Une chose est certaine : on va frôler l’orgasme
journalistique dans les salles de rédaction ce week-end. On entend déjà sauter
les boutons de braguettes des journalistes qui se chopent les uns après les
autres des érections mémorables d’une dureté à fendre l’émail de la cuvette des
waters, on passe la serpillière pour écluser les flaques de bonheurs des
présentatrices des chaînes d’info continue et l’on risque de manquer de sopalin
à Europe 1 tant les lâchers de purée réflexes se multiplient depuis la confirmation
de la nouvelle qui est en passe d’éclipser dans les méandres des futilités de
l’actualité les problèmes prostatiques de Flamby…
Claire
Chazal va présenter les journaux du week-end assise sur une cuvette version
bain de siège à la Rika Zaraï, le Playmobil de la Deux s’est recoiffé la
moumoutte en crin véritable façon « Mary à tout prix » et a demandé à
être cadré en gros plan de peur que la bosse de son pantalon ajusté ne soit
trop visible à l’écran, et Patrick Cohen d’Inter risque de fellationner son
micro tant il est excité comme un Roumain au Salon International de la
Caravane…
Les
micro-ondes tournent à plein régime pour décongeler les nécros patiemment
élaborées qu’on avait à regret rangées au congélo comme les rejetons de Madame
Courjault voici quelques mois, et les pisseurs de copie se taillent la plume
comme une vulgaire brésilienne du Bois de Boulogne…
Nelson
Mandela est passé de vie à trépas… Alors que les nouvelles sur son état de
santé étaient aussi audibles que les chansons du dernier album de Carla Bruni,
alors que ses proches étaient aussi cois qu’une Nadine Morano privée de
téléphone mobile pour vomir ses tweets aussi nauséabonds que déplacés, on nous
annonce froidement que l’artisan de la mise à mort de l’apartheid est parti
vers des cieux meilleurs à l’âge de 95 ans…
Madiba est enfin libre…
Et
nos politiques se gargarisent déjà en répétant les formules pondues par leurs
staffs sur la grandeur de l’homme qui vient de nous quitter, tout en espérant
avoir droit à un direct sur BMF TV lorsqu’ils prononceront l’œil humide et la
narine pincée (tout cela à cause du poil de cul qu’ils se seront arraché avant
leur intervention devant les caméras) le panégyrique sonnant aussi faux qu’un
candidat moldave à l’Euroviison sur le noir qui sut tenir tête aux blancs.
C’est
curieux tout de même comme les hommages pleuvent comme vache qui pisse et
tombent sur les téléscripteurs comme à Gravelotte, alors que les marques de
deuil furent beaucoup plus mesurées lors du décès de Paul Walker, le bellâtre à
l’œil bleu dont le titre de gloire fut de montrer ses abdos en apnée dans un
nanar de série Z et de se faire introduire dans le milieu des courses
automobiles qui laissent des traces de pneus… Ben quoi ? Paul Walker aussi
était bien noir à la fin de sa vie…
Les
vieux lions meurent discrètement, dans la touffeur de la savane africaine, à
l’abri des regards, dignes et fiers… Pour la mémoire du Vieux Lion qu’il n’a
cessé d’être alors que d’autres auraient été irrémédiablement brisés par les
années de captivité, soyons dignes, discrets et inspirons nous de son
enseignement en ne cessant de rugir contre les injustices, en continuant sur la
voie qu’il nous a montré… Free, at last…
Autant
vous dire qu’en ce vendredi, il sera difficile de trouver une actualité qui se
démarque du concert orchestré des pleureuses internationales… Balayé dans les
recoins l’action de Pépère en Centrafrique… Alors que notre Tout-Mou Normal
n’en branle strictement pas une au plan intérieur, il s’ingénie à agir tel un
éjaculateur précoce qui balance la sauce blanche avant même de mignarder la
frisée de sa chère et tendre et faire mumuse avec nos soldats à des milliers de
kilomètres…
Je
ne dis pas qu’il est normal de laisser des populations s’entretuer, mais
franchement la situation française réclamerait un peu plus de poigne de la part
de Pépère… Quitte à s’agiter, autant le faire loin de chez nous… Peut-être que
notre Président Normal souhaite se faire sacrer nouvel empereur de
Centrafrique… Qu’il se souvienne de Giscard, qui s’est fait laminer à la
Présidentielle de 1981 pour avoir ramené des pierres de là-bas, et organisé des
safaris… Certes, c’était pour chasser ses idées noires mais tout de même…
Il
paraît même qu’en signe de reconnaissance et par mimétisme, tous les villages
centrafricains détruiront une maison… Comme le Président et nos ministres, ils
auront eux aussi une case en moins…
Soyons
bons princes, rajoutons donc une case, mais aux étagères de notre mémoire qui
en ce 6 décembre nous montreront qu’en 1921, l’Etat Libre d’Irlande est
proclamé ; en 1946, Marcel Cerdan remporte son premier match aux
Etats-Unis ; en 1972, sort sur les écrans « Le Grand Blond avec une
chaussure noire » ; et en 1982, Alain Savary présente son projet de
réforme de l’éducation nationale.
Et
le 6 décembre 1954, le Prix Goncourt est attribué au roman fortement
autobiographique de Simone de Beauvoir, « Les mandarins », où l’on
suit les relations et les hésitations idéologiques (dans un monde meurtri par
la guerre où il faut choisir entre capitalisme échevelé et un idéal communiste
entaché par Staline) d'un couple d'intellectuels de gauche parisien.
Heureusement que Momone, la poulette à Sartre, ne se piquait pas de féminisme
et n’a pas féminisé son titre de roman…Devenu « Les mandarines », on
aurait vendu le bouquin en prime avec le 78-tours de Lyne Clevers « Prenez
mes mandarines »… A quoi ça tient le sérieux, parfois…
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