mardi 10 décembre 2013

Brèves du 10 décembre 2013



Fins, pertinents et à la pointe de l’actualité comme vous l’êtes, il ne vous aura sans nul doute échappé qu’il est certaines périodes dans l’année où les faits divers ronronnent tel un matou gavé de mou nonchalamment répandu tel un steak tartare éventé sur un linéaire de cafétéria de banlieue près d’une cheminée tout aussi ronronnante, principalement occupé à digérer son repas les patounes en l’air en émettant des petits prouts de satisfaction féline…

Alors que les congés payés en moulebite à fleurs et deux pièces dangereusement échancrés s’emploient consciencieusement à se cultiver le mélanome à grands coups de Piz Buin nuance brou de noix sur les plages débordantes de marmaille gluante et hurlante du Cap d’Agde, le baisodrome autoproclamé de la Grande Bleue, un Boeing peut bien s’écraser sur les pompes à Gicquel, ça ne fera au mieux qu’un entrefilet dans le canard local, et deux minutes douche comprise au journal télévisé de la crasseuse de la Une ou du Playmobil à moumoutte en crin de la Deux…

Vous aurez toutes les peines du monde à dégoter un article qui ne traite de cellulite à éliminer en deux semaines chrono avant la plage avec le dernier régime miracle à base de bouse de gnou et pipi d’étourneau lorsque la sève monte aux tiges de ces messieurs du Marais et que les tenues se font plus légère, découvrant des aisselles rasées de près mais parfumées de très loin et des panards qui pousseraient au suicide collectif la fine fleur des podologues…

De même, lorsque le temps vous pousse à enfiler le boxer molletonné en pilou rose tendre que vous a offert votre tante Marthe lors de votre première communion et qui ne tient debout que grâce à l’intervention divine et la privation de tout lavage depuis des lustres et quelques candélabres, quand l’air se charge des fragrances épicées des vins chauds et des stollens qui vous plomberont les hanches et vous interdiront toute glissade à la Candeloro même par fort verglas, il est vain de prétendre trouver de quoi réjouir les mirettes affriolées par la futilité…

En période de fêtes de fin d’année, l’actualité débraye et patine au point mort telle la 2CV de vos virées d’étudiant au moment de gravir une pente trop prononcée… Et il faut se rabattre sur les fonds de tiroir, se vautrer dans la fosse commune de la nouvelle originale et creuser jusqu’aux antipodes dans l’espoir ténu de se délecter d’une futilité croustillante, faisant fi des dernières recettes gastronomiques qui vous rabâchent pour la énième fois comment farcir de main de maître et de marrons de confiseur la dinde que l’oncle Emile s’acharnera à partager le jour du réveillon, en faisant la joie des urgences et provocant une conversion au végétarisme à la vue du charnier découlant de la découpe du volatile festif.

Pour cela, munissez-vous simplement de l’enregistrement de l’élection de Miss France et du dernier porno hongrois, et vous êtes parés pour fourrer la dinde de vos marrons et farcir comme il se doit Miss Cannelloni de sauce blanche tiède et pâteuse…

Pour ceux qui ne goûtent que modérément ces ébats culinaires et ne jurent pour assurer leur subsistance quotidienne que par l’action conjuguée et bénéfique de Sainte Findus de la Barquette et Saint Micro-Ondes du « eh merde c’est trop cuit », voici en guise de zakouskis les quelques futilités du jour.

Coup de tabac fumant dans l’industrie de la sucette à cancer, puisque le Tribunal de Commerce de Toulouse, estimant que la vente des cigarettes électroniques relevaient de la législation du tabac, a interdit le négoce de celles-ci à d’autres que les buralistes, estimant qu’il s’agissait de concurrence déloyale… Simple écran de fumée ou décision appelée à faire jurisprudence, le Jugement laisse comme un goût de cendrier froid aux vendeurs d’e-cigarettes…

Un conseil d’ami à ce cadre parisien d’une cinquantaine d’années :qu’il surveille précautionneusement les agissements de sa chère et tendre lorsqu’il se tue au turbin. Ce type a gagné 15 millions d’euros à l’Euro-Millions le jour même de son anniversaire… De quoi peindre de la couleur de muraille et du dédain le plus hautain la cravate vomitive et les sous-bocks de vues de Lorient que votre belledoche vous gratifie lors de votre anniversaire…

Du dédain en veux-tu en voilà face à l’annonce du trio restant en course pour le Ballon d’Or 2013, les spirituels Ribéry, Messi et Ronaldo… Entre le Picasso de la langue française, l’apôtre (quoi de plus normal pour le messie, mais non !) des vestes ridicules qui ne dépareraient pas au Cirque d’Hiver Bouglione et le représentant en mouleburnes rembourrés de la maison Armani, le choix s’annonce cornélien, et nombre de chroniqueurs sportifs ont dû ressentir une tiède humidité entre leurs hanches à l’idée de pouvoir encore quelque temps pisser de la copie à destination des beaufs qui matent Téléfoot le dimanche matin en survet acrylique, une main sur la Corona bien fraîche et l’autre occupée à éliminer les morpions de leurs réserves ADN…

Alors que notre amateur de sondages profonds avait revêtu le bonnet rouge qui va bien et la combinaison néoprène qui serre tellement qu’on lui voit non seulement le sexe mais la religion, sa préparation physique à l’apnée profonde et prolongée pour relever la côte de popularité de Pépère se voit nettement contrariée…Désolé Morgan, mais Pépère et le Premier Sinistre regagnent de concert deux points de popularité, culminant pour le mois de décembre à 23 % de satisfaits… Et l’on entend péter les bouchons de Dom Pérignon millésimé sous les ors élyséens et matignonesques…

Et pour se finir en beauté… pardon, pour terminer en panache, comme la queue de l’écureuil, il conviendra de signaler deux sorties de scène…

La première, bien que définitive, ne devrait pas causer plus de bruit dans Landerneau que le pet d’un moustique constipé au beau milieu d’un concert de heavy métal : Amaury Leveaux raccroche le moulebite au vestiaire et déserte les plongeoirs après dix années passées entre fabuleux coups d’éclat, instabilité récurrente et flemmardise chronique. On le file à la flotte pour marquer le coup ?

La seconde, tout aussi définitive, devrait déclencher une lame de fond de tristesse dans le milieu des cinéphiles, puisque Mado Maurin a joué son dernier acte et est partie rejoindre à 98 ans son rejeton, Patrick Dewaere au paradis des acteurs.

Paradis d’anniversaires en ce 10 décembre ? Voire ! N’oublions pas que c’est en 1901 qu’ont été attribués les premiers Prix Nobel ; en 1936 qu’Edouard VIII abdique par amour ; en 1948 que la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme est adoptée à Paris ; et en 1977 que Poulidor raccroche définitivement les pédales.

Et le 10 décembre 1975, Robert Lamoureux, l’inoubliable interprète de la Chasse au Canard, propose aux cinéphiles désespérés le second volume de sa trilogie : « On a retrouvé la 7ème compagnie », donnant à nouveau dans le cinéma comique à la française, dans la lignée de la Grande Vadrouille ou des comédies à la De Funès et Bourvil. Le succès est là pour la seconde fois et le film fait partie des trois meilleures entrées au box-office cinéma France 1975. A déconseiller toutefois aux amateurs de Bergmann et autres Antonioni…

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