Fins, pertinents et à la pointe de l’actualité comme vous
l’êtes, il ne vous aura sans nul doute échappé qu’il est certaines périodes
dans l’année où les faits divers ronronnent tel un matou gavé de mou
nonchalamment répandu tel un steak tartare éventé sur un linéaire de cafétéria
de banlieue près d’une cheminée tout aussi ronronnante, principalement occupé à
digérer son repas les patounes en l’air en émettant des petits prouts de
satisfaction féline…
Alors
que les congés payés en moulebite à fleurs et deux pièces dangereusement
échancrés s’emploient consciencieusement à se cultiver le mélanome à grands
coups de Piz Buin nuance brou de noix sur les plages débordantes de marmaille
gluante et hurlante du Cap d’Agde, le baisodrome autoproclamé de la Grande Bleue,
un Boeing peut bien s’écraser sur les pompes à Gicquel, ça ne fera au mieux
qu’un entrefilet dans le canard local, et deux minutes douche comprise au
journal télévisé de la crasseuse de la Une ou du Playmobil à moumoutte en crin
de la Deux…
Vous
aurez toutes les peines du monde à dégoter un article qui ne traite de
cellulite à éliminer en deux semaines chrono avant la plage avec le dernier
régime miracle à base de bouse de gnou et pipi d’étourneau lorsque la sève
monte aux tiges de ces messieurs du Marais et que les tenues se font plus
légère, découvrant des aisselles rasées de près mais parfumées de très loin et
des panards qui pousseraient au suicide collectif la fine fleur des podologues…
De
même, lorsque le temps vous pousse à enfiler le boxer molletonné en pilou rose
tendre que vous a offert votre tante Marthe lors de votre première communion et
qui ne tient debout que grâce à l’intervention divine et la privation de tout
lavage depuis des lustres et quelques candélabres, quand l’air se charge des
fragrances épicées des vins chauds et des stollens qui vous plomberont les
hanches et vous interdiront toute glissade à la Candeloro même par fort
verglas, il est vain de prétendre trouver de quoi réjouir les mirettes
affriolées par la futilité…
En
période de fêtes de fin d’année, l’actualité débraye et patine au point mort
telle la 2CV de vos virées d’étudiant au moment de gravir une pente trop
prononcée… Et il faut se rabattre sur les fonds de tiroir, se vautrer dans la
fosse commune de la nouvelle originale et creuser jusqu’aux antipodes dans
l’espoir ténu de se délecter d’une futilité croustillante, faisant fi des
dernières recettes gastronomiques qui vous rabâchent pour la énième fois
comment farcir de main de maître et de marrons de confiseur la dinde que
l’oncle Emile s’acharnera à partager le jour du réveillon, en faisant la joie
des urgences et provocant une conversion au végétarisme à la vue du charnier
découlant de la découpe du volatile festif.
Pour
cela, munissez-vous simplement de l’enregistrement de l’élection de Miss France
et du dernier porno hongrois, et vous êtes parés pour fourrer la dinde de vos
marrons et farcir comme il se doit Miss Cannelloni de sauce blanche tiède et
pâteuse…
Pour
ceux qui ne goûtent que modérément ces ébats culinaires et ne jurent pour
assurer leur subsistance quotidienne que par l’action conjuguée et bénéfique de
Sainte Findus de la Barquette et Saint Micro-Ondes du « eh merde c’est
trop cuit », voici en guise de zakouskis les quelques futilités du jour.
Coup
de tabac fumant dans l’industrie de la sucette à cancer, puisque le Tribunal de
Commerce de Toulouse, estimant que la vente des cigarettes électroniques
relevaient de la législation du tabac, a interdit le négoce de celles-ci à
d’autres que les buralistes, estimant qu’il s’agissait de concurrence déloyale…
Simple écran de fumée ou décision appelée à faire jurisprudence, le Jugement
laisse comme un goût de cendrier froid aux vendeurs d’e-cigarettes…
Un
conseil d’ami à ce cadre parisien d’une cinquantaine d’années :qu’il
surveille précautionneusement les agissements de sa chère et tendre lorsqu’il
se tue au turbin. Ce type a gagné 15 millions d’euros à l’Euro-Millions le jour
même de son anniversaire… De quoi peindre de la couleur de muraille et du
dédain le plus hautain la cravate vomitive et les sous-bocks de vues de Lorient
que votre belledoche vous gratifie lors de votre anniversaire…
Du
dédain en veux-tu en voilà face à l’annonce du trio restant en course pour le
Ballon d’Or 2013, les spirituels Ribéry, Messi et Ronaldo… Entre le Picasso de
la langue française, l’apôtre (quoi de plus normal pour le messie, mais
non !) des vestes ridicules qui ne dépareraient pas au Cirque d’Hiver
Bouglione et le représentant en mouleburnes rembourrés de la maison Armani, le choix
s’annonce cornélien, et nombre de chroniqueurs sportifs ont dû ressentir une
tiède humidité entre leurs hanches à l’idée de pouvoir encore quelque temps
pisser de la copie à destination des beaufs qui matent Téléfoot le dimanche
matin en survet acrylique, une main sur la Corona bien fraîche et l’autre
occupée à éliminer les morpions de leurs réserves ADN…
Alors
que notre amateur de sondages profonds avait revêtu le bonnet rouge qui va bien
et la combinaison néoprène qui serre tellement qu’on lui voit non seulement le
sexe mais la religion, sa préparation physique à l’apnée profonde et prolongée
pour relever la côte de popularité de Pépère se voit nettement
contrariée…Désolé Morgan, mais Pépère et le Premier Sinistre regagnent de
concert deux points de popularité, culminant pour le mois de décembre à 23 % de
satisfaits… Et l’on entend péter les bouchons de Dom Pérignon millésimé sous
les ors élyséens et matignonesques…
Et
pour se finir en beauté… pardon, pour terminer en panache, comme la queue de
l’écureuil, il conviendra de signaler deux sorties de scène…
La
première, bien que définitive, ne devrait pas causer plus de bruit dans
Landerneau que le pet d’un moustique constipé au beau milieu d’un concert de
heavy métal : Amaury Leveaux raccroche le moulebite au vestiaire et
déserte les plongeoirs après dix années passées entre fabuleux coups d’éclat,
instabilité récurrente et flemmardise chronique. On le file à la flotte pour
marquer le coup ?
La
seconde, tout aussi définitive, devrait déclencher une lame de fond de
tristesse dans le milieu des cinéphiles, puisque Mado Maurin a joué son dernier
acte et est partie rejoindre à 98 ans son rejeton, Patrick Dewaere au paradis
des acteurs.
Paradis
d’anniversaires en ce 10 décembre ? Voire ! N’oublions pas que c’est
en 1901 qu’ont été attribués les premiers Prix Nobel ; en 1936 qu’Edouard
VIII abdique par amour ; en 1948 que la Déclaration Universelle des Droits
de l’Homme est adoptée à Paris ; et en 1977 que Poulidor raccroche
définitivement les pédales.
Et
le 10 décembre 1975, Robert Lamoureux, l’inoubliable interprète de la Chasse au
Canard, propose aux cinéphiles désespérés le second volume de sa
trilogie : « On a retrouvé la 7ème compagnie »,
donnant à nouveau dans le cinéma comique à la française, dans la lignée de la
Grande Vadrouille ou des comédies à la De Funès et Bourvil. Le succès est là
pour la seconde fois et le film fait partie des trois meilleures entrées au
box-office cinéma France 1975. A déconseiller toutefois aux amateurs de
Bergmann et autres Antonioni…
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