« En habits d'Arlequin
on peut faire le diable
« Jouer des tours
pendables aux autres comédiens
« En habits d'Arlequin
on fait mille farces
« En riant sous son
masque car on ne risque rien »
Oui, je sais parfaitement ce
que vous allez penser en attaquant cette chronique du lundi et en tombant sur
ce refrain sheilesque… Pour en être réduit à citer du Sheila dans le texte dès
le lundi, le pauvre a dû tomber bien bas…. Où sont donc les envolées d’antan,
les piques acérées comme des rasoirs coupe-chou, les vannes vachardes et les remarques
acides qui vous laissaient comme l’impression de croquer dans un malossol avec
une gingivite aigue ?
Je serais assez tenté de
répondre tout-à-trac que j’ai tiré la chasse et que tout est parti avec un
petit pipi et un gros caca, mais je sens que vous avez le reproche aux lèvres,
l’œil enkhôlé assombri de noires remontrances et le bras vengeur et séculier
terminé d’un doigt fièrement dressé et remuant, comme un prélude à un toucher
rectal chez le proctologue…
Mais, avec les guignols qui
font les clowns dans l’actualité du jour, on ne pouvait éviter l’arlequin…
Surtout que ce personnage de la Commedia dell’arte se spécialise dans la grosse
farce, le tour pendable et le retournement de veste…
Retournement de veste,
opportunisme à tout crin qui le pousse à faire entendre ce qu’on attend de lui,
véritable bêtise humaine ? Je me perdrai presque en conjectures
supputatoires sur le cas du représentant à talonnettes qui veut à tout prix
revenir… A moins de remonter de la fosse des Mariannes ou de descendre d’une
révolution autour de Mercure, vous ne pouvez ignorer la fracassante déclaration
de Sarkozy à propose du divorce pour tous…
M’est avis que le
tambourineur de mocheté aphone est prêt à toutes les infamies, toutes les
compromissions à odeur de soufre et goût de pourri, toutes les damnations d’âme,
de certitudes et de croyances pour pouvoir retrouver une petite place au soleil
médiatique de la grande arène politique…
Il aurait promis le
rétablissement de la peine de mort devant un parterre d’antiabolitionnistes, il
aurait assuré de la mise en kolkhoze de toutes les coopératives agricoles en
causant à un groupe de communistes, il aurait juré de flanquer tous les melons,
ratons et autres bougnoules dans un bateau à vapeur destination Sidi-Bel-Abbès en
discutant le bras levé avec un commando de fachos d’extrême-droite, il se
serait même juré d’essayer la double pénétration anale sans vaseline en prêchant
sa bonne parole devant un groupe de tarlouzes de concours…
Mon pauvre Nico, tu t’agites
si inutilement, si bruyamment, et de manière si peu naturelle que ton
inextinguible hargne se lit comme un pif au milieu de la trogne… Et ton retour prétendument
providentiel de nouveau sauveur messianique prend autant de plomb dans l’aile
qu’un pigeon d’argile au stand de tire de la Foire du Trône…
Bon, ne tirons pas trop sur
les ambulances, il faut dire que les éclopés de la politique et de l’actualité
se comptent par grosses pelletées, et toute une annexe de l’Hôtel-Dieu n’y
suffirait qu’à grand peine…
Eclopé, Bono, qui s’est
blessé après une chute… A première vue, ce ne doit pas être une chute de
cheveux, vu la tignasse assez négligée shampooinistiquement parlant de la rock
star…
Eclopée également, la
Duchesse d’Albe, 88 ans aux paëllas nouvelles, qui est hospitalisée pour une
pneumonie après une gastro-enteérite… Stéphane Bern est en prières devant son
crucifix en or massif gracieusement offert par France Dimanche, agenouillé dans
la position de l’olisbos invasif, entouré de dix-huit douzaines de cierges
pascaux dont la chaleur fait virer son maquillage et collapser son brushing
serré… La femme la plus titrée d’Espagne, véritable délice de la presse pipole
ibère, est souffrante… Si vous ne la connaissez pas, imaginez la coupe afro d’Angela
Davis passée au blanc d’Espagne, les lèvres d’Emmanuelle « Canard WC »
Béart, la voix de Jeanne Moreau, le pif de Liane Foly et la peau liftée à la
Sheila…
Ah oui, ça vous la coupe,
hein ! Ça vous la coupe quand même moins que les enturbanés fanatiques de
Daesh qui continuent leur barbares décapitations, avec un score de plus de
1.500 à ce jour… La nouveauté, c’est que parmi les illuminés qui manient le
sabre, se trouve un français, un normand de 22 ans parti faire le djihad… Des
petits connards comme ça, moi, je leur coupe la tête et les couilles…
Eclopés, les visiteurs du
weekend des Hospices de Beaune ? Certainement pas éclopés du portefeuille
quand on sait que la vente annuelle des grands crus classés (à ne pas confondre
avec Nabila, Zahia, et toutes les pétasses de la téléréalité qui elles, sont
des grands culs dé-crassés) a rapporté plus de huit millions d’euros… Après
avoir bu de telles bouteilles hors de prix, y a de quoi se retenir de pisser
pendant huit jours !
Si l’on doit se retenir de
faire son petit pipi pour ne pas gaspiller le précieux breuvage vigneron, nul
doute que certains artistes se chargent au contraire d’accélérer grandement
notre transit intestinal en nous proposant leur dernières productions dont on
se demande si le bruit d’une presse hydraulique en surrégime posée sur du
papier de verre ne serait pas plus mélodieux… Je passe rapidement sur les
vomissures auditives de la crasseuse qui assassine au micro les monuments
musicaux à la gloire de la capitale, pour vous indiquer que Monsieur « Ah-que »
vient de sortir son quarante-neuvième album, optimistiquement appelé « Rester
vivant »… Quand je voyais hier chez la crasseuse de la première chaîne sa
tête de decavé fraîchement rescapé d’un quadruple pontage coronarien sans
anesthésie, je me suis demandé si le titre de l’album n’était pas démesurément
optimiste…
Pour rester dans le domaine
musical, il convient de noter que le 17 novembre 1966, les Easybeats (ce qui ne
veut pas dite « bite facile » en fraçais) sortent leur « Friday
on my mind », tube qui sera adapté en français sous l’improbable titre « vendredi
m’obsède »…
Et le 17 novembre 1970, l’hebdo
Hara-Kiri, misant sur la provocation, se voit définitivement interdit par le
Ministre de l’Intérieur, Raymond Marcellin, après la une « Bal tragique à
Colombey : 1 mort » de la veille. Cette approche ironique de la mort
de De Gaulle et du traitement journalistique de la tragédie du dancing de
Saint-Laurent-du-Pont dépasse les bornes aux yeux de la censure… Eût-il enfilé
des habits d’Arlequin, le professeur Choron aurait-il évité cette interdiction ?
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