lundi 24 novembre 2014

Brèves du 24 novembre 2014

- Oh la la, ben dites donc, M’sieur le Groniqueur, vous en avez une tête que si elle était télévisée, vous iriez faire coucher les enfants de bonne heure… Vous savez que ça existe, des lits, et qu’il est recommandé par une frange importante de médecins d’y passer entre six et huit heures toutes les nuits…
- M’âme Jeanssen, si j’avais du temps devant moi, je crois bien que je partirais d’un grand rire à m’en humecter le slip… Ne croyez pas que c’est de gaieté de cœur que j’essaie de ressembler au Prince Rainier le lendemain d’un quadruple pontage coronarien… Vous savez que dans notre profession, les réformes qu’on tente par tous les moyens de nous imposer vont créer un bon nombre de confrères traumatisés…
- Allons bon ! C’est quoi donc encore que cette histoire de traumatisme ?
- Ah mais ce n’est pas récent le traumatisme… Figurez-vous que nous sommes une population de traumatisés… Il y a encore quarante ans, ça n’existait pas tout cela… Nos grands-parents se sont pris des tonnes de bombes sur la trombine pendant la dernière guerre, ils ont eu a subir les aléas de la vie, les coups durs et les grandes peines brutales sans se rendre compte qu’ils étaient traumatisés…
- La guerre, ça avait au moins le mérite de faire de la place pour se garer, parce que pardon, pour trouver un emplacement libre le samedi après-midi dans le centre-ville, c’est encore plus difficile que de déceler un neurone fonctionnel dans la boite crânienne des candidates de Miss France…
- Si vous voulez, mais le fait est que l’on se traumatise pour tout et n’importe quoi : on a le traumatisme du gamin qui s’est pris une paire de mandales, le père indigne qui a infligé cet aller-retour est traumatisé, le taureau mou des chambres de bonne est traumatisé parce qu’il n’arrive que rarement à faire coulisser sa limace tiède dans la frisée d’une connaissance de passage, et on est même allé jusqu’à parler du traumatisme de l’alcootest, où les contrevenants pleins comme des outres étaient traumatisés à l’idée de souffler dans le ballon du gendarme…
- C’est passionnant…
- Comme vous dites… Et j’ai même retrouvé dans un vieil exemplaire de France Soir, le journal de l’élite, qu’à Besse-en-Chandesse, dans l’auvergne profonde, une vache avait été traumatisée parce qu’on lui avait barboté sa clochette… Alors vous comprenez que les robes noires sont à classer incontinent dans la caste des traumatisés, vu les funestes visions d’avenir qu’on leur fait miroiter grâce à la réforme Macron…
- Dites donc, vous me donnez une idée… Des fois qu’on irait jusqu’à créer le traumatisme de la Rottweiler…
- Je conçois que se prendre une photo de Valoche de plein fouet dans le journal du matin, ce n’est guère agréable, mais tout de même…
- Chochotte que vous êtes ! Le traumatisme de la Rottweiler est une spécialité élyséenne… Pépère ne doit pas en mener large avec les interviews que donne la First Cocue Lady à la BBC… Ah ça, les anglais vont bien se payer notre tête…
- Oh, vous savez, la France en ce moment n’a guère la côte… Regardez les derniers résultats obtenus au Concours Eurovision et vous constaterez que nous ne sommes pas loin d’être la risée européenne…
- Sans parler du tennis…
- Au moins étions-nous prévenus de la prévisible branlée infligée par l’équipe suisse… Je ne sais plus quel joueur nous avait déjà préparé en indiquant que la victoire était à porté de mains avec l’envie… Ouais, en essayant de jouer convenablement, c’eut été encore plus facile…
- Ce qui ne va pas être facile, c’est de faire une reprise de volée suite à ce rapport franco-allemand prônant un gel des salaires et un assouplissement des 35 heures…
- Oh oui, M’âme Jeanssen, je me marre en imaginant les sueurs froides à l’Elysée et à Matignon en découvrant ces conclusions… Le Pétillant va bien trouver un air de pipeau à nous jouer pour faire passer la pilule… Et s’il ne trouve rien dans la boite à outils de Pépère, il enverra Macron au feu… Avec sa tête de premier de la classe qui se fait téter le spaghetti à yaourt dans des backrooms douteuses, il a le profil parfait pour nous l’enfiler sans qu’on ne sente rien…
- Un qui risque de sentir passer, et pas seulement le vent du boulet, c’est le Tout-Mou…
- Oh oui, dans un de ces gestes d’inconscience collective qu’il affectionne tout particulièrement, le trempeur de croissants retourne à Florange… Certes, l’assassin revient toujours sur les lieux de son crime, mais avec le doux souvenir qu’il a laissé là-bas, l’assassin risque de devenir l’assassiné…
- Remarquez, j’vous ferai dire qu’il n’y a pas qu’à gauche qu’on poignarde à tout-va avec la frénésie d’un serial-killer sous amphet’…
- Ah ça, le représentant en talonnettes a bien laissé huer Juppé en plein meeting… Il n’a pas bougé le moindre sourcil… Même pas un soulèvement compulsif d’épaule… A croire qu’il a fait venir les fauteurs de trouble tout exprès…
- Vous croyez qu’il en serait capable ?
- Mais il est capable de tout ! C’est d’ailleurs à cela qu’on le reconnait ! Une autre qu’on reconnait à la première parole qu’elle tweete, c’est notre poissonnière blonde de droite, Didine Morano, qui y est encore une fois allée de sa connerie vandammesque… Figurez-vous qu’elle estime que Flamby et la Rottweiler figurent le déshonneur de la France… Elle est trop modeste, Nadine, elle n’ose pas prendre la première place…
- Non mais dis donc ! Elle au moins quand c’est qu’elle cause, on comprend tous les mots qu’elle prononce dans sa bouche… c’est pas comme vos hippies crades de chanteurs qu’on sait même pas si c’est en français qu’ils parlent l’étranger, alors…
- Je vous rassure, Zaz et Julien Doré chantent en français… Certes, on ne comprend pas toujours très bien ce qu’ils beuglent, mais je vous assure que c’est bien de l’hexagonal…
- Mais c’est pas de ces crasseux-là que c’est que je vous cause ! C’est des Bé-atleux que je vous parle ! vous trouvez que c’est un titre sensé, ça « Hello Goodbye » ? Non mais franchement… « bonjour au-revoir »… ça fait limite éjaculateur précoce…
- Je vois que vous avez pratiqué l’encrémage de la frisée avant le ramonage du couloir à frissons… Toujours est-il que c’est le 24 novembre 1967 que parait cette chanson largement, il est vrai, psychédélique…
- Oué, en tout cas, c’est pas précisément psychédélique, ce qui s’est passé le 24 novembre 1963 à Dallas…
- Effectivement, coup de théâtre ou, plutôt, coup de feu dans l'affaire de l'assassinat du Président John Fitzgerald Kennedy. La scène s'est déroulé dans les locaux de la police de Dallas, lors d'un transfert de Lee Harvey Oswald, assassin présumé du Président : alors qu'il sortait d'un interrogatoire de plus de douze heures avec la police, Jack Ruby, un demi-sel guère fréquentable, a tiré sur Oswald, le blessant mortellement… La légende de l’assassinat de Kennedy se mettait en place… Et allait donner des insomnies à des générations entières… Avec au final, des têtes pires que la mienne au réveil, non mais ! 
 


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