mercredi 19 novembre 2014

Brèves du 19 novembre 2014


A chaque jour suffit sa peine… Alors que la semaine se trouve rendue à sa parfaite moitié et où l’on se sent délicieusement basculer vers la fin de semaine et le repos biquotidien qui la couronne, je n’ai point l’outrecuidance de vouloir vous abreuver de citations, maximes et autres locutions proverbiales qui font tout le sel des pages roses du Larousse…

Mais tout de même, avouez qu’il est parfois rude de prendre de plein fouet, tel le rude mistral glacé de décembre qui vous transforme les joues en chambre froide, les futilité d’une actualité qui n’a rien de primesautière ces temps-ci…

On en a connu, supporté, encaissé des nouvelles à la mords-moi-le-trognon, des fadaises balivernesques qui n’auraient pas mérité le quart d’un entrefilet dans une feuille locale, des billevesées journalistiques montées en épingle comme la somptueuse mayonnaise aux quatre épices que vous mettez un point d’honneur à réaliser au péril de votre mortier et de votre poignet pour accompagner votre inratable choucroute aux fraises et aux maquereaux…

Mais là, je vous confesse, comme si j’étais pieusement recueilli à genoux dans un confessionnal de province qui sent le renfermé, le cierge consumé et la culotte ecclésiastique douteuse, la nouvelle m’a laissé sans voix, sans bras tel une Vénus de Milo de bazar algérien made in Taïwan, et quasiment pantelant devant tant de connerie humaine…

Certes, il n’est pas gentil de se marrer de l’handicap patronymique ; mon prénom composé m’a déjà donné suffisamment de fil à retordre avec les créations parfois abracadabrantesques de mes interlocuteurs qui n’ont rien trouvé de mieux que de me prénommer, parmi les plus exotiques Lucien-Pierre, ou Pierre-Guillaume… Mais là, désolé, on ne peut pas faire autrement…

Vous ne le savez peut-être pas, mais dans un peu plus d’un an aura lieu l’Euro de football, une occasion de plus de voir vingt-deux connasses en short courir comme des pucelles en chaleur à l’ouverture des soldes chez Tati après un ballon. Et à chaque fois, l’équipe de France, en plus de se prendre une branlée et sur la pelouse et dans les vestiaires, hérite d’une mascotte… C’est généralement un truc horrible, informe, du genre à faire hurler de trouille les bambins en les faisant se vidanger d’effroi.

Cette fois-ci, la mascotte est presque regardable : c’est un gamin souriant (sourire benêt du mononeuronal qui figure si bien le footballeur), en tenue de foot blanche et bleue et revêtu d’une cape rouge… Jusque là, rien de bien grave, mais c’est le nom prévu qui fait dresser jusqu’au dernier cheveu des chauves : Driblou…

Je me demande combien les créatifs ont palpé pour accoucher d’une débilité pareille… Après Footix en 1998 et Jules quelques années plus tard, voici venir Driblou… On croirait le nom d’un personnage d’une série animée de l’ORTF… Dans le genre mou du genou, on ne pouvait pas mieux tomber…

Tomber, chuter, c’est tout l’art de Jéjé Cahuzac en ce moment… Après le Cas Huzac qui fit grand bruit dans le Landerneau politique voici un an, on vient de lever un nouveau lièvre sous la forme d’un compte bancaire sur l’île de Man, paradis fiscal bien connu. Ouvert en 1997, il serait crédité de 2,5 millions d’euros… Les yeux dans les yeux, je ne sais pas si les magouilles de Jéjé gagnent à être connues mais visiblement, on pouvait beaucoup gagner en le connaissant…

Sans doute Jéjé s’est-il imaginé soudain translaté en Hongrie… Là-bas, ils ne rigolent pas avec les impôts indirects, puisque le parlement local en a adopté hier toute une nouvelle ribambelle. Une nouvelle "taxe sur le savon" et une extension de la "taxe sur les chips" ont notamment été votées, tandis que la "super-taxe" sur les revenus publicitaires des médias, perçue comme une attaque contre la chaîne privée RTL Klub, a vu son taux marginal passer de 40 à 50%… Qui osera parler de pression fiscale en France après un tel matraquage ?

La France est décidément un pays de dialogue social… Après la vague de mécontentement qui touche les avocats, et dont je vous toucherai un mot juste après, voici revenir sur le tapis le projet de loi sur la santé. Sentant bien que le tombereau de mesures provoque la fronde syndicale, le lapinou éberlué annonce d’ici à la mi-décembre la reprise des discussions, tout en refusant de revenir sur la généralisation du tiers-payant. Traduisez : on va palabrer jusqu’à plus soif, on s’engueulera comme des poissonnières sur le Vieux Port mais on restera fermement sur nos positions…

Je vous le disais, les avocats sont également vent debout contre la réforme des professions réglementées que notre charmante Garde d’Esso veut imposer… Grève des audiences, manifestations en tous genres, sit-in avec immolation de codes, la profession veut frapper fort pour mobiliser l’opinion… Mais la partie est loin d’être gagnée, les justiciables sont trop habitués à bénéficier d’une justice gratuite, et s’étonnent que les avocats, forcément bourrés d’oseille, osent grogner…

Cependant, faut comprendre… Le Pétillant vient d’annoncer, outre la suppression de la prime pour l’emploi et du RSA activité, la création dès 2016 d’un crédit d'impôt pour les salariés aux faibles revenus…Le tout sans rallonge budgétaire… Traduisez : on va vous pomper encore un peu plus pour redistribuer aux glandeurs professionnels dopés aux aides étatiques… Mais non ma bonne M’âme Jeanssen, tout va très bien Madame la Marquise !

Restons dans la musique avec l’anniversaire musical de ce 19 novembre puisqu’en 1966, le titre « You keep me hangin’ on » des Supremes se classe numéro 1 au Billboard américain, une chanson bien balancée qui sera reprise par de nombreux artistes, dont Kim Wilde qui en fera à nouveau un numéro un en 1987.

Et le 19 novembre 1964, Jean Daniel lance la nouvelle formule de France Observateur, simplement appelée Le Nouvel Observateur, se réclamant du soutien de Jean-Paul Sartre et de Pierre Mendès-France dans le premier éditorial où il annonce son intention de relever cette gageure qu'est unir différentes gauches autour d'une base résolument commune, la gauche étant "un état d'esprit et une conception irréductible... une patrie". C’est beau comme une promesse électorale…


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