller à la sulfateuse contre Fillon car il l’a prise pour une conne… Pour une
fois qu’il disait juste…
C’est la félicité
sur les routes, avec cet autostoppeur qui agresse un automobiliste au couteau,
à Beure (et pas au couteau à beurre, à moins qu’il ne soit du coin, c’est-à-dire
beurré…). Mais ça s’est bien fini, sur un air de dernier tango parisien, avec
une supplique, passe-moi le Beure…
C’est même du
bonheur en tube avec les consignes de votes et les intentions d’urnage dans l’isoloir
de nos politocards. Après l’assourdissant silence de Mélenchion-autour du pot,
l’Ex à talonnettes votera pour le tambourineur de couscoussières hors d’âge,
rajoutant qu’il se retirait de la vie politique. Comment dire, on s’en branle…
Début de
branlée pour Marinette avec Gaël Nofri, un ex-conseiller de la blonde, qui
appelle à voter pour le Macaron. Soit le blond à costard à trois mille boules
lui a tapé dans l’œil, soit c’est tata Philipopo qui lui a trop tapé dans l’œil
de bronze en pleine crise hémorroïdaire…
Si les uns appellent
à voter pour les autres du camp adverse et que les alliés se décident à votre
contre l’autre pouffe d’en-face sans dire qu’il faut urner pour le leader du
premier tour, vous prenez mesure du merdier dans lequel nous nous dirigeons ?
Quoi qu’il en
soit, ne comptez pas sur le débat d’entre-deux tours pour clarifier les choses.
Le pensum télévisé sera tellement contrôlé par les conseillers spéciaux des
candidats que nous auront droit à un déballage de programmes insipides, de
remarques stéréotypées et de piques émoussées à la corde, où chacun s’engueulera
copieusement en restant farouchement sur ses positions, mais en emmerdant
royalement le téléspectateur…
La vie est
belle… parfois, quelques lueurs nous le laisseraient à croire, notamment
lorsque Jenifer, l’un des poneys chantants de la préhistoire de la téléréalité
musicale, annonce qu’elle annule tous ses concerts estivaux et qu’elle ne veut
pas précipiter son retour. T’es même pas obligée de revenir, ma chérie !
Alors, la vie
est belle, le monde est merveilleux ? Oui, assurément ! Surtout
lorsque l’on écoute le 45-tours grésillant d’avoir tant et tant tourné sur l’électrophone
familial de Satchmo, disque publié en France le 26 avril 1968, Louis Armstrong qui
égrène de sa voix rocailleuse les différentes choses de la vie quotidienne
avant de conclure, plein d’un optimisme forcené « and I think to myself,
what a wonderful world »… Oui, quel monde merveilleux… Pour peu qu’on
sache regarder par le bon bout de la lorgnette…
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