« There are days I just can't make it even though
I try to fake it
« When I wish that I could take it, turn a page
and start anew
« In a world with no tomorrow, I could throw away
my sorrow
« And pretend you'd let me borrow all the magic
and wonder of you
« And for a while feel alive »
Ce qu’Anne-Karine
Strøm vocalisait avec cet inimitable accent anglophone eurovisuel qui ferait
passer l’Ex à talonnettes pour le double vocal de Churchill au soir du Concours
Eurovision de la Chanson 1976, c’est cette inextinguible volonté de maquiller
la réalité, de revamper le quotidien morose, de pomponner les dépêches
navrantes, les toits d’usine maussades et les éditos de Christophe Barbier,
pour s’offrir de temps à autre une bonne tranche de vie bien vivante, un
quartier d’orange d’existence bien juteuse, un moment de destinée sans pépins
et garantie 100% sans gluten, huile de palme ni emmerdements de toutes sortes…
Un truc
simple et pas clinquant, quoi… Pas forcément le truc bling-bling qui arrache sa
race, nique ses morts et défrise la moumoutte à Guy Bedos, le dégueulis de
paillettes montées sur pivots en brocarts fluos sur des costards à trois mille
boules la demi-manche, ou le tsunami de leggings léopards surmontés de justaucorps
de latex rose layette tellement moulant qu’on te le retire au scalpel… Foin du
fanfreluchage dans des cocktails onéreux, le pétage dans la soie sauvage et le
rotage de Dom Pérignon Millésimé « Réserve Hors Prix » !
Juste un jour
ou deux, tanquilous pépère détendus de l’appendice antérieur impair médian,
sans qu’on s’ingénie à nous cataracter sur la trombine des tombereaux de
bousaille à senteur de soue mal entretenue !
Autant
demander à un candidat à la présidentielle française d’être franc et honnête
avec les brassées de conn.. d’électeurs qui iront urner dans l’isoloir dans
moins de trois semaines…
Dans trois
semaines, se jouera la grande scène de l’acte II, les déchirants sanglots longs
des violons du printemps qui nous beurreront la raie d’une langueur monotone
berceront la soirée du dimanche et à n’en point douter la journée du lundi. Et
si l’on commence à se faire une idée des comiques qui referont un tour de
piste, l’on éprouve une certaine satiété pré-vomitive des meetings…
Est-ce une
sensation propre ou un sentiment généralisé que nos compatriotes se
contrecognent le coquillard avec une demi-patoune de Tyrasonnorus fossilisé et
passé dans la tempura des programmes électoraux ? Faut dire qu’avec les
programmes proposés par les partis traditionnels, c’est pas précisément ce qui
nous fera monter aux rideaux avec des ululements de pleine lune…
Toutansourcil
tente de nous faire chouiner dans les chaumières en affirmant, sans rire, et c’est
ça le plus dramatique, qu’avec plus de treize mille euros brut par mois, il n’arrive
pas à mettre de l’argent de côté. Pas possible, il fait tout pour se faire
dézinguer dans les urnes, le monosourcil sarthois !
Quant à
Moule-à-Gaufres, qui ressemble désormais à un plot à couteaux tant il a de
poignards dans le dos, il poursuit son chemin de croix avec la bonhomie et l’entrain
d’un Droopy sous Tranxen concentré… Et toujours avec l’indéfectible soutien du
Chorizo incandescent qui envisagerait de trouver des compromis si le mari de
Miss Penny-Money était élu. Valls, le seul politique vendu avec un sac de
gravier pour la sodomie électorale…
D’accord, c’est
simple, sans clinquant et ça fleure bon la réunion de club lozérien de
manécanterie communale, mais question gaieté, on trouverait presque plus de
joyeuseté au cours d’une soirée Télérama avec Pierre Arditi dans un recoin
sombre du Père Lachaise un soir de fort brouillard…
Question
brouillard, on aura notre dose demain soir avec le second débat diffusé sur
BFMTV et C-News, autant dire que la mire de Radio-Télé-Yamoussoukro fera plus d’audience,
en présence des onze prétendants à la magistrature suprême.
Ce sera
bavard, bruyant, avec onze voix superposées les unes au autres. Et n’espérez
pas voir surgir l’illumination de ce maelstrom. Si les débats télévisés
éclaircissaient les choses, y a longtemps qu’ils auraient été interdits…
Allez, soyez
sympas… Juste un truc simple, primesautier et souriant, quoi…
Et pourquoi
pas ces passagers du métro de Saint Pétersbourg qui ont décidé de s’amuser et
de faire la bombe sur la ligne Moskovsko-Petrogradskaïa… Bon, d’accord, on
dénombre d’ores et déjà plus de dix morts ; mais fallait pas parler de la
candidate russe à l’Eurovision en Ukraine…
Boum, leur a cœur
a fait boum à plus de quatre-vingt mètres sous terre, et l’on n’est pas prêts
de savoir quoi c’est qui a pété dans les wagons… Toujours et encore la limpide
transparence opaque des russkofs…
Pas évident d’y
voir clair non plus en Colombie… Quiconque a déjà fait un combat dans la boue
saura que la vision « in ze boue » est à peu de chose près identique
à celle au sein de la purée de jujube… Alors qu’on croit à une coulée de boue
ayant enseveli plus de deux cent cinquante personnes, c’est en fait la
liquéfaction réussie de l’ensemble des œuvres de Marc Lévy et Guillaume Musso. Reniflez
bien.. Oui, oui, ça sent bien la merde…
A ce
niveau-là, si vous kiffez méchant les fragrances de fosses septiques et si vous
ne vous filez pas en apnée à chaque caisse post-cassoulet que vous lâchez, je
vous conseille de respirer à pleins poumons et de vous précipiter visionner le
dernier film de Kev Adams, le déjà cultissime « Gangsterdam » avec
ses allusions lourdasses sur le « viol cool », son scénario que même
un préado teubé trouverait débile, sa direction d’acteur catastrophique qui
fait regretter « Le Führer en folie » de Philippe Clair et son
Amsterdam de carte postale jaunie… Même pas certain qu’il quitte l’affiche
avant que la colle soit sèche, puisqu’on n’envisage même pas de placarder la
chose…
« Gangsterdam »
est le genre de film que doit se mater en cachettte, la biroute à la main et le
sopalin à proximité, la caution culturelle gauchiste de France Inter, tignasse
en bataille, barbe mal égalisée et regard de drogué qui vient de sniffer un
jerrycan de colombienne, Augustin Trapenard qui fête aujourd’hui ses
trente-huit ans. Comme l’envie de lui payer l’intégrale d’Alain Soral sur
papier bible…
Et le 3 avril
1976, alors qu’au Concours Eurovision de la Chanson de La Haye, le Royaume-Uni triomphe
avec un numéro redoutablement efficace mais diablement cuculapralinesque, nous
assistons à un naufrage norvégien, acte III et dernier, avec à nouveau
Anne-Karine Strøm, et une évocation pré-disco de la célèbre espionne Mata Hari.
Rythmée et convaincante malgré un anglais Eurovision, « Mata Hari »
bénéficie de la combinaison or très sexe d’Anne-Karine et de son inimitable jeu
de lunettes de soleil. Quand on sait que Mata Hari vécut à l’époque du Titanic,
on comprend mieux… Et pour le coup, avant-dernière avec seulement sept points,
Mata n’a pas ri…
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