vendredi 14 novembre 2014

Brèves du 14 novembre 2014



Comment faire, grands dieux, en gardant l’œil frais et le verbe ravi
Pour vous dire crûment que franchement aujourd’hui, j’ai pas envie
Sans que cette brutale annonce, qui n’est pas l’annonce faite à Marie
Vous plonge dans le marasme, la tristesse et vous laisse tout marris.

Comprenez mon émoi, pardonnez ma flemme, excusez mon désintérêt
Face à ces fausses nouvelles éculées dont on nous beurre la raie
Se trouver face à l’écran et chaque jour retrouver les mêmes âneries
Il est des plus difficile à la fin d’en faire quotidiennement l’allégorie.

Je vous prends à partie et à témoin, n’êtes-vous pas finalement éreintés
De sans cesse lire, relire et re-relire à l’infini toujours les mêmes insanités
De la mémé qu’on dépouille à l’artiste qu’on encense pour une bouse
En passant par ces petits écoliers à qui l’édile gentiment offre une blouse ?

La guéguerre politique est sans fin, sans issue et nettement sans saveur
On flatte les pauvres, on pompe les riches et on tape sur les beurs
Depuis notre père Adam, rien n’a vraiment radicalement changé
Et l’on serait surpris de voir les grands partis enfin se bouger.

Amidonnés dans leurs principes, statufiés dans leurs rances positions
Ils se montrent gauches à droite et tentent de rester droits à gauche
Ils enfument le monde, flattent l’électeur, vrais faux-culs par définition
Et ne pensent qu’à leur petit confort, et ça, c’est vraiment moche.

Du côté de nos pipoles, n’espérez rien, ce n’est guère plus brillant,
De la cagole se prenant pour Garbo dans un rôle des plus affligeants
A la connasse à nichons plastique qui passe son temps à poignarder
Ce ne sont, hélas, vraiment pas des programmes à regarder.

Et dire que ces piètres et lamentables exemples de la vacuité humaine
Qu’on nous vend à longueur d’émissions chaque jour de la semaine
Deviennent des icônes pour une large frange de la population
On se demande ce qu’on a fait pour mériter pareille punition.

Je ne résiste cependant pas au plaisir de vous indiquer brièvement
Que le Sinistre de l’Intérieur, dans un geste apparemment dément
Vient d’interdire définitivement l’usage des grenades défensives
Pauvres gendarmes, que d’un joujou bien amusant, on prive.

Et désormais, dans les manifestations, face à des casseurs armés
Avec la puissance de feu d’un croiseur et des flingues de concours
Les bleus n’auront pour riposter que quelques jarretelles de mémé
Deux pistolets à eau et une fronde à boules de gommes, ça fait court.

Que faire alors pour arriver à s’émerveiller ne serait-ce qu’un tantinet
Délaissant les fâcheux, les cuistres et les bécasses au cortex mort-né ?
Levons les yeux, scrutons l’horizon, les yeux dans l’infini qu’on se mette
Pour applaudir comme il se doit Philae qui enfin a marché sur la comète.

La conquête spatiale grâce à la sonde Rosetta fait un pas de géant
Progressant sans relâche depuis près de vingt ans dans le néant
Les jeunes s’en fichent, ça ne les passionne pas, la vérité est là
Ils ne rêvent en secret que de poser le pied sur la lune de Nabila.

Et dire qu’hier encore, on était espanté du premier pas sur la Lune,
Des découvertes médicales, des exploits sportifs et des succès littéraires
De nos jours, on est admiratifs devant des andouilles prompts à braire
Des théâtreux fats et pompeux, et des pipoles cons comme la lune…

Triste époque il est vrai qui n’a plus que faire de la fierté et du courage
Des valeurs morales qui bétonnaient la société, c’est d’un autre âge
On se complait désormais dans des océans sans fin de bêtise crasse
Des abîmes de vide sidéral, qu’importe puisque ça plait à la masse.

Et l’on est saisi d’effroi à penser que demain tout cela sera encore pire
Qu’un seul iota d’intelligence déclenchera de la populace la grande ire
Triomphe de la bêtise, victoire de la vacuité, apogée de la nullité
Je redoute dans vingt ans de devoir faire la revue de détail de l’actualité.

Contre cet abêtissement général, unissons-nous et levons fièrement
Nos stylos lettrés et nos claviers cultivés contre ce nouvel ordre dément
Qui tire insensiblement l’homme vers le bas, l’idiotie des plus tapageuses
Tout comme l’apnéiste chevronné entraîné vers le fond par sa gueuse.

Cultivons-nous comme des bêtes curieuses, lisons, écoutons les érudits
Qui dans leurs discours offrent leur savoir comme les rupins, des rubis
Refusons les babillages insipides de nos connasses en short moulant
Offrons-nous d’intenses shoots d’intelligence plusieurs fois par an !

Ne négligeons pas de nous aérer l’esprit par tout cela échauffé
En se souvenant que le 14 novembre 1991 était commercialisé
« Black or white » de Michael Jackson, chanson autobiographique
« Noir ou blanc », pour Bambi, la question reste historique.

Et le 14 novembre 1984, « L’événement du jeudi », pour la première fois publié
Crée par Jean-François Khan, qui aux lobbies de presse espère résister
En défendant inlassablement l’indispensable liberté de la presse
Qui bien souvent hélas se complait à publier des histoires de fesse.

Comme le chantait naguère Thierry Le Luron parodiant Guy Béart :
« La presse fait dans le spectacle
« Pour ça, y a pas de miracle
« Les viols ou bien les meurtres et les enterrements
« Sortis des oubliettes,
« Ça vous fait des manchettes
« Que le regard accrochera
« Grâce aux caractères gras »… 


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