« Mais demain je
recommence
« Mais demain
« Je vais
retrouver ma chance
« C'est certain
« J'ai gardé
comme une flamme
« Qui éclaire un
peu mon âme
« J'ai craqué
une allumette
« Dans ma tête »
La guitare chevillée au corps, la main droite agitée d’un
irrépressible mouvement de balancier comme s’il souhaitait préparer le fromage
râpé pour toute une colonie, vissé devant son micro avec la ferme intention de
n’en bouger qu’avec l’aide d’un tremblement de terre tendance dévastateur, il
entonne mélodie sur mélodie jusqu’à ce que mort s’ensuive… Guy Béart,
infatigable ménestrel des temps modernes pourtant nettement fatiguant,
reprenait invariablement ces couplets dans ses émissions télévisées qui nous
semblaient durer des heures et qui, en réalité, duraient des heures…
Alors que nous ne rêvions que du moment béni où sur
l’écran cathodique tremblotant en 819 lignes noir et blanc allaient apparaître
les naïades très sommairement vêtues déboulant du Lido, du Moulin Rouge ou du
Crazy Horse pour saupoudrer d’un zeste de licence les ronronnantes émissions de
fin d’année, il fallait se tartiner en long, en large et en travers les
interminables roucoulades de Guy Béart, qui apparemment ne coûtait pas très
cher à la première chaîne…
Guy Béart est un touche-à-tout de la chanson française,
hélas… Non content de nous bassiner de ses propres créations qui, il faut bien
le reconnaître, recouvraient une certaine tenue interprétées par Juliette Greco
ou Patachou (dont l’hygiène intime laissait à désirer puisqu’en contrepétant elle
devenait Chatte à poux), le père d’Emmanuelle Béart, porte-parole officielle de
la marque Canard WC avec ses lèvres surgonflées qui lui confèrent une véritable
bouche à pipes, a cru malin de remettre au goût du jour les très vieilles
chansons de France sur de très nombreux albums qui ont permis aux lanceurs du
disque français de battre tous les records de longueur…
Il a aussi tâté de l’Eurovision en revisitant sur un mode
disco assez minable les péripéties de Frère Jacques et offrant au Grand Duché
de Luxembourg un classement franchement médiocre en 1977… Mais, comme il
l’avoue, « demain, il recommence »…
Interminable recommencement des jours, des semaines et des
mois… Renouvellement à l’infini des situations quotidiennes avec ce sentiment
de nausée décourageante qui pointe… Bégaiement du fil des jours où la
réitération quasi-mécanique des gros titres de l’actualité pousserait presque à
croire que nous sommes au beau milieu du film « Un jour sans fin »…
Nul besoin d’être devin, petit-fils de Nostradamus ou
trisaïeule adultérine (du chef) de Madame Soleil pour constater que sous des
dehors de nouveauté, l’actualité charrie tel le Gange des marronniers éternels
et des caracasses de futilités dont on a à plusieurs reprises rabâché la
fraîcheur toute relative.
