Avez-vous un jour éprouvé ce sentiment de soulagement béat
qui vous assaille lorsque vous venez de mettre la touche finale à un de ces DàM
(dossiers à merde) qui moisissait depuis des lustres sur le coin de votre
bureau ?
Avez-vous
ressenti cette boule en moins dans l’estomac lorsque vous constatez qu’un des
poncifs de l’actualité disparaît dans les méandres de l’oubli collectif après
une période de dégustation à hautes doses, depuis le flash info matutinal
jusqu’au dernier journal télévisé de la nuit, où un clone sous-payé du
Playmobil à moumoutte de crin de la Deux lutte vaillamment pour ne pas céder à
une sournoise attaque de narcolepsie ?
Ne
vous êtes-vous soudainement senti plus léger, un peu comme lorsque Linda de
Suza se fait le maillot et les aisselles en filant à la poubelle deux kilos
cinq cents de poils, au moment où votre belle-mère vous annonce qu’elle rentre
enfin chez elle, après un court séjour de huit semaines chez vous ; séjour
durant lequel vous fûtes quotidiennement rongé par des pulsions meurtrières à
base de découpage en rondelles à la scie sauteuse et de dissolution dans une
baignoire de chaux vive portée à ébullition ?
Oui ?
Alors, vous serez en communion cosmique avec mon Karma (caméléon pour rendre
hommage à John Lennon) qui a poussé un « ouf » de soulagement en
mettant la main terminale à une série de conclusions qui commençaient à prendre
racine sous le coude… Bon, j’ai toujours sur le feu la rédaction du sondage
annuel sur les résultats du Concours Eurovision 2013, que je dois impérativement
finir avant les congés de Noël sous peine de le voir attacher au fond… Mais bon
sang que ça fait plaisir !
Dans
les futilités aussi, on ne sera pas forcément fâchés de voir enfin se refermer
l’interminable feuilleton macabre sur le décès de Mandela… Faut dire que ça
commençait à sentir plus très frais, et qu’il était temps de le mettre en terre
et de le laisser définitivement reposer en paix, non ?
Rassurez-vous,
après avoir mangé du Madiba à tous les repas depuis une semaine, on devrait
désormais nous gaver de l’inévitable retour en politique de l’Ex, qui aurait
confié au Point ne pas avoir le choix : « je ne peux pas ne pas
revenir ». La nouvelle va ravir Fillon et Copé, les frères ennemis de
l’UMP, qui se voyaient déjà enfiler la défroque présidentielle en 2017…
La
saison s’y prête et avant que ne déboulent sur nos écrans les sempiternels
bêtisier de fin d’année où les programmateurs auront tenté tant bien que mal de
réchauffer comme ils auront pu les gadins les plus éculés de la télévision
française, les savonnages les plus vus et revus des journalistes mal réveillés
ou chahutés par la foule, les tenues les plus kitschs de l’histoire et les
fous-rires mémorables de Denise Fabre aux prises avec les souris de Garcimore,
Time élit la personnalité de l’année. Et l’honneur revient cette année au Pape,
dont il faut bien s’accorder à reconnaître qu’il aère enfin les sacristies
remplies d’odeurs de sainteté croupies et de déjections spermatiques sur les
chasubles des enfants de chœur, et qu’il s’emploie à faire souffler un mistral
de modernité sur les reliques quelque peu empoussiérées de l’Eglise.
C’est
au contraire un joli petit zéphyr à peine caressant qui ne vous décollerait
même pas un léger duvet pubien que fait souffler à grands coups d’interventions
médiatiques notre Tout-Mou national. Se rendant compte du bourbier version
Vietnam 2013 dans lequel il est en train d’enferrer nos militaires, Pépère
reconnaît d’ores et déjà que l’intervention en Centrafrique sera « plus
difficile » qu’au Mali, signifiant par là à la Grande Muette qu’elle n’est
pas de retour dans ses casernements dans trois jours, et qu’on va devoir encore
sacrifier de jeunes soldats…
On
sacrifiera aussi de jeunes cadrillons dynamiques qui s’en vont le matin,
caravatés de frais, sur un scooter pétaradant, s’imaginant sauver le monde et
qui au final s’empoisonneront les bronches en allant simplement bosser à la
Tour Montparnasse, dont l’amiante qui la truffe telle une dinde de Noël, ou une
Miss France, tout dépend des croyances, a été véhiculée par les gaines
d’aération lors des travaux de désamiantage… Question bombe à retardement, on a
rarement fait mieux !
Eclair
de lucidité chez le Ministre de Nos Sous, qui reconnaît que l’impôt sur les
sociétés cumule à peu près tous les inconvénients, dont un rendement
faible…Tiens donc ! Si c’est pas une perche largement tendue pour vous
dire que la remise à plat fiscale voulue par le Premier Sinistre passera par un
coup de pompe supplémentaire, je veux bien être pape !
Surprenant,
Laurent Ruquier a fait un enfant dans le dos de Sophia Aram…Non, Lolo n’a pas
viré sa cuti (quoique quand on voit Steevy et son QI d’huitre morte, on aurait
envie de déguster de la moule à hautes doses) et remplacera tout simplement à
partir du 20 janvier prochain l’animatrice de France 2 dont le talk-show a
toutes les caractéristiques de l’accident industriel. Quand on se souvient que
les « Niouzes » du même Ruquier avaient duré cinq jours sur TF1, on
se demande si c’est vraiment le plus qualifié pour sortir la Deux du marigot
des audiences d’access prime-time…
Triste
nouvelle que celle de la mort à 46 ans de Kate Barry, la fille de Jane Birkin
et du musicien John Barry, qui s’est défenestrée du quatrième étage… Espérons
juste qu’elle n’aura pas écouté du Mike Brant avant de passer à l’acte… Ses
demi-sœurs, Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon, risquent de tomber de haut en
apprenant le décès…
Terminons
si vous le voulez bien ces instantanés recelant quelques instants damnés par
des instants d’années avec les anniversaires de ce 12 décembre : en 1962,
la RTF lance le mythique « Bonne nuit les petits » ; en 1968,
Actuel paraît pour la première fois ; en 1978, lancement des ordinateurs
Atari 400 et 800 dont la puissance fait aujourd’hui frémir ; et en 1981,
première de « Droit de réponse », où des intellos de gauche viennent
vomir l’ancien système sous la houlette d’un anar narquois, Michel Polac.
Et
le 12 décembre 1958, sept mois après le public américain, les spectateurs
français peuvent à présent découvrir le dernier Hitchcock, « Sueurs
froides », inspiré du roman D'entre les morts de Boileau et Narcejac, et
narrant les mésaventures d’un policier atteint de vertige, James Stewart,
obligé de filer une blonde incendiaire, Kim Novak, que l’on croit possédée par
l’esprit d’un ancêtre et qui aimerait bien s’envoyer en l’air… L’accès au
septième ciel risque d’être délicat…
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