Moi, j’suis heureux !
Il n’est pas dans mes
intentions aujourd’hui de paraphraser bien maladroitement le sketch de mon
homonyme auvergnat pour qui le café se prenait forcément avec deux croissants,
ni d’évoquer de manière plus qu’elliptique le titre de la chanson que Bernard
Sauvat défendait lors du Concours de la Chanson Française 1980…
Il n’est pas plus dans mes envies
de vous faire part de considérations oiseuses sur la possibilité d’un
commencement d’espoir d’être d’humeur à peu près acceptable aujourd’hui parce
que l’on se serait levé du pied droit…
Non, ça, certainement pas !!
J’ai dû me lever une heure
plus tôt pour cause d’audience à l’extérieur, je me suis effectivement levé avec
quarante-cinq minutes d’avance la tête largement enfouie dans un container de pâté
ultra-compact parfumé au coaltar, je me suis pelé les miches en prenant ma
douche parce que le radiateur électrique de la salle de bain n’avait pas eu le
temps de chauffer suffisamment, j’ai à peine avalé un demi café, je me suis
pris vingt minutes de retard dans les gencives à cause de ces putains d’embouteillages
montpelliérains à la mords-moi-la-queue que ça m’excite, j’ai dû convaincre le
client présent sur l’audience qu’il était absolument nécessaire de déposer le
dossier plutôt que de le plaider, ce qui éviterait surtout de finir à midi et
demi, je me suis fait rincer le reste de brushing par la pluie battante…
Mais sinon, ça va ! J’suis
heureux ! Heureux comme le jeune boutonneux qui vient de rouler sa
première pelle (l’auscultation d’amygdales
avec échange de germes, hein, pas le roulage effectif de l’outil de
jardin) et qui effectue une danse du ventre solitaire à l’arrêt de bus… Content
comme le bambin qui vient de déballer devant le sapin de Noël précisément LE
jouet qu’il désirait et qui en sautille de bonheur en ululant des onomatopées
joyeuses… Ravi comme celui de la crèche à pousser des « yesssss »
compulsifs avec un sourire de bravasse fini à la pisse…
J’ai trouvé dans ma boite
aux lettres, au retour de cette escapade montpelliéraine, un paquet qui
contenait deux vinyles qui n’appellent pas de remarques particulières chez le
pékin moyen, mais qui font mouiller les eurofans, l’une des deux contributions
italiennes au tout premier concours Eurovision en 1956, un truc introuvable et
généralement hors de prix, et sur lequel je suis tombé pour le prix d’un paquet
de clopes et de deux torche-culs sur papier glacé…
Je pouvais glisser au coin
de la rue et m’étaler de tout mon long sur un étron de merde grasse, un dossier
à merde pouvait ressortir du saloir comme par magie, mon associé pouvait me
lancer un fion désagréable et infondé, Flamby pouvait décréter l’état d’urgence
après avoir déclenché une nouvelle intifada en proposant un sandwich au
sauciflard pur porc à Mahmoud Abbas, je m’en contre cognais le coquillard avec
une demi-patte de cloporte nain enfariné…
J’avais pris mon shoot de
bonheur quotidien, j’avais les batteries du smile gonflées à bloc, j’affichais
la maga-positive attitude de l’autre bécasse…
Et les fils du sourire, on a
intérêt à les avoir méga-tendus façon priapique sous overdose de viagra
concentré quand on entend que, selon les perspectives les plus optimistes de l’OCDE,
le chômage devrait augmenter en France jusqu’en 2016… On voudrait flinguer le
croissant à confiote de Pépère qu’on ne s’y prendrait pas autrement…
Ce n’est pas non plus cet
autre sondage rendu public par Inter hier, selon lequel trois quarts des
français estiment des primaires à gauche nécessaires… Ah bon ? Pépère ne
serait-il donc point le candidat naturel de la gauche ? Ne représente-t-il
donc pas le sauveur messianique de la France ? Mais à ce train-là, on va
finir par se demander s’il ne serait pas impopulaire, notre tout Mou…
Pas sur que ce soit
populaire, la proposition du fameux rapport franco-allemand d’assouplir les 35
heures… Et en plus, le Ministre de l’absence de l’emploi y serait favorable… Rebsamen
n’a rien compris… Quand on lui a causé de rapport franco-allemand, lui, il a
compris les entremets Francorusse… Complètement dans le semoule, le François…
Un autre François fait les
gros titres de l’actualité, c’est le locataire du Vatican, qui a fait une
visite digne d’un éjaculateur précoce au Parlement Européen, avec un voyage
officiel de moins de quatre heures… Juste le temps d’un discours, et d’une
choucroute…
La choucroute où Nicolas
Anelka semble pédaler avec une rigueur et une constance qui force le respect… Après
avoir exposé ses dessous de bras pour Narta, il est évident que l’amateur de
quenelles a dû prendre un wagon de déodorant dans le pif… Pour débiter autant
de conneries à la minute, c’est pas possible autrement ! L’interview qu’il
donne dans France Football donne une large impression des méfaits du football
et de la quenelle… L’imbitable connasse en short confie entre deux autres
calembredaines sans queue ni tête qu’on croirait presque du Van Damme dans le
texte qu’il serait « dur de parler foot avec Domenech »… Et dur de
parler tout court avec toi, Nico…
Au lieu de parler,
contemplons les merveilles parmi les 700 objets exposés à Moscou dans le cadre
d’une grande rétrospective consacrée à Nikita Khrouchtchev… oui, oui, Monsieur
Godasse est honoré par le Kremlin et l’on peut admirer le décret de 1954 par
lequel la Russie fait don de la Crimée à l’Ukraine… Mais la fameuse pompe jaune
avec laquelle il avait martyrisé son pupitre à l’ONU. Bien que précisément
relaté par l’AFP à l’époque, le conservateur de l’expo martèle qu’il n’y a pas
de preuve de cet incident, estimant que toutes les photos de Mister K. la grole
à la main sont truquées… Ah, la tradition soviétique, quand ça vous tient…
Ce qui vous tient chevillé
au corps, c’est cette scie navrante que publient ce 25 novembre 1971 Stone et
Charden : « L’avventura ». Malgré Stone qui chante toujours
aussi faux, et les paroles d’une pauvreté lamentable, le morceau connaîtra un
énorme succès.
Et le 25 novembre 1981, le
31ème long-métrage des Studios Disney est promis à la même félicité.
« Rox et Rouky » met en scène un renard, Rox, et un chien, Rouky, dont
l'amitié est menacée lorsque le maître de Rouky décide d'en faire un chien de
chasse. Certes, c’est cucul la praline à donf et arrosé de mièvre bien sirupeux
comme une pile de pancakes noyés sous le sirop d’érable… Mais si comme moi,
vous avez eu le 33-tours livre-disque, vous vous souvenez des bons moments
passés à l’écouter… Et là, vous êtes heureux !
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