La réponse est « oui ! »…
Mais déjà, tel un Napoléon
qui pointait sous Bonaparte, ou un membre impair et médian en phase de
durcissement involontaire en fin de nuit sous une pellicule de lycra
communément dénommé « boxer », moulebite ou soutien-bonbons, je sens que
se presse au portillon la question suivante, dont la prévisibilité m’aurait
tiré des bâillements incongrus et sonores s’il ne me restait pas quelques
bribes de bonne éducation…
Tout ça, c’est bien joli, c’est
même pas loin d’être superbe… Mais quelle était la question ?
Et là, malgré la robe
austère de la justice, sous laquelle se cache des choses dont ce n’est ni le
moment ni l’heure de montrer (sans doute y a-t-il quelques frêles demoiselles
et quelques garçons-coiffeurs rougissants dans le lectorat), je me dois d’élever
un doigt aussi fébrile et frétillant qu’un spéculum à l’entrée de la grotte de
Lascaux de Régine, je m’élève contre cet Alzheimer aussi brutal que soudain de
votre part…
Non seulement vous lisez d’un
doigt distrait, mais au surplus, vous ne retenez que pouic de ce que je sue à
vous raconter… Bravo ! Bel aveu… Misérables lecteurs semblables au microcosme
parisien au ras des pâquerettes que j’exècre… Vous ne méritiez même pas Marc
Lévy !
Ce n’est que par pure
charité chrétienne, il faut que vous le sachiez, et de préférence pas dans mes
bottes, que je me résous à vous communiquer une fois encore la question qui
reçut en début liminaire du commencement des prémices débutatoires de la
chronique du jour : « M'âme Jeanssen a-t-elle été mariée ? ».
Aussi surprenant que cela
puisse paraître, elle le fut, et son cher et tendre n’était ni déficient
mental, ni aveugle… Il l’a même épousée, de son plein gré ! Et il lui a
fait une fille ! Et c’est le légitime de cette fille, le gendre de M'âme Jeanssen
qui est venu la chercher l’autre jour, en voiture, pour l’emmener jusqu’à la
gare où M'âme Jeanssen partait pour quelques jours… Et voila ce que j’ai pu
entendre…
- Eh ben bravo ! comme taxiteur,
vous êtes zéro ! Vous avez vu l’heure qu’il est ?
- Que voulez-vous que j’y
fasse si le périphérique est bouché à cette heure-ci… Et puis, si vous n’étiez
pas aussi survoltée depuis deux jours, vous auriez pu venir dormir chez nous
cette nuit, ça aurait évité tout ce tintouin. Mais non, vous deviez boucler vos
valises, au plus vite ; vingt-quatre heures au moins avant le départ… par peur
de manquer de temps, ce précieux et irremplaçable temps dont l’écoulement le
plus infime vous obsède...
- Sans ces quelques
précautions dictées par la plus élémentaire des prudences voyagistes, nous serions
en train de rater le train, j’vous ferais dire…
M'âme Jeanssen jeta un œil
inquiet à son bracelet-montre de similicuir orange :
- D’ailleurs, c’est ce qui
va très certainement nous arriver dans un avenir des plus proches si vous ne
démarrez pas votre brique à roulettes dans les plus brefs délais.
- Dites donc, ce n’est tout
de même pas moi l’unique responsable des contretemps ici.
M'âme Jeanssen, courroucée
de tant de toupet, posa sur son gendre un regard inquisiteur, prête à contester
ses dires sans même les avoir entendus.
- N’oubliez pas, chère
belle-maman, qu’il a fallu courir en catastrophe à la Gare de Lyon hier en fin
de journée, histoire de prendre l’air du soir et de se faire remplacer son
titre de transport aérien totalement inutilisable... Bousiller son billet la
veille du départ, franchement...
- Et comment aurais-je pu faire autrement ?
Partir à Berck-les-Epluchures en pli postal ?
- Désolé, la Poste ne prend
pas en charge les forts volumes...
M'âme Jeanssen écarquilla
des yeux outrés tandis que son gendre poursuivait :
- Et ne me dites pas que
détremper votre billet avec un flacon de parfum mal rebouché ne relève pas
d’une fâcheuse tendance à enquiquiner régulièrement votre petit monde...
- C’est votre faute ! Il
fallait à tout prix commencer à charger la voiture hier soir.
- Évidemment, j’emmène une
colonie de cinquante mammouths en voyage aux antipodes pour six mois ! Il me
faut un minimum de temps pour embarquer ce qui va nous coûter une fortune en
supplément de bagages dans le malheureux coffre de ma modeste voiture...
Le gendre porta l’estocade
avec un rictus :
- Évidemment, si j’avais la
soute à bagages d’un bon gros 747, tout serait immédiatement beaucoup plus
facile !
