« Qu’était
donc ce je ne sais quoi qui m’énervait ainsi en contemplant la Maison Hanouna ?
C’était un mystère tout à fait insoluble, et je ne pouvais pas lutter contre
les pensées ténébreuses qui s’amoncelaient sur moi pendant que j’y
réfléchissais… »
Ce n’est qu’un
crime véniel, et ô combien pardonnable si, le vendredi venu, avec une
quasi-nuit d’insomnie dans le dentier et des soucis bourdonnant dans la
caboche, on en vient à plagier, avec aussi peu de vergogne qu’un vulgaire
Obispo dépouillant Polnareff de ses oripeaux pour s’en parer avec autant de
charme d’une zibeline cendrée à une truie lobotomisée, Edgar Allan Poe et sa
fameuse « Chute de la maison Usher ».
Non, Usher,
ce n’est pas ce bien oublié chanteur de RnB qui martyrisa les codes du bon
goût, les oreilles de la bienséance et les petits culottes de ses admiratrices.
Eh oui, Juste Imbibé fut un mode de préparation des biscuits à la cuiller au
sirop avant d’être ce blondinet imbitable ; la Grande Motte fut une
station balnéaire sortie des marécages héraultais avant de servir de sobriquet
à Florent Mothe, qui se verrait bien dans les habits d’Amir pour l’Eurovision
2017….
Et la Maison
Usher de la nouvelle de Gagar s’est muée au gré de mes pérégrinations
intellectuelles (oui, parce que ça m’arrive de penser, moi, de temps à autre, à
mes moments perdus) en Maison Hanouna, dont on se demande toujours comment elle
est encore debout…
En disant
Maison Hanouna, je suis gentil, et à la limite de la complaisance la plus
intégrale. Tout au plus faudrait-il parler de Chabannais télévisé, de One-Two-Two
médiatique, de Panier Fleuri en public ; bref d’un bordel quotidien
assorti d’un cimetière des bonnes manières et du bon goût. On n’a que trop
écrit sur les dérapages sciemment incontrôlés de Baba (Orum tant on se
questionne sur son degré d’imprégnation alcoolique pour déblatérer de telles
insanités quotidiennes), on n’a que trop glosé sur les commentaires de
critiques sur les chroniques de ses outrances…
Monsieur
Hanouna, oui je lui donne du Monsieur comme j’en donnerais à une gentille tafiole
habillée en grande folle hystérique tendance eurofan, de manière purement
ironique, Monsieur Hanouna, êtes-vous à ce point imbu de votre nombril et du
contenu de votre mouleburnes qu’il vous est dorénavant impossible de vous
réfréner dans votre lente dérive vers l’absurdité télévisée ?
Monsieur
Hanouna, n’oubliez pas que la Roche Tarpéienne est si proche du Capitole que
vous pourriez bien, d’une pirouette homophobe, tomber bien bas et plus vite qu’il
ne faut à Paris Hilton pour mémoriser la table de multiplication par un, soit
six mois…
Monsieur
Hanouna, les sondages des animateurs préférés des français ne vous mentionnent
même pas, et l’on y trouve Julien Courbet, et Catherine Ceylac. Réfléchissez
sur votre aura…
Monsiuer
Hanouna, le Musée Grévin hésite à vous statufier car votre attitude est
choquante… Et l’on dirait que vous ne voyez pas que vous savonnez vous-même
votre plan incliné vers votre déclin à chaque fois que vous faites chialer
Mademoiselle Mathieu Delormeau…
Si pour
certains, c’est la chronique d’une déchéance annoncée, c’est pour d’autres le
trampoline time avec une furieuse envie de rebondir dans les sondages et sortir
tant que faire se peut par la grande porte…
Pépère nous l’avait
promis, Flamby l’a fait, et le Tout Mou va se rengorger le triple menton :
la baisse d’impôts promise par le culbuto élyséen sera appliquée dès le mois de
janvier 2017 et non plus au mois d’août… Décision électoraliste ? oh, si
peu…
Quelle
classe, quelle grandeur d’âme, quel sens du sacrifice commun… Nous fister à sec
et jusqu’au coude pendant quatre ans et demi, et là, sentant au loin l’odeur de
la branlée électorale se rapprocher comme une odeur de brûlé ou une fragrance de
pet foireux sur une toile cirée, nous mettre un simple doigt et un demi-litre
de gel… On n’aurait jamais cru que le Capitaine du Pédalo pousserait l’ironie
jusqu’à ces limites-là…
Peine perdue,
semble-t-il, tant le sort présidentiel de la gauche, ou de ce qu’il en reste,
semble d’ores et déjà scellé… Du pléthore de candidats à la primaire, aucun ne
semble de taille à court-circuiter le pot de rillettes rétrogrades, le bouledogue
blond, ou, plus grave, le cabosseur éraillé d’antédiluviens dindons rabougris.
Ah si,
permettez, il y a pléthore ! Quasiment une dizaine de prétendants au trône
du candidat qui se fera éjecter au premier tour, ça commence à faire une petite
tripotée… Pas encore une myriade, mais quand même une belle chiée d’incapables
prêts à vendre leurs père et mère pour grappiller une voix…
Mais soyez
certains qu’aucun ne voudra avoir la grandeur d’âme de se retirer de la course,
aucun ! Moi aussi, comme les candidats de la gauche, j’ai du mal à me
retirer des primaires, me confiait tout à l’heure l’Abbé Rézina, curé du
diocèse de Klouparmanec’h-Sur-Kouign-Aman, petite bourgade bretonne…
Ah, la
Bretagne ! Ses côtes ensoleillées (du quinze août neuf heures au quinze août
dix heure quinze), ses verts pâturages, ses villages parfois joignables par
char à bœufs lorsque les chemins sont dépierrés, ses champs de crêpes suzette
si poignants à la rosée du matin, ses bigoudènes aux relents de beurre salé
rance, pétées au chouchen cinquante deux semaines par an, sa pittoresque pêche
des choux-fleurs à marée basse…
Il paraît que
le progrès a atteint la Bretagne, désormais région entrée de plain-pied dans le
modernisme. J’ai même vu à l’affiche du Rex-Palace de Bréornaz-Sous-Epluchures
un film américain inédit, certes sorti aux United-States le 16 décembre 1977, « Saturday
night fever ». Un classique de l’ère disco, où John Travolta, alias Tony
Manero (voire Tony Maniéré quand on le voit se gondoler comme à Venise et
onduler comme les Brésiliens du Bois de Boulogne), minable vendeur de voitures
d’occase la journée se transforme en roi du dancefloor le soir venu. Tenues délicieusement
seventies, bande musicale d’anthologie au succès phénoménal, la Fièvre du
Samedi Soir gagne à être regardée sans l’image, bercé par les evergreens disco…
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