Le temps qui passe peut être parfois bien cruel avec nous,
parfois… Alors que vous vous levez, l’œil frais et à peu près aussi pétillant
qu’une dorade qui languit depuis huit jours sur l’étal d’un poissonnier en
plein mois d’août, l’esprit revanchard et au moins aussi bandé que votre manche
à plaisir lors de sa dernière érection nocturne (ce qui vous a valu une visite
à la laverie du quartier pour faire prestement disparaître les cartes de France
qui se dessinaient artistiquement sur votre couette Casimir), un rapide coup
d’œil dans le miroir de la salle de bain vous ramène cruellement à des réalités
tellement terre-à-terre que vous sentez comme un goût d’humus dans la
gorge : vous jouez les représentants Vuitton tant les poches sous vos yeux
ressemblent à des malles de voyage, vous auriez toutes les facilités à tourner
le remake des Tribulations d’un Chinois en Chine tant votre teint se rapproche
du jaune poussin, et vous constatez les effets du réchauffement climatique sur
vos tablettes de chocolat transformées depuis belle lurette en Nutella bien
liquide…
Sans
de là ressembler à une doublure lumière mal éclairée de Brigitte Bardot, vous
sentez que le poids des ans a été jeté dans la balance avec autant de
ménagement que l’on jette les stagiaires si elles n’ont pas l’aptitude à se
faufiler à genoux sous le bureau présidentiel…
Pensez-vous
alors que la solution ne peut consister qu’en un replâtrage façon Ripolin
opérations spéciales dont Catherine Deneuve est une fervente admiratrice ?
Avant que de vous abandonner aux bistouris, seringues et autres fils de couture
des chirurgiens plastiques, compulsez les moteurs de recherche Internet qui
vous offriront pour pas un kopeck les dernières photos de Sheila, dont le
profil Cap’tain Iglo est de plus en plus marqué, d’Emmanuelle Béart dont les
lèvres en Canard WC pourraient servir de flotteurs dignes de renflouer le
Titanic, ou de Régine, l’ex-Choukroun garnie qui désormais entame une carrière
de poisson-lune…
Cela
devrait vous donner suffisamment de force (outre d’abominables cauchemars) pour
assumer vos ridules qui ne sont que l’affirmation de votre expérience…
Le
temps qui passe peut être cruel également en ce qu’il nous ravit certains
jalons de notre jeunesse, et c’est d’autant plus cruel lorsque le rapt se transforme
en rafle… Triste période en effet pour les cinéphiles (mais bonne passe pour
Roblot et consorts…), puisqu’on assiste à la quinzaine des réalisateurs,
version Père Lachaise.
Après
Georges Lautner, c’est au tour d’Edouard Molinaro de donner son dernier tour de
manivelle… Réalisateur à succès tant au cinéma qu’à la télévision dans les
années 70 et 80, il aura connu ses premiers succès à la fin des années 60 grâce
à De Funès, qu’il dirigera dans « Oscar » et
« Hibernatus ». Il fera tourner Jacques Brel dans « Mon oncle
Benjamin » mais aussi Annie Girardot dans deux de ses films majeurs,
« La mandarine » et « Cause toujours, tu m’intéresses ».
Ses
opus qui pourtant récolteront le plus de suffrages sont les deux volets de la
trilogie de la « Cage aux folles » où Michel Serrault reprend avec
toute la follitude qui le caractérisait le rôle de Zaza Napoli crée au théâtre…
Edouard Molinaro a définitivement cassé sa biscotte…
Madiba,
Lautner, Molinaro sont morts… Et pendant ce temps, Jean-Marie Le Pen, Nadine
Morano et Christine Boutin pètent la santé… Décidément, y a de quoi
s’interroger sur l’existence de Dieu…
Je
ne sais pas pourquoi, mais je sens que vous me tiendriez rigueur si je ne me
fendais pas d’une petite remarque sur la mort de Mandela, qui a occupé les
journaux télévisés, les manchettes des journaux et les réseaux sociaux ce
weekend… c’est vrai quoi, on n’a apparemment pas assez encensé l’homme qui a
transformé son pays…
Et
les funérailles nationales qui s’annoncent risquent fort d’être un raout fort
peu impromptu où vont se côtoyer toutes les puissances mondiales soucieux de se
faire voir lors des cérémonies… Et l’on nous serine désormais sur la question
cruciale : l’Ex et Pépère vont-ils partager le même avion pour se rendre
aux obsèques ? Effectivement, il est des questions existentielles dont on
a parfaitement raison de nous repaître jusqu’à plus soif…
Laissons
là ces considérations futiles sur deux mecs qui hésitent à s’envoyer en l’air
ensemble, et consacrons-nous à des choses bien plus capitales : l’élection
de Miss France 2014…
Ah
oui, je vous entends déjà déplorer l’absence d’Alain Delon, la présence de
Jean-Pierre Foucault et de son ventilo poussé à plein volume, la délocalisation
à Dijon, capitale de la moutarde, pour élire des dindes particulièrement fades…
Le seul intérêt de cette émission, outre le fait de pouvoir téléphoner vers des
numéros surtaxés qui feront exploser votre facture le mois prochain, est de
voir habillées toutes celles qui poseront dans cinq ans nues dans Entrevue…
Bon,
l’émission, quelque peu dépoussiérée cette année avec l’intervention d’extraits
de chansons des années 80 et de films des années 60 (c’est vous dire si on a
baigné dans la modernité…), a aussi le mérite de vous rappeler qu’il est temps
de commander la dinde pour Noël… Tout en sachant pertinemment que c’est
fatalement Miss Canelonni qui se fera farcir à la sortie…
Je
ne parlerai même pas du Téléthon (dont on pourrait au nom penser qu’il s’agit
d’un équivalent maritime de l’élection de Miss France), un marathon télévisé
qui ne tient plus debout, à l’instar de ses invités et qui ne tardera pas à
toucher le fond, à l’instar de notre amateur de sondages élyséens, Morgan
Bourc’his que je tiens à remercier pour avoir tenu sa promesse et réalisé une
photo subaquatique avec le bonnet rouge des bretons… Vu que ce n’était pas une
promesse électorale, il ne pouvait que la tenir… Il est équipé pour le prochain
sondage d’opinion sur Pépère !
Avec
ou sans masque, avec combi ou en moulebite, plongeons-nous avec délices dans la
mémoire du 9 décembre, puisqu’en 1905, on sépare l’Eglise de l’Etat ; en
1955 est adopté le drapeau européen ; en 1977 est inauguré le premier
tronçon du Réseau Express Régional, connu sous le diminutif de RER ; et en
1978, Dalida obtient un disque d’or pour son medley disco « Génération
78 ».
Et
le 9 décembre 1968, Douglas Engelbart, chercheur au Stanford Research
Institute, présente officiellement devant mille professionnels de
l'informatique l'"indicateur de position X-Y pour système d’affichage"
(on l'appellera plus tard souris), en même temps qu'il dévoile la forme de
l'ordinateur de demain. Le dispositif consiste en un mécanisme placé dans une
enveloppe en bois qui se déplace par un système de courroies. Le temps qui
passe a heureusement modernisé le fameux mulot…
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