- Peuh ! Vous êtes d’une
pusillanimité parfaitement risible ! Ayez donc le cran d’acheter une voiture
qui corresponde à mon standing !
- C’est au-dessus de mes
moyens ! Désolé, De Rothschild, c’est pas moi ! Je regrette...
- De toute façon, vous
n’aviez pas à remuer mes bagages comme un prunier !
- Dans ce cas, il faudra
m’expliquer précisément comment vous vous y prenez pour déplacer une caisse qui
pèse trois tonnes ? !
- Trois tonnes, mon vanity ?
Vous plaisantez ou vous blaguez ? C’est à peine s’il contient quelques menus
produits de maquillage et deux trois échantillons...
- Vous rigolez, il y a de
quoi approvisionner les sœurs Carita pendant un mois non-stop avec toutes vos
poutringues...
- Si vous saviez ne
serait-ce que le dixième de ce qu’elles vous disent mes poutringues, vous ne
sauriez plus où vous mettre !
- Certainement pas dans le
coffre, c’est aussi plein qu’un œuf !
- Oué, ben démerdez-vous, le
Corail pour Berck-les-Epluchures part dans quarante-cinq minutes, et on doit se
farcir la traversée de Paris…
- Sauf que la tête de
cochon, cette fois-ci, elle n’est pas dans la valise, elle est sur mon siège
avant…
- Dites, vous voulez que je
vous fasse comme au rugby, du black-out de Bleus ? Chuis pas aussi bien
gaulée que Jonah Lomu, mais je cogne aussi fort, namého !
- Faites-moi plutôt la
berceuse à la Hollande, comme ce matin sur Radio Luxembourg… Plus doucereux, c’était
Kaa le serpent dans le Livre de la Jungle : « la France va mieux »…
Ben voyons !
- Y a qu’à voir les 161
barreaux de France en grève contre les aneries de la Garde d’Esso… Les barreaux
se raidissent, mais c’est pas Taubira qui leur fera tâcher la bavette…
- Bah, je suis sur qu’ils
arriveront à un accord… Regardez Flamby qui se transforme en Madame Soleil à
propos de la COP 21 : il y aura un accord… bien vu le borgne ! Y aura
forcément un accord sur le choix des sandwiches, des draps à l’hôtel et des
escort-girls…
- En parlant des
escortes-gueurles, ça schmoukte toujours autant dans le slip de Vlabuena, à
propos de sa sextape… Après Djbril Cissé, c’est Karim Benzéma qui sera bientôt
entendu… Je plains les poulets qui vont trouver encore plus inculte qu’eux…
- Oh, belle-maman, tout de même…
- Tout de même quoi ?
Vous allez pas me dire, non plus ? Quand on fait comme le fils à Marifolle
Touteraide, qu’on se fait écrouler pour extorsion de fonds, on joue un ton et
demi en dessous, et on se targue pas d’avoir les mains propres et la tête
haute, hein !
- C’était un slogan
frontiste, de l’époque où c’était un parti d’hommes… Maintenant, avec Marine et
Florian Philipopo, c’est un parti de gonzesses fachos… Surtout quand vous
entendez Florian faire le spirituel sur le référendum bidonné du PS en parlant
de tambouille qui n’intéresse personne, et en affirmant que « Lady Gaga,
les Pokémon ont voté »…
- Décidément, je vois que le
niveau politique est fort élevé cette semaine… Je demanderai à Pierre Frolla de
noter la profondeur, quand il descendra vers les moins cent mètres…
- Belle-maman,
grouillez-vous, vous allez louper le train… Et si, on a le pot comme à Dallas d’avoir
mille abeilles dans un avion qui visitent le coucou et retardent le vol d’une
heure, on sera vernis…
- Ben on récoltera le miel…
Et avec celui que vous avez dans les oreilles, ça fera ton sur ton…
- En évoquant les ours, qui
aiment le miel, j’ai entendu qu’en Caroline du Nord, une femme a trouvé un ours
dans l’appartement de sa fille…
- Ben alors ? Elle a
pas reconnu Bruce Toussaint torse nu et pas rasé ? Miro la bonne femme !
Impayables, les
belles-doches, hein ! Et dire que certaines feraient tout pour s’en passer…
Et le 19 octobre 1959 Europe
numéro 1 lance sur ses ondes « Salut les copains », une nouvelle
émission dont le titre reprend une chanson de Gilbert Bécaud, qui est consacrée
à la variété, au rhythm and blues, au rock’n’roll ou encore à la soul, et dont
la présentation est assurée par Daniel Filipacchi et Frank Ténot, du lundi au
vendredi de 17 à 19 heures. Toute une génération s’identifiera à cette
émission, et à son célèbre jingle « S.L.C., Salut les copains ! »
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