Et maintenant, qu’allons-nous
faire ?...
Cette question terrible, je
ne cesse de me la poser depuis hier soir, comatant mollement avachi sur le
canapé devant un épisode inédit mais déjà vu cent fois de Barnaby (des morts
violents, la légiste qui fait sa forte en thème devant le vieux dépassé et le
jeune minet barbu qui ne pense qu’à se la flanquer dans le plumard).
Que vais-je faire de tout ce
temps que sera ma vie ? Maintenant que tu es partie, grande boucle
percluse de coureurs en cuissard mouleburnes qui se piquousent à l’eau de
Vittel ; ahora que te has ido, émotion palpable et vaines polémiques
nauséabondes suite au camion-bowling sur la promenade des anglais ; now
that you have gone, Loi Travail et ton triple 49-3 qui a élargi le derche de
tous les parlementaires…
Nan, mais c’est vrai quoi !
Si encore on nous resservait une bonne louche bien dégoulinante de cette
indigeste salade niçoise dont nos mass-merdias nous gavent telles des oies de
concours… On pourrait cuver notre demi-mètre cube de merdouille médiatique sur
le dos, en faisant des petits prouts de bonheur assouvi en repensant à l’invraisemblable
pataquès entre la policière et le Sinistre de l’Intérieur.
S’il n’y avait pas ces
quatre-vingt-quatre morts à cause de l’impéritie de l’ensemble des services
publics, on serait presque tenté d’en rigoler tant ça ressemble aux anciens envois
de fleurs par torche-cul du lundi interposés entre la ravie de la crèche avignonnaise
et la gueularde parigote, ci-après Mireille Lemaire et Georgette Mathieu…
Qu’allons-nous faire en
regardant la tévé sur les chaînes brasseuses d’infos qui vous matraquent tous
les quarts d’heure les mêmes images insoutenables d’enfants qui meurent, d’adultes
qui ont mouru et de jeunes qui vont mourir, avec le gros plan sur les flaques
de sang… Limite s’ils ne sponsorisent pas par l’Etablissement Français du sang…
En parlant de sang, la
Banque du sang à Alep a été bombardée et réduite en miettes, de sorte que la
moindre égratignure peut se révéler mortelle là-bas… Si maintenant on se met à
bombarder toutes les banques de produits du corps humain, le CECOS a intérêt à
blinder ses murs… Quoique par chez nous, le bombardement de la banque du
sperme, c’est un gang-bang avec Brigitte Lahaie…
D’ailleurs, on se demande si
elle ne va pas être obligée de ressortir ses habits de travail, se faire
récurer la nursery à plaisir et rechaper les loloches, Brigitte… Ben oui, vu
que son émission sur RMC (Ramone-Moi le Cratère) a été soudainement retirée de
la grille dès ce lundi. Après le coïtus interruptus, le programus interruptus…
Virée parce qu’elle ne voulait plus éponger la rédaction ?
Et maintenant, que vais-je
faire ? Me laisser tenter par faire la bombe ? Euh, à moins qu’elle
ne soit glacée ou pour fire du cheval, je passerai mon tour… Parce que depuis
Nice et la camion-bowling, ça tombe comme à Gravelotte : à Kaboul on a les
boules et en Allemagne, on se magne pour rentrer chez soi et ne pas traîner
dans les centres commerciaux ou les festivals de musique… Un siphonné du bocal
sulfate ou nous fait un remake de Rambo en beuglant « Inche Allah »
(pêche aux moules, moules, moules) ou « Ah là, ah que Barre (et pourquoi
pas Jean-Jacques Servan-Schreiber, tant qu’on y est ?) et c’est
immanquable, les enturbannés de Daesh sans bouillir revendiquent…
Si ça continue, ils vont
nous revendiquer le temps pourrave de juillet…
Et maintenant, qu’allons-nous
faire ? Mes frères, mes sœurs (parce que dans ce marigot, y a drôlement
plus de frangines en robes à taffetas que de camionneurs tendance Gabin dans la
Bête Humaine), oncles, tantes (même remarque que plus haut…), cousins cousines,
et toute la parentèle, nous devons être fort (et pas uniquement sur le
pèse-personne) et offrir un front uni face au malheur implacable qui nous
frappe de plein fouet comme ce connard en BX qui avait pris l’autoroute à
contresens malgré ses deux grammes sept dans chaque œil…
Nathalie André, la grande prêtresse
des divertissements sur France Télévisions et qui était responsable du choix
français à l’Eurovision, celle qui nous a permis de nous ramasser une mémorable
avant-dernière place avec Lisa Angell, quitte France 2 pour des « projets
personnels » (traduire qu’on l’a virée…).
J’entends déjà le chœur des
veuves corses, des pleureuses algériennes professionnelles et des foldingues
hystériques du falbalas de la chose eurovisuelle se tarir les canaux lacrymaux
à dresser le panégyrique laudatif de la dame ; qu’ils vouaient aux
Gémonies de la malédiction éternelle quand la bobonne en noir s’était vautrée
dans le classement l’année dernière…
Calmez votre douleur
indicible, les filles ! En remplacement, France 2 a bombardé Nicolas
Marinos qui a d’ores et déjà dû faire ruiner un slip à Edoardo Grassi. Pour peu
que le Nico soit adepte de la promotion canapé sur matelas Marinos, il conviendra
alors de laisser pisser le Marinos sur le mérinos… Et inversement…
Et maintenant, qu’allons-nous
faire ? Surtout ne pas donner rendez-vous à cet allemand poissard, Richard
Gutjahr, qui se trouvait à Nice et à Munich lors des attentats… Richard
BonneAnnée…Tu parles ! Un candidat à la Loterie Nationale, ouais !
Et maintenant, qu’allons-nous
faire ? Mais, glandouiller moins d’une semaine et ensuite se délecter des
retransmissions télévisées des JO de Rio, où l’immense Teddy Riiner a été
désigné porte-drapeau français. C’est clair qu’on nous chouravera pas la
bannière tricolore… Mais qu’il fasse gaffe, Teddy… Porter le drapeau aux JO
peut rendre complètement con… La preuve ? David Douillet l’avait porté,
naguère…
Et pour l’instant, que
faisons-nous ? Indignons-nous de ce cadavre découvert trois jours après
dans les toilettes d’un fast-food australien, preuve irréfutable que les
wallabies se tapent de la propreté de leurs tinettes… Scandalisons-nous, si il
nous reste un peu de temps de ces trente-huit morts, dont seize enfants, lors d’une
pendaison de crémaillère malgache, dans un incendie accidentel (Accidentel, c’est
pas intéressant…)… Et opposons-nous fermement avec les détracteurs aux
compteurs Linky, soi-disant générateurs d’ondes maléfiques… Ces mêmes
détracteurs qui gueulent comme des veaux que l'on égorge dès que la 4G ne passe
plus sur leur smartphone…
Et le 25 juillet 1992 s’ouvraient
les Jeux Olympiques d’été de Barcelone, avec une cérémonie inaugurale toujours
aussi pénibles à regarder, qui dure des plombes et pendant laquelle on se dit
toujours, et maintenant, qu’allons-nous faire pour tromper l’ennui ?
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