Rien de bien nouveau avec cette énième alerte orange aux
orages dans la moitié sud du pays, qui commence à en avoir juste ras-le-bol de
se faire tremper à intervalles de plus en plus réguliers… Si, au surplus, les
bécasses de la météo nous annoncent dans deux mois sur le ton catastrophé de
circonstance que nous risquons la pénurie d’eau à cause des nappes phréatiques
basses, j’en connais qui piqueront une colère saine que ne renierait pas la
Dingo du Poitou…
Nulle innovation à la SNCM où la direction annonce une
nouvelle fois qu’elle va déposer le bilan dans les jours qui viennent, suite à
l’échec des sempiternelles négociations avec les syndicats qui auront pesé de
tout leur poids pour faire couler la compagnie de transports maritimes… Ah oui,
vraiment, encore une fois, CGT l’argent par les écoutilles…
Du réchauffé écœurant version coquillettes-beurre de la
semaine dernière dans les sondages français qui révèlent façon exploit éventé
qu’à mi-mandat, 97% des français estiment que Pépère à plutôt échoué sur le
plan de l’emploi… L’étonnant, c’est de trouver encore 3% qui trouvent que le
Tout Mou a parfaitement rempli sa mission…
Pas de révolution en apprenant que trois projets
d’attentats auraient été déjoués récemment en France, notamment au Carnaval de
Nice en février dernier… Maé commet des attentats auditifs quasi-journaliers en
chantant à la radio, et ça, on ne l’évoque jamais dans les gazettes…
Rien de neuf quand on nous informe que l’inégalité
homme-femme se rencontre aussi sur les prix que ces dames doivent acquitter
pour des services identiques à ces messieurs… Quand on leur dit, que les bonnes
femmes sont dépensières… C’est donc scientifiquement prouvé (mode « gros
beauf » on…)
Ressassage cinématographique avec la prochaine sortie du
dernier Ozon « Une nouvelle amie » avec un Romain Duris toujours
aussi tête à claques qui nous la joue Conchita Wurst de la pellicule en
s’épilant sous les bras et en comprimant son paquet dans de la dentelle du Puy…
Tony Curtis et Jack Lemmon dans « Certains l’aiment chaud », Dustin
Hoffmann dans « Tootsie », Robin Williams dans « Madame
Doubtfire » l’ont déjà fait, avec quand même plus de talent…
Un poil de nouveauté, et encore, un poil bien tenu, avec
la découverte en Seine et Marne du cadavre d’un cycliste en partie carbonisé
avec une plaie sanglante à la tête… La Police privilégie la piste criminelle,
sans toutefois fermer la porte aux autres hypothèses… Ben voyons, on se suicide
toujours en se cramant la combinaison de cycliste et en se flanquant un grand
coup de pompe à vélo dans la tempe, c’est connu !
Rien de bien récent avec l’échange doux amer entre
Polanreff et Obispo… Le plus célèbre crâne en peau de fesses de la chanson
française pensait s’attirer les bons auspices du blondinet à lunettes en lui
proposant, noyé sous des tonnes de cirage triple épaisseur, de travailler
ensemble à de nouvelles chansons. Réponse vacharde sur Twitter à cette
proposition « qui équivaut à ma proposition d’aider Einstein à terminer
l’énoncé de sa théorie sur la relativité »… Polna ne lui a pas précisément
dit « love me, please love me »…
Toujours dans le domaine des divagations musicales, Lady
Gaga affirme vouloir faire un duo avec Mireille Mathieu… Entre les tenues
improbables de la givrée américaine et la perruque invraisemblables de la
gueularde d’Avignon, on s’aperçoit qu’il est possible de reculer encore de
quelques crans les marqueurs de l’inécoutable…
Inécoutable aussi ces plaisanteries plus que douteuses que
Laurent Ruquier a proféré l’autre samedi à propos de Soizic Corne, l’éternelle
animatrice des Visiteurs du Mercredi, qu’il a fait allègrement, et avec toute
sa finesse légendaire de trente-huit tonnes en perdition sur les pavés du Nord
un jour de fort verglas, passer de vie à trépas… Des calembredaines d’autant plus
aigres que l’animatrice de 68 ans serait effectivement très malade… Quand on
veut plaisanter, on se renseigne avant, c’est un minimum…
Le 4 novembre 1963, les Beatles participent au « Royal
Command Performance », le gala annuel à l’initiative de la famille royale, et
réunissant une sélection des meilleurs artistes britanniques en présence de la
Reine Mère et de la Princesse Margaret.
Et le 4 novembre 1965, Le président de Gaulle s'adresse à
une France de 6 385 000 récepteurs de télévision pour annoncer sa candidature à
sa propre succession aux élections présidentielles du 5 décembre 1965, les
premières qui se feront au suffrage universel direct instauré après le
référendum de 1962. Plus qu’en candidat, c’est en vainqueur que le Général se
présente, ignorant encore pour l’instant qu’il sera mis en ballottage par
Tonton… Et demain, il recommence…
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