« Si tu vas à Nice,
« En chemin d’fer, en
avion ou à cheval,
« Si tu vas à Nice,
« Tu auras la mer et
les lampions de Carnaval… »
Ce que Roger Lucchesi n’avait
pas prévu, lorsqu’il chantait cette samba-marche lauréate du Grand Concours de
chanson du Carnaval de Nice 1961, c’est qu’il faudrait rajouter une pelletée de
macchabées, un sacré soupçon de blessés, des rasades de traumatisés, et surtout
un gros camion tout foufou qui roule n’importe où…
Jusqu’à ce quatorze juillet,
la ville de Nice était pour moi une ville festive, sympathique, où mes grands-parents
avaient séjourné à deux reprises entre 1960 et 1963, puis en 1982, et où j’avais
passé des vacances estivales agréables. C’était pour moi une ville avé l’assent
qui fleure bon la mozzarella di bufala, le chianti bien frais et les mectons
qui parlent avec les mains… C’était une ville qui sentait la soca, la pancetta
et les mimosas en fleurs… C’était la ville du Negresco, avec ses coupoles
dit-on reproduisant le galbe de la poitrine de la maitresse du tenancier du
bouge…
C’était aussi une ville où la
consommation de couches Confiance modèle Eddie Barclay explosait depuis des
années, où les mémés aux cheveux bleus emperlouzées comme des sapins de Noël font
crotter sur les galets des réservoirs à pisse chétifs et toilettés de frais, où
le pan bagnat se vend au prix du kilo de caviar chez Petrossian…
Nice, où il a fait bon
flâner vers l’église russe, sur la place Albert Premier, dans la fraîcheur
propice de la cascade de Gairault…
Nice, où jeudi soir dernier
quatre-vingt quatre personnes venues admirer le ciel sont parties le rejoindre
victimes d’un camion pas si fou que ça, qui a roulé près de deux kilomètres sur
la Promenade des Anglais normalement fermée à la circulation, semant la mort et
l’horreur dans le sillage de ses pneus…
Depuis, c’est la surenchère
dans les medias… C’est à qui pondra la plus grosse énormité sur le sujet pour
bien faire entendre sa condamnation ferme et définitive de l’acte de barbarie
perpétré… C’est à qui dégotera le témoignage le plus lacrymal possible pour
faire chialer dans les chaumières, avec la tâche de sang séchée, où la
couverture de survie recouvrant le corps d’un bébé, suprême indécence…
Alors stop ! Arrêtez de
déblatérer sur les causes, sur les raisons, sur les motivations, sur les
conséquences… Arrêtez de nous gonfler le mou avec des déclarations toutes
faites sur votre indignation et votre détermination…
On n’en peut plus des vos
palabres ! On veut juste des actes, des actions, des choses concrètes qui
nous feront penser que peut-être, on se soucie quelque peu de notre sécurité.
Le Foll ce matin sur Inter nous a livré une pitoyable prestation de funambule
joueur de pipeau, maniant le vide avec art…
On veut des actes, on veut
des résultats ! On veut des expulsions, on veut des contrôles, on veut du
sérieux pour qu’enfin on puisse espérer moins de morts !
C’est bien joli, ces
bougies, ces prières, ces rassemblements et ces minutes de silence… Mais ce n’est
pas ainsi qu’on combattra les enculés de Daesh sans bouillir !
Non, Monsieur le Pétillant
chorizo incompétent matignonnesque, vous n’étiez pas le bienvenu à Nice pour
verser une larme de crocodile et vous faire photographier sous toutes les
coutures. Les huées qui vous ont accueilli étaient méritées. Car vous n’aviez
strictement rien branlé depuis Charlie Hebdo, vous n’avez pas concrètement agi
pour combattre efficacement les enturbannés, vous n’avez que brassé de l’air à
en décoller la moumoutte de Jean-Pierre Foucault !
Oui, je suis en colère,
Messieurs qu’on nomme grands, mais qui êtes si petits en réalité que Willy Rovelli
fait figure de géant à vos côtés. Je suis furax parce que vous chialez avec les
pleureuses au moment de la tragédie, vous aspergez la poudre de perlimpinpin pour
vous faire bien voir des foules hébétées par le contexte, et vous réintégrez
dare-dare votre douillette incompétence pour ne plus rien faire une fois la
vague de tristesse passée…
Rassurez-vous, il y aura
encore des Mohamed Lahouaiej Bouhlel pour briser des vies, des familles et des
félicités sans nuages… Il y aura encore de ces siphonnés qui se réclament d’un
islam abracadabrantesque tout en multipliant les conquêtes qui sentent la moule
ou la frite… Décidément, ça doit leur faire tout drôle, aux enturbannées de
Daesh sans bouillir de revendiquer des attentats perpétrés par des mecs dont la
propension à la bisexualité est nette et tâtent du gourdin plus souvent qu’à
leur tour…
Orlando, Nice… Va falloir se
méfier des basanés qui sortent en boîte, picolent comme des éponges
sponsorisées par Depardieu, n’ont pas lu une ligne du Coran et se tapent des
vieux croutons de 73 ans… Ils ont le profil-type pour se faire sauter en public…
Décidément, un qui ne se
fera jamais sauter en public est le Président turc, le si démocrate Erdogan,
qui a essuyé samedi une tentative de coup d’état, vite transformée en eau de
boudin directement évacuée dans des toilettes à la turque… Vu les premières
mesures de rétorsion prises, on sent qu’il y aura de la place pour se garer
prochainement à Ankara…
Et dans le flot nauséabond
de l’actualité fétide, une navrante nouvelle est passée inaperçu, ou presque…
Le retour à la maison mère de Raymonde Tillon, à l’âge respectable de 100 ans.
Son nom ne dira hélas pas grand-chose aux jeunes générations mais Madame Tillon
était une résistante de la première heure, qui a su dire non lorsqu’il le
fallait… Autres temps, autres mœurs…
Et le 18 juillet 1960, la
little miss dynamite Brenda Lee atteint le top des hit-parades avec la chanson « I’m
sorry »… Moi aussi, quand on voit ce que devient le monde…

Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire