Franchement, je ne pensais pas pouvoir vous gâter à ce
point au moment de prendre congé pour des vacances de fin d’année qui allaient
être aussi méritées que nécessaires, et j’imaginais me contenter de ressasser
les sempiternelles banalités éculées qu’il est de bon ton d’échanger en
pareilles circonstances, plus propices à la composition du menu du réveillon
qu’à la décomposition du Gouvernement…
Je
n’envisageais pas d’un œil particulièrement pétillant de vous laisser jusqu’à
l’année nouvelle sur l’égrenage aussi pénible que répétitif des calembredaines
habituelles à base de dinde fourrée (je pensais éviter toute référence aux Miss
France) ; de chocolats qu’on déguste avidement jusqu’à l’indigestion ;
de guirlandes et de boules sur le sapin, qui comme chez les curés ne servent à
rien ; de victuailles de fête qui vous feront hurler une fois le pied posé
sur le pèse-personne (mais qui sont tout de même un velours pour le palais
lorsque vous les dégustez en bonne compagnie) ; de cadeaux déballés le
sourire aux lèvres mais en se demandant bien l’utilité qu’on pourra trouver au
chandail à cagoule intégrée en bayadère orange tricoté main par les aiguilles
en folie de Tante Marthe…
Il
me fallait trouver un fait marquant, un événement dont la futilité n’échappait
à personne… L’année dernière, nous avions la fin du monde qui se profilait à
l’horizon et qui permettait aux gazettes et autres torche-culs du lundi de
tirer à plein régime (un peu comme les aoûtiens en vacances au Cap d’Agde)…
Mais cette année… Cette année, à moins de racler les fonds de tiroirs à en
faire des copeaux de nos ongles manucurées de frais…
Difficile
de remettre le couvert sur les couacs gouvernementaux à répétition, on en a
tellement ingurgité pendant toute l’année que ce serait de la gourmandise de
s’en refaire une petite giclée au seuil du réveillon… Pas évident de reprendre
sous une nouvelle couture du moulebite le coming-out du plongeur anglais Tom
Daley dont la révélation de l’appétence pour les anguilles de caleçon a plongé
au moins aussi profond que les sondages de popularité de Pépère et Morgan
Bourc’his avec son bonnet rouge… Inutile de vous seriner encore une fois les
prochaines échéances électorales municipales, tout le monde s’attend à ce que
la gauche se ramasse un peu partout une gamelle rose qui fera la joie du rayon
Arts Ménagers du BHV…
Et
là, tel le dénouement inattendu que vous attendez depuis deux cent pages dans
un roman d’Agatha Christie, la révélation de l’assassin dans un bon vieil
épisode des Cinq Dernières Minutes, ou la douloureuse surprise lorsque vous
avez reçu votre dernier avis d’imposition qui s’apparentait presque à un
hold-up ou à une sodomie au ballast, le destin fripon m’est venu en aide durant
ce week-end…
D’abord,
on apprenait que le 21 décembre était la journée mondiale de l’orgasme… On en a
connu, des journées mondiales à la mord-moi-le-nœud, entre la journée mondiale
pour les hémorroïdes purulentes extérieures, contre les candidates de
téléréalité qui s’habillent comme des putes et s’expriment comme des bulots
morts, pour le rapprochement entre les peuples (invitation à la partouze
sponsorisée par Durex), ou contre les tartines de maroilles trempées dans le
café au lait à six heures trente du matin… Mais en arriver à bombarder une
journée « journée mondiale de l’orgasme »… Certainement l’œuvre de
mal-baisés…
On
a également eu ce week-end droit à une pièce de choix dans le panthéon de la
politique, avec l’interview irréaliste de Jean-Vincent Placé, le bridé des
verts qui rit jaune…Interrogé sur le financement illégal par le CEDIS
(l’organisme de formation des élus EELV) dans l’achat du siège parisien de la
dite formation politique, Placé a subitement souffert d’un providentiel trou de
mémoire… A la journaliste qui lui rétorquait que 75.000 € n’était pas une somme
qui s’oubliait aussi facilement, la face de citron a eu le culot de répondre
que « 75.000 €, c’était peut-être une somme importante pour vous »…
Tous pourris ? Nooooooooooon…
Dans
le domaine des nouvelles fraîches, on pourra se délecter de cette trouvaille
faite dans les archives départementales aveyronnaises. En effet, le Titanic
(vous savez, ce gros bateau insubmersible qui a coulé à cause de la chanson que
lui a consacré Céline Dion) transportait lors de son voyage inaugural vers les
profondeurs pas moins de 50.000 kilos de roquefort… Vous pouvez vous en
tamponner le coquillard avec une patte de cloporte enfarinée, mais je trouve
que c’est déjà une preuve du racisme anti-français des britanniques qui n’ont
rien trouvé de mieux pour faire disparaître notre fromage qui pue…
Restons
bien français avec cette énième bourde de Pépère, à propos du voyage de Manuel
Valls en Algérie… Notre Tout-Mou national n’a rien trouvé de mieux que de
glisser que le Sinistre de l’Intérieur (et à l’extérieur aussi) était rentré
d’Alger « sain et sauf », et « c’est déjà beaucoup »… Quand
on sait les douloureuses cicatrices laissées par la France en Algérie, on se
doute que cette ânerie a été accueillie avec enthousiasme par les
couscoussières du régime algérien…
On
a également appris ce week-end le suicide du curé de Sainte-Mère-L’Eglise, à
l’âge de 50 ans, un fait « rarissime » selon l’épiscopat français,
franchement gêné aux entournures de la mitre… Peut-être que le curé voulait
vivre le cantique « Plus près de toi mon Dieu »…
On
ne pourrait bien entendu pas passer un week-end sans l’indispensable nouvelle
people croustillante, celle qui va déchaîner le Landerneau des passions
superficielles, et dont vous n’auriez vraisemblablement pas pu vous passer plus
longtemps. Marc-Olivier Fogiel s’est marié voici quinze jours… Pas avec une
chienne de garde ou une hyène, vu les surnoms dont le pitbull rase-mottes à la
tête pleine d’implants de la télévision a hérité au cours de sa carrière, mais
avec son compagnon François Roelands. Pour quelqu’un qui a toujours caché ses
penchants affectifs, ça la fout un peu mal de se retrouver en une de Voici en
train de galocher sauvagement sa moitié… Les familles des jeunes mariés
n’étaient pas présentes, mis à part quelques tantes…
On
ne pourra refermer l’album de ces chroniques 2013 qui, j’ose l’espérer, vous
auront détendu, amusé et même fait sourire sans une petite revue de détail des
anniversaires de ce 23 décembre ; puisqu’en 1588, le Duc de Guise est
assassiné (ce qui ne fut pas à sa guise, paraît-il) ; en 1947, le
transistor est inventé par un trio d’ingénieurs américains; en 1973, le
prix du pétrole augmente une seconde fois, et créant ainsi le premier choc
pétrolier qui nous vaudra l’irremplaçable slogan « En France, on n’a pas
de pétrole, mais on a des idées » ; en 1975, « Michel
Strogoff », feuilleton en coproduction arrive sur les écrans de TF1 ;
en 1983, le scandale des avions renifleurs fait du bruit ; et en 1987,
Dirty Dancing sort en France, et va provoquer des cargaisons de culottes
mouillées chez les spectatrices en admiration devant la plastique de Patrick
Swayze…
Pas
de chroniques durant les fêtes, que je vous souhaite bonnes et remplies de
moments inoubliables… Et, à la manière de l’ORTF, c’est ainsi que s’achèvent
les revues de presque de l’année 2013, merci de les avoir suivies, et la suite,
au prochain numéro…